L’opposition parlementaire juge liberticide la loi sur l’interception de certaines communications émises par voie électronique au Niger

L’opposition parlementaire juge liberticide la loi sur l’interception de certaines communications émises par voie électronique au Niger

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Niamey, 29 Mai (ANP) – L’opposition parlementaire, dans un point de presse animé ce vendredi 29 Mai 2020, a jugé liberticide le projet de loi sur l’interception de certaines communications émises par voie électronique au Niger, en cours d’adoption à l’Assemblée Nationale.Le Groupe Parlementaire « ZAM-ZAM LUMANA AFRICA/HANKURI/KISHIN KASSA-AMEN AMIN » de faire comprendre, en premier lieu, que cette rencontre avec la presse a pour objet « d’informer l’opinion nationale et internationale sur la volonté du pouvoir en place de priver les Nigériens et ceux qui vivent au Niger de toute vie privée dans leurs communications ».« Tout comme la loi sur la cybercriminalité dénoncée dans son application par Amnesty International, celle en cours d’adoption par la majorité n’est pas sortie des tiroirs, à 6 mois de la fin du mandat des renaissants, de manière gratuite », souligne l’opposition parlementaire, avant d’ajouter que « le secret de la correspondance et des communications est inviolable », comme le stipule la Constitution du 25 Novembre 2010, en son article 29.Pour l’opposition parlementaire, « l’interception des correspondances des citoyens, même autorisée par la loi, doit être l’exception, et surtout motivée par de lourdes présomptions sur un individu. Le présent projet de loi, se voulant systématique, compte en faire la règle ».Si cette loi est adoptée, poursuivit-elle, elle « permettra à ceux au profit desquels elle est adoptée de surveiller tous les Nigériens, ainsi que tous ceux qui vivent au Niger, sous de fallacieux prétextes, autres que ceux relatifs à la sécurité et la lutte antiterroriste ». Cette loi « ne sera nullement au service de la Nation, mais de personnes », argumente l’opposition parlementaire qui explique qu’il « suffit de regarder son ancrage ainsi que les personnes qui composent la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité » pour s’en convaincre. En effet, précise-t-elle, dans cette Commission, il ne siège aucun de ses représentants, ni celui du barreau, ni des associations de droits de l’homme, donc aucun contrepouvoir.Au cours de cette rencontre avec la presse, le groupe parlementaire de l’opposition a fait comprendre que « pour combattre le terrorisme, on n’a pas besoin d’épier et d’espionner tous les Nigériens, car assurément tous les Nigériens ne sont pas des terroristes. Pour combattre le terrorisme, il faut commencer par mettre ceux des trafiquants d’armes et de drogues, déjà connus de tous dans notre pays, à la disposition de la justice ».L’opposition pense également que pour combattre les terroristes, il faut doter les forces de défense et de sécurité des moyens de guerre conséquents. « Nous voulons vivre dans un Niger paisible, un Niger où nos droits consacrés par la Constitution sont respectés, un pays où l’Etat de droit et la démocratie sont des réalités, où l’Etat lui-même ne peut pas se permettre tout, puisque limité par la loi ; un Etat où nous ne sommes pas obligés de troquer notre liberté contre une sécurité, d’ailleurs mal garantie », a souhaité l’opposition parlementaire.A la suite de toutes ces argumentations, l’opposition parlementaire a annoncé ne pas s’associer à « une telle mascarade qui consiste à adopter une loi simple pour violer la loi fondamentale ». Elle n’a donc pas pris part au vote de la loi, entérinée au même moment par la majorité parlementaire lors d’une séance-plénière.AIO/KPM/ANP 0110 Mai 2020

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