(Dalatou Malam Mamane, Envoyé Spécial)

N’Djamena, 25 Jan (ANP)- Des érudits musulmans d’une dizaine de pays africains du Sahel et ceux touchés par le terrorisme en général, sont réunis depuis mardi, à N’Djamena, la capitale tchadienne, afin d’échanger sur les voies et moyens tracés par l’Islam, afin de tenter de « déradicaliser » les jeunes qui sont de plus en plus nombreux à être enrôlés par des organisations terroristes. Cette grande rencontre de deux jours intervient à l’initiative de la Ligue des Oulémas, prêcheurs et Imams des pays du Sahel, avec comme thème : « le rôle des Imams des pays du Sahel dans la protection des jeunes contre le radicalisme et l’extrémisme violent ». La cérémonie officielle d’ouverture de cet atelier, le cinquième du genre organisé par la Ligue du Sahel, à l’endroit des Oulémas et prêcheurs, qui s’est déroulée au Conseil islamique tchadien, a vu défiler à la tribune, des érudits musulmans venus de tous les horizons et des représentants du gouvernement tchadien. Tous les intervenants avaient un seul langage : comment déconstruire le discours haineux, extrémiste et violent des organisations terroristes, en opposant le langage de la paix, de la solidarité, de l’amour de l’autre et du bon voisinage, conformément aux prescriptions de l’Islam ? « Nous devons enseigner aux jeunes, la paix dans nos mosquées, dans les médersas… et nous devons sans cesse opposer à l’extrémisme violent, le discours de la tolérance. Nous sommes des défenseurs de la religion musulmane, nous devons apporter la contradiction aux organisations terroristes, chaque fois que leurs propagandistes dénaturent l’Islam », a vivement recommandé le Président du Conseil Islamique Tchadien, Cheik Hisseine Abakar. « Votre présence massive à cet atelier traduit votre détermination à faire de notre région, une région de paix. Notre atelier se tient au moment où l’on assiste à la montée de l’extrémisme, de l’intolérance et du terrorisme. L’Unité de Fusion et de Liaison (UFL), portera une attention particulière aux recommandations que vous formulerez à la fin de votre atelier », a promis pour sa part, la Coordonnatrice de l’UFL, Zeinab Ali Kotoko, qui parlait au nom du président en exercice de ce mécanisme, le Général de Division, le Nigérien Lawel Chékou Koré. En ouvrant officiellement les travaux de l’atelier, le Ministre tchadien de la Sécurité Publique a affirmé que son pays soutient toute initiative visant à lutter contre le radicalisme, l’extrémisme violent et le terrorisme en général. « La sécurité n’est pas seulement l’affaire du Gouvernement, tout le monde doit s’y mettre. L’apport des oulémas est très important dans la lutte contre ce fléau. Personne ne peut être en dehors de cette lutte salvatrice », a exhorté Ahmed Mohamed Bajr. Selon lui, la lutte contre le terrorisme ne peut être efficace, que lorsque les moyens seront mutualisés. « Nous devons nous mettre tous en ensemble pour que la lutte contre le terrorisme soit efficacement menée », ajouté le ministre tchadien de la Sécurité Publique. Parlant de la lutte implacable que même son pays contre la nébuleuse Boko Haram, le ministre a indiqué que grâce à la détermination de son pays, « la situation est sous contrôle ». « Boko Haram a été totalement décapité. En ce moment il ne reste que quelques poches de ces terroristes qui sont dans la nature et grâce à notre détermination, ils seront complètement anéantis. Je peux affirmer que Boko Haram est complètement décapité et est en déroute », a-t-il martelé. « Nous sommes à la trousse de Chékaou et on mettra la main sur lui très prochainement ; il a intérêt à se rendre, dans le cas contraire, il sera capturé comme un poisson et il sera traité comme tel », a promis le ministre tchadien de la Sécurité Publique. DMM/AMC/ANP/JAN 2017