Le Chef de la diplomatie turque prône l’apaisement des relations politiques avec l’UE

Le Chef de la diplomatie turque prône l’apaisement des relations politiques avec l’UE

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NIAMEY, 13 Juillet (ANP) – Le Ministre turc des Affaires étrangères, M. Mevlüt Çavuşoğlu, dans un article paru ce lundi 13 juillet 2020 dans l’Hebdomadaire « Politico Europe », basé à Bruxelles, propose aux pays européens de taire « les relations tendues » avec son pays et de regarder l’avenir sous le nécessaire et indispensable partenariat qui les lie actuellement.
Il s’agit avant tout, a-t-il dit, « de s’adapter aux perspectives géostratégiques changeantes, tout en nous respectant mutuellement en tant que partenaires indispensables ».
Aussi, le chef de la diplomatie turque a-t-il invité les pays de l’Europe à construire, avec la Turquie, « un cadre inclusif pour profiter du véritable pouvoir de transformation de la coopération entre la Turquie et l’UE dans notre voisinage commun. Ce serait la bonne attitude à adopter, surtout dans les eaux troubles de l’ère post-pandémique ».
Cet appel est basé sur le fait que la Turquie, en tant que candidat à l’adhésion à l’Union Européenne (UE), « partage de nombreux intérêts et objectifs stratégiques de l’Union ». Bien plus, a indiqué M. Mevlüt Çavuşoğlu, « nos frontières sont les frontières extérieures de l’Europe et de celles de l’OTAN, et nous aussi nous voulons renforcer la résilience de l’État et de la société ».
En outre, a-t-il fait remarquer, « la Turquie assume une grande partie du fardeau de la séparation des étendues occidentales de la masse terrestre eurasienne de l’écosystème volatile entourant l’Europe », alors que sa présence diplomatique et sécuritaire « défend l’Europe depuis des générations » et même à l’avenir.
Seulement, a fait savoir le chef de la diplomatie turque, cette tâche ne revient pas à la seule Turquie, « nous avons tous la responsabilité historique et morale d’aider à stabiliser notre voisinage commun et à le mettre sur la voie de la paix, de la stabilité et du développement durables ».
Pour étayer sa proposition, M. Mevlüt Çavuşoğlu rapport quelques cas concrets, citant notamment la situation en Libye où, après plus d’un an de conflit entre les forces du Général Khalifa Haftar et le gouvernement légitime de Tripoli, « l’UE a échoué à proposer une action concertée fondée sur ses valeurs fondamentales ».
N’eut été l’assistance technique et de formation fournie par la Turquie au gouvernement légitime de la Libye, a-t-il écrit, « Tripoli serait tombé aux mains d’une coalition putschiste et il y aurait eu une catastrophe humanitaire majeure – avec des retombées ressenties largement en Europe ».
Il a également évoqué le cas de la Syrie où, selon lui, la présence de la Turquie dans la ville d’Idlib a évité une catastrophe humanitaire pour environ trois millions et demi de personnes et l’intervention turque a arrêté un massacre et la marche d’un million de personnes vers la frontière la plus méridionale de l’Europe.
En Chypre et en Méditerranée orientale, cette « région clé » aussi bien pour l’Europe que pour la Turquie, qui a le plus long littoral de la Méditerranée orientale, M. Mevlüt Çavuşoğlu a indiqué qu’à maintes reprises, « nous avons exprimé notre volonté de dialogue afin de trouver une solution juste, équitable et pacifique », laissant entendre que son pays continuera de poursuivre ses activités de forage et d’exploration dans cette région afin de protéger ses intérêts nationaux et les droits égaux des chypriotes turcs.
C’est en se basant sur ces trois cas spécifiques, qui résument, selon lui, « la nouvelle série d’abus et d’aliénation de la Turquie à travers des politiques non durables », que le chef de la diplomatie turque, également déçu dans le cadre du processus d’adhésion de son pays à l’UE, propose aux pays de l’UE de ne pas se laisser « aspirés dans le tourbillon qui nous oppose les uns aux autres ».
« L’Europe, a-t-il déclaré, a besoin de stratégies constructives privilégiant des formules gagnant-gagnant pour la Turquie, plutôt que des mesures réactives au nom de la solidarité européenne et des attentes bornées de quelques pays ».
Selon lui, « il y a un terrain d’entente incontestable sur lequel nous pouvons construire », précisant qu’il s’agit de prendre « la bonne direction pour nous aider à nous adapter aux perspectives géostratégiques changeantes, tout en nous respectant mutuellement en tant que partenaires indispensables ».
En conclusion, il a suggéré aux pays européens de regarder vers l’avenir et de construire ensemble « un cadre inclusif pour profiter du véritable pouvoir de transformation de la coopération entre la Turquie et l’UE dans notre voisinage commun. Ce serait la bonne attitude à adopter, surtout dans les eaux troubles de l’ère post-pandémique ».
KPM/ANP-0068 Juillet 2020

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