Diffa, le 26 nov. (ANP) – La Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de Diffa a servi de cadre, ce mardi 26 Novembre 2024, à l’ouverture d’un atelier de réflexion axé sur le renforcement de l’autonomisation et de l’inclusion socioéconomique des populations déplacées de force et des communautés hôtes.
Présidé par le Gouverneur de la Région de Diffa, le Général Mahamadou Ibrahim Bagadoma, cet atelier a réuni des acteurs clés pour discuter des solutions concrètes face aux défis socioéconomiques dans la région. Il est organisé par l’Université de Diffa en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), témoignant ainsi de l’engagement conjoint des institutions locales et internationales.
La Région de Diffa, située à l’extrême sud-est du Niger, rappelle-t-on, est confrontée à des flux importants des populations déplacées en raison de l’insécurité et des conflits armés dans le bassin du lac Tchad. Ces déplacements de masse ont exercé une pression significative sur les ressources limitées des communautés locales, entraînant des tensions sociales et économiques.
Dans ce contexte, l’atelier vise à explorer des pistes d’action pour renforcer l’autonomie économique des déplacés tout en favorisant leur intégration harmonieuse avec les communautés hôtes.
L’Université de Diffa joue un rôle crucial dans cet atelier, notamment en mobilisant des experts locaux pour mener des analyses approfondies et proposer des solutions adaptées au contexte régional. De son côté, le HCR apporte son expertise internationale en matière de gestion des déplacements forcés et de protection des droits des réfugiés.
Dans son discours, le Gouverneur Bagadoma a rappelé que dans les pays du Bassin du Lac Tchad et particulièrement la région de Diffa sont confrontés à « l’activisme des groupes armés non étatiques » qui ont entraîné un déplacement massif des populations ».
A la date de mai 2023, a-t-il informé, la région de Diffa a accueilli 322 390 personnes, dont 169 620 déplacées internes, 116 094 réfugiées, 35 340 retournées et 1 335 demandeuses d’asile.
« Comme vous l’avez sans doute constaté à maintes reprises, les plus Hautes Autorités du CNSP, au premier rang desquelles son Excellence le Général de Brigade ABDOURAHAMANE TIANI, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’État, et le Premier Ministre ALI MAHAMANE LAMINE ZEINE, font du bien-être des populations en général et des réfugiés en particulier une préoccupation et ce, conformément aux termes des conventions et traités internationaux que le Niger a ratifiés », a rappelé le Général Mahamadou Ibrahim Bagadoma, insistant sur le fait que la législation nationale est favorable à la protection des personnes en déplacement forcé, y compris les réfugiés.
Le Gouverneur Bagadoma a saisi l’occasion pour se réjouir de « l’engagement du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugies aux côtes du Niger pour les multiples interventions en faveur des personnes affectées par le déplacement et la communauté d’accueil », soulignant les efforts de l’UNHCR pour l’assistance aux populations déplacées de force, en leur offrant des solutions adaptées et durables.
Le soutien de l’organisme onusien a été déterminant dans l’atténuation des effets de cette crise humanitaire et dans l’amélioration des conditions de vie et de l’inclusion des réfugiés et des déplacés Internes, a en effet laissé entendre le Gouverneur de Diffa, soulignant que ce sont les communautés hôtes, se retrouvant en première ligne à l’arrivée des personnes déplacées de force, qui les accueillent et sauvent concrètement des vies.
Quant au Chef de la sous délégation HCR Diffa, M. Charles Zoueke Makouaka, il a indiqué que « dans un élan de solidarité, l’Etat, accompagné par ses partenaires multiples et variés, tant dans le domaine de l’humanitaire, de la stabilisation, de la résilience et du développement, apporte protection et assistance aux communautés affectées par le déplacement forcé, notamment les PDI, les réfugiés, les demandeurs d’asile, les retournés et les communautés hôtes qui les ont accueillies.
Malgré les efforts de l’Etat et de ses partenaires, a-t-il fait remarquer, « les besoins restent encore énormes tandis que dans le même temps nous notons se développer une sorte de dépendance et d’accoutumance à l’assistance humanitaire ». Selon lui donc, « la réduction de la dépendance à l’assistance des populations s’avère ainsi nécessaire à travers les interventions d’autonomisation socio-économique et la promotion de l’autosuffisance qui sont au cœur des priorités du Gouvernement du Niger ».
C’est dans ce contexte, explique M. Makouaka, que les agences du système des nations unies, les services techniques et déconcentrés de l’Etat et l’Université de Diffa « qui ne ménagent aucun effort pour renforcer la dignité des réfugiés, des retournés, des personnes déplacées internes et des communautés hôtes vulnérables, ont convenu d’un cadre permettant de faire le point des interventions mises à profit des communautés affectées par le déplacement forcé, d’en ressortir les bonnes pratiques et les leçons apprises, de développer les synergies et les complémentarités et de mettre un focus sur l’autonomisation et l’inclusion socio-économique en faveur de ces communautés ».
Tout en souhaitant des résultats probants a l’issue des travaux, le Chef de la sous délégation HCR Diffa a saisi l’occasion pour adresser, au nom de l’UNHCR et son représentant au Niger Monsieur Emmanuel Gignac, « notre profonde reconnaissance au Gouvernement de la République du Niger pour l’hospitalité légendaire dont il n’a cessé de faire montre à l’égard des réfugiés, ces personnes contraintes de fuir les guerres, les persécutions et la violence sous toutes ses formes ».
De son côté, Dr Moussa Mamoudou Boubacar, Recteur de l’Université de Diffa, après avoir remercié l’UNHCR pour son appui inestimable à son institution, a affirmé que « cet événement est d’une importance capitale pour notre région, car les défis liés aux déplacements forcés sont de plus en plus pressants ».
Selon lui, en effet, « l’autonomisation des populations déplacées et des communautés hôtes est une condition pour garantir leur dignité, leur intégration et leur développement. Cela nécessite des efforts concertés de la part de tous les acteurs (Gouvernement, Organisations internationales, Organisations de la société civile (OSC), ONG, et bien sûr, la communauté scientifique ».
C’est même à ce dernier titre que « l’Université de Diffa, en tant qu’institution d’enseignement supérieur et de recherche, se doit de jouer un rôle actif dans la recherche de solutions durables à ces problématiques », a-t-il ajouté.
Les travaux de cet atelier, note-t-on, s’étendront sur trois jours et aboutiront à des recommandations concrètes. Celles-ci devraient servir de base pour la mise en œuvre des programmes intégrés visant à améliorer les conditions de vie des populations concernées.
AOM/KPM/ANP-138 Novembre 2024