Niamey, 28 Fév (ANP)- L’Institut National de la Statistique (INS), en collaboration avec le Ministère en charge de la Santé Publique et avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, a organisé ce mardi 28 février 2023 au grand hôtel de Niamey, un atelier de dissémination des principaux résultats de l’Enquête sur les Indicateurs du Paludisme au Niger (EIPN-2021).
C’est le Directeur de lutte contre les maladies, Dr Kalla Idi, représentant le Ministre en charge de la Santé Publique, qui a présidé l’ouverture officielle de cet atelier en présence du secrétaire général de l’INS, de la représentante de l’USAID, du coordinateur du PNLP et de plusieurs autres invités.
L’objectif principal de cette enquête qui est la première à être réalisée au Niger, est de collecter, analyser et diffuser des indicateurs relatifs à la population et au domaine du Paludisme.
Ces résultats, note-t-on, permettent d’évaluer l’impact des programmes et nouvelles stratégies mis en œuvre pour l’amélioration de la santé et du bien-être de la population en général et en particulier les personnes vulnérables, à savoir les enfants et les femmes enceintes.
La collecte digitalisée a porté sur 4966 ménages en milieu urbain comme rural avec un taux de réponse de 99%. L’enquête a également porté sur 5795 femmes en âge de procréer, soit un taux de 97%.
Selon Dr Kadri, « le programme national de la lutte contre le paludisme du Ministère de la Santé Publique gère toutes les activités pour combattre cette maladie au Niger, à savoir les campagnes de chimio-prévention du paludisme saisonnier, de distribution de MILDA, la prévention du paludisme chez les femmes enceintes TPI, la prise en charge des cas, pour ne citer que celles-là ».
A titre illustratif, a-t-il ajouté « la proportion de ménages qui possèdent au moins une moustiquaire imprégnée d’insecticide (ou MII) a augmenté de 61 % en 2012 à 96 % en 2021 ».
‘’Nous avons aussi constaté une augmentation de l’utilisation des MII par des groupes cibles : enfants de moins de cinq ans et femmes enceintes’’, a fait savoir Dr Kadri avant d’indiquer qu’en 2021, 86 % d’enfants et 90% de femmes enceintes ont dormi sous une MII.
Cependant, l’EIPN de 2021 montre aussi qu’il y a des domaines dans lesquels nous devons travailler pour lutter efficacement contre le paludisme. La prévalence du paludisme parmi les enfants de 6-59 mois est élevée : Près de 3 enfants sur 10 (29 %) ont été testés positifs pour le paludisme selon le test de diagnostic rapide.
‘’Nous voyons aussi que le fardeau du paludisme n’est pas distribué de manière égale, la prévalence du paludisme est près de trois fois plus élevée en milieu rural (à 32 %) par rapport au milieu urbain (11 %)’’ a-t-il indiqué.
La prévalence du paludisme est beaucoup plus faible parmi les enfants dans les ménages les plus riches (15 %) que parmi les enfants dans les autres quintiles de bien-être économique.
Finalement, a-t-il poursuivi, ‘’nous voyons aussi que la prévalence du paludisme est plus élevée parmi les enfants des mères sans instruction, 35 % d’enfants de moins de 5 ans avaient eu de la fièvre au cours des deux semaines qui ont précédé l’interview, une augmentation par rapport à 14 % en 2012’’.
‘’Ces données montrent le progrès dans la lutte contre le paludisme au Niger, ainsi que des domaines qui nécessitent encore des efforts. Permettez-moi de saluer les efforts consentis par chacun des acteurs lors de la conduite de cette enquête, malgré les difficultés certainement rencontrées’’, a conclu Dr Kadri.
La représentante de l’USAID, Mme Zilahatou Bahari a, pour sa part, indiqué que ‘’l’enquête sur les indicateurs du paludisme au Niger est l’un des outils clés qui nous permettra de continuer à soutenir la prévention et le traitement du paludisme aujourd’hui et à l’avenir. Nous sommes fiers du travail accompli par l’INS et le PNLP’’.
‘’La prévention et le contrôle du paludisme sont un objectif majeur de la politique d’aide étrangère des États-Unis. Le contrôle de la maladie fait partie de notre sécurité nationale et de nos stratégies pour l’Afrique, car une population en bonne santé est essentielle à la croissance économique et au développement’’ a, enfin, précisé Mme Zilahatou.
Notons qu’auparavant, le Secrétaire Général de l’INS et le Coordinateur du Programme National de lutte contre le Paludisme (PNLP) ont tour à tour pris la parole pour saluer la réalisation de cette enquête à l’issue de laquelle le Niger a fait de grands progrès dans la prévention et le traitement du paludisme.
Ils ont également rappelé les priorités majeures du PNLP, à savoir la prise en charge des malades et la lutte contre les moustiques.
ADA/AS/ANP 0164 février 2023
