NIAMEY, 15 Décembre (ANP) – Le Président de la République Issoufou Mahamadou a assisté, ce mardi 15 décembre 2020 au Palais de la Présidence, à la cérémonie de levée du corps de l’ancienne Présidente de la Cour Constitutionnelle, Mme Abdoulaye Diori Kadidiatou Ly, décédée le samedi 12 décembre 2020 à Niamey, de suite d’une maladie.
En présence des membres de la famille de la défunte, des membres de la Cour constitutionnelle ainsi que des officiels, le Président de la Cour des Comptes, Pr Naré Oumarou, dans une oraison funèbre, a d’abord rappelé les prouesses accomplies par l’ancienne présidente de la Cour Constitutionnelle.
« Tu laisses derrière toi deux registres importants : le premier relatif à la vie familiale et à tes relations sociales, et le second portant sur ta vie professionnelle », a-t-il soutenu.
« Très proche des préoccupations des uns et des autres, tu t’es toujours surpassée pour leur bien-être. Généreuse, tu as toujours apporté ton aide sans compter. Tu faisais beaucoup avec si peu », a-t-il ajouté, soulignant qu’elle « laisse certes un vide immense derrière toi, mais ta mémoire sera toujours gravée dans nos cœurs ».
Après la Fatwa du Président de l’association islamique du Niger, le Président de la République s’est incliné devant la dépouille de Mme Kadidiatou Ly. Il a ensuite présenté ses condoléances aux membres de la famille de la défunte, présents à cette cérémonie, avant d’assister à la levée du corps par les éléments des sapeurs-pompiers.
L’ancienne présidente de la Cour constitutionnelle sera inhumée ce jour même à Soudouré, à côté de la tombe de son époux Abdoulaye Diori et de son beau-père, l’ancien Président de la République Diori Hamani.
Mme Kadidiatou Ly, rappelle-t-on, vit le jour le 5 mars 1952 à Niamey. Après avoir effectué les études primaires entre 1959 et 1965 à l’école mission catholique de Niamey, elle obtient le certificat d’études primaires élémentaires avant d’accéder au lycée national de Niamey en 1965. Après l’affectation de son père comme sous-préfet de Zinder, elle fréquenta le CEG de Zinder, puis revient à Niamey au collège Mariama où elle passa avec succès, son BEPC.
Son humanisme, son grand cœur et son altruisme l’orientèrent vers le domaine de la santé. C’est ainsi qu’elle intègre en 1970 l’école nationale de santé publique de Niamey d’où elle en sort en 1973 avec le diplôme d’Etat de sage-femme.
Désireuse de continuer les études supérieures, elle s’inscrit en 1980, au cours du soir, malgré une vie professionnelle intense et l’éducation des enfants, afin de passer l’examen du Baccalauréat comme candidate libre, une expérience périlleuse mais un défi à relever. Au bout de cet effort, elle obtient le diplôme en 1980 qui l’amène à intégrer la première promotion de la Faculté des sciences économiques et juridiques de l’Université de Niamey. Elle obtint la Licence en 1984, puis la Maîtrise ES Sciences juridiques option Droit public en 1985.
Très attachée à l’approfondissement de ses connaissances en droit public, elle décroche en 1990, un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en droit de la santé à la prestigieuse Université de Sau à Paris. Quatre ans après, elle se spécialise dans le domaine du travail gouvernemental et parlementaire à l’IAP de Paris. Ce qui l’a inspiré dans le choix du thème de son Doctorat en droit public. Ce qui aussi, l’a conduit en 2005 à obtenir le titre de Docteur en droit public à l’Université Jean Monet de Paris.
La défunte fut, de 2006 à 2009, Conseiller à la Cour constitutionnelle, désignée par les associations de défense des droits de l’homme et de la démocratie ; de 2010 à 2013, conseiller au sein du Conseil constitutionnel de transition, désignée à nouveau par les associations de défense des droits de l’homme et de la démocratie et de 2013 à 2019, Personnalité désignée par le Président de la République, élue Présidente de la Cour constitutionnelle par ses pairs.
SML/KPM/ANP-104 Décembre 2020