TAHOUA, 17 Mars (ANP) – L’exode rural, qui se définit comme le départ, le plus souvent massif, des personnes des localités rurales vers des centres urbains. Ce déplacement peut être dans le même pays ou entre deux pays différents.
C’est une pratique ancestrale qui a fait la fierté des populations de l’Ader (région de Tahoua) selon une enquête sociale parvenue à l’ANP ce jeudi 16 mars 2022. Il faut noter que l’évolution du Niger a été marquée jusqu’à 1984 par des famines cycliques dont les plus sévères étaient celles de 1945, 1965 ,1974 et 1984. C’est suite à ces longues sécheresses que la jeunesse a toujours entrepris l’exode en vue de combler le déficit alimentaire indique l’enquête.
Généralement, c’est vers les pays côtiers (Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Togo, Sénégal, Cameroun, Gabon et Nigéria) que les jeunes se ruent à la recherche du mieux-être. Les autres pays d’accueil sont la Libye, l’Algérie et même certains pays de l’Europe Occidentale précise la même enquête. Les métiers exercés par les jeunes ruraux dans ces différents pays leur procurent des devises impressionnantes, contribuant ainsi à l’essor du budget des familles ajoute-t-elle.
Outre les devises financières, plusieurs produits manufacturés sont acheminés dans les différents villages. Certains parmi eux deviennent des grosses fortunes qui participent au développement des pays d’accueil. La prolifération des compagnies de transferts d’argent montre si besoin est, l’épanouissement économique de ces saisonniers rapporte la source.
Mais, cette activité bien que génératrice de revenus n’est pas sans conséquences. Par ailleurs, le départ en masse des bras valides a un effet néfaste sur la production agricole et le développement de la région en général. Dans les pays d’accueil la jeunesse est exposée aux maladies dues aux mauvaises conditions de travail notamment les IST et le VIH SIDA. L’exode rural contribue aussi à la dégradation de nos mœurs et la jeunesse paie un lourd tribut quant à l’insécurité permanente dans certains pays étrangers prévient l’enquête.
Au Niger, le développement anarchique des villes est dû aux flux importants des ruraux vers ces centres urbains avec comme corollaire, l’insuffisance des infrastructures d’assainissement, de santé et d’éducation conclut l’enquête.
TSA/SML/ANP/098/Mars 2022