Agadez, 12 déc (ANP) – La commune d’Iférouane, hôte du festival de l’Air dispose de vieilles grandes mosquées dont certaines datent du 16e siècle. Au nombre des érudits qui ont sillonné l’est des massifs de l’Aïr Oukhba Ibn Nafi’i qui avait répandu l’Islam dans le Kawar région de Bilma.
Iférouane fut avec le tourisme un caravansérail, un lieu de villégiature pour qui aime la nature et des populations qui ont conservé leur culture.
Conséquences des années de résistances armées, la faune a disparu notamment les autruches: qui ont été décimées lors de la première « Rébellion » touarègue (Début 1990), aussi bien par l’armée que par les rebelles. Un citoyens d’Iférouane M. Alhousseini Agalher, responsable du Camping l’Oasis, a capturé les derniers survivants de cette espèce qui en 1988 se promenait à coté» du village et les a fait reproduire dans un enclos où il y a quelques années les visiteurs peuvent venir les admirer. Une réintroduction d’autruches est nécessaire dans l’Aïr afin de sauver cette race saharienne qui allait disparaître.
L’un des pionniers du tourisme saharien avec Rhissa Ag Boula, Mano Ag Dayak, M. Viterio Gioni (italien d’origine) devenu un citoyen à part entière et fait chevalier par le Président de la République a formulé ses vœux de finir ses derniers jours à Iférouane et enterré face au Mont Tamgak. «En 1971 déjà on était en plein dans les activités au Niger où j’ai apporté et donné tout ce je connais pour que le tourisme et l’artisanat connaissent un essor dans cette partie du territoire du Sahara nigérien. J’ai l’espoir que durant son mandat le Président de la République Mohamed Bazoum, avec la Renaissance qui est un phénomène d’ordre qui est né en Italie fera tout pour relancer davantage le secteur du tourisme et de l’hôtellerie. Je pense qu’avec la renaissance et les principes qu’elle incarne, l’avenir se présente sous de meilleurs auspices. Pour cette marque de reconnaissance pour avoir été fait chevalier, je remercie Bazoum Mohamed et tous les nigériens qui m’ont soutenu depuis des décennies notamment M. Brigi Rafini et le ministre Rhissa Ag Boula avec lequel nous avons œuvré ensemble pendant 40 ans d’activités et qui a également encouragé mes activités et mes initiatives et le général Maï Manga Oumara qui durant son séjour à Agadez alors qu’il était préfet d’Agadez a soutenu et appuyé mes initiatives ».
Grâce à son microclimat, Iférouane est une cité agricole avec une production de blé, de fruits et de légumes qui s’exportent sur Arlit, malgré une piste chaotique qui rend le transport très difficile. A quelques kilomètres d’Iférouane, on peut visiter un site de gravures rupestres représentant des girafes mais aussi la faille de Tamgak au sud du village. Passé Iférouane, vous entrez par l’Est dans le Ténéré et par le Nord dans le Sud algérien. L’école a commencé à Iférouane en 1948, c’était la première promotion, la deuxième étant en 1952. Après le CE2, les enfants étaient envoyés à Azzel vers Agadez, puis à Zinder après le CM2.
Iferouane est le point de départ des plus fascinantes expéditions de l’Aïr avec les dunes de Terzizek, l’Adrar Chiriet un étonnant ensemble d’aiguilles qui surgissant des sables.
C’est aussi l’une de destination phare du tourisme dans la Région Agadez. Les nombreux sites archéologiques et les splendides paysages qu’elle renferme en font un point de passage obligé. Un patrimoine d’art rupestre immense et varié avec de nombreux sites d’une qualité exceptionnelle comme Iwelen (8400 gravures répertoriées), Tanakomt, Taghirmiss, Kori Tagheit et Tizirzeit.
Les agences de voyages de l’époque inscrivaient dans leurs circuits les gravures rupestres d’Anakom, d’Iwelan, les dunes de Temet, Arakao, les montagnes de marbre de Kogo, Izouzawan, la faille du Tamgak, etc.
La Réserve Naturelle nationale de l’Aïr et du Ténéré qui occupe une bonne part du territoire de la commune offrait aussi aux touristes l’occasion de contempler les gazelles, les singes, les fennecs, les mouflons et autrefois des autruches. Les énormes potentialités dont regorge la commune seront inventoriées et documentées.
AH/CA/ANP/099/Décembre 2022