Niamey, 16 Juillet (ANP) – Le Haut-Commissariat à l’Initiative 3N « les Nigériens Nourrissent les Nigériens » (HC3N-gouvernemental) et le bureau de la représentation du Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation (FAO) au Niger organisent, depuis ce vendredi 16 juillet 2021 à Niamey, un dialogue des acteurs sur les systèmes alimentaires au Niger.
Ce cadre d’échange et réflexion, note-t-on, se tient en prélude au Sommet mondial sur les systèmes alimentaires que projette d’organiser l’ONU.
« Le Niger a répondu favorablement à la lettre de la Secrétaire Générale adjointe de l’ONU et Présidente du Comité consultatif du Sommet sur les systèmes alimentaires, Madame Amina J. Mohammed en novembre 2020, appelant les Etats membres à s’engager dans la préparation du Sommet mondial sur les systèmes alimentaires », a déclaré à l’ouverture de la rencontre le Haut-commissaire à l’initiative 3N.
Cet appel des Nations Unies aux Etats membres, poursuit M. Ali Béty, rentre dans le cadre de la « décennie d’action des Nations Unies » pour la réalisation des 17 objectifs de Développement durable d’ici 2030.
« Au Niger, les autorités ont pris conscience très tôt, et ce, avant cet appel, de la fragilité croissante de nos systèmes de production agro-sylvo-pastoraux et halieutiques du fait de divers chocs auxquels il est soumis », a-t-il ajouté.
En s’adressant aux participants, le Haut-commissaire à l’initiative 3N indique que « la concertation d’aujourd’hui se doit d’être un dialogue national sur les systèmes alimentaires. Il s’agit alors pour les experts que vous êtes de valider les thématiques prioritaires, d’identifier les insuffisances ou les goulots dans les réponses aux défis que posent les systèmes alimentaires pour l’atteinte des ODD, de proposer des approches innovantes et leurs implications ».
« Vos suggestions et recommandations vont alimenter la note de synthèse qui sera présentée au pré-sommet des Nations Unies du 26 au 28 Juillet à Rome en Italie et au Sommet des Nations Unies en Septembre 2021 à New York aux Etats Unis d’Amérique. Elles seront aussi transmises au Gouvernement pour prise en compte dans l’opérationnalisation des Politiques et Stratégies Globales du Gouvernement », a, en outre, souligné M. Ali Béty.
Selon le Représentant du FAO au Niger, par ailleurs Coordinateur du Système des Nations Unies au Niger, M. Attaher Maïga, ces assises, qui font suite à un appel de l’ONU, interviennent à un moment très critique de la situation alimentaire au Niger.
Dans ce pays, a-t-il fait savoir, « sur la période 2007-2018, plus de 2 millions de Nigériens ont été affectés chaque année par l’insécurité alimentaire et plus de 3 millions ont été dans une situation précaire, c’est-à-dire à risque d’insécurité alimentaire. Le nombre de personnes sous-alimentées est passé de 2 millions en 2015 à 3,6 millions en 2018. La sous-nutrition infantile, de 2006 à 2020, est restée au-dessus du seuil élevé fixé par l’OMS, soit supérieure à 30% pour la malnutrition chronique et supérieure à 10% pour la malnutrition aigüe globale, avec des disparités très importantes d’une région à une autre ».
Selon ce responsable onusien, les nombreux défis auxquels le Niger est confronté ces dernières années, tels la crise sécuritaire et son corollaire de déplacements des populations, qui perdure au niveau des zones frontalières, les effets du changement climatique incluant les inondations, etc., fragilisent les systèmes alimentaires, les rendant vulnérables et impactant ainsi négativement la situation alimentaire et nutritionnelle du pays.
Il ajoute aussi que le défi de la mobilisation des ressources rend également de plus en plus complexe la réponse que peuvent apporter les différents acteurs à cette crise multiforme.
Cette situation au niveau national du Niger, soutient-il, est à l’image de la situation au niveau global. C’est pourquoi, explique-t-il, le Secrétaire Général des Nations Unies a convoqué un sommet sur les systèmes alimentaires au cours du mois de septembre 2021 pour contribuer à transformer les modes de production et de consommation des aliments et permettre de rendre les systèmes alimentaires plus durables et équitables, en vue d’accélérer les progrès pour atteindre les objectifs de développement durables (ODD) d’ici 2030.
MSB/KPM/ANP-0105 Juillet 2021
