Lancement de la campagne 2024 de l’empoissonnement des mares à Madarounfa

Lancement de la campagne 2024 de l’empoissonnement des mares à Madarounfa

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Maradi, 07 Novembre (ANP) – Le lac de Madarounfa, dans la Région de Maradi, a été choisi pour le lancement, ce jeudi 7 novembre, de la campagne 2024 de l’empoissonnement des mares par le Ministre de l’environnement, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le Colonel Abdoulaye Maizama. 

Ce choix n’est pas fortuit quand on sait que ce lac a complètement tari en début d’année 2024, suite à un processus d’effets combinés des changements et variabilités climatiques et le comblement progressif de son lit. Il y a été introduit 11.900 individus repartis en 06 espèces. Il est attendu 262 tonnes/an, soit 262 millions de FCFA.

Le but de cette campagne est d’améliorer les revenus des pêcheurs et tous les acteurs de la filière poisson à travers une diversification/densification des espèces de poissons dans les écosystèmes aquatiques nationaux et un accroissement de la production de poissons. Elle vise également à informer et sensibiliser les communautés sur l’importance de l’empoissonnement des mares dans le cadre de la souveraineté alimentaire et nutritionnelle ; à procéder à une démonstration des techniques d’empoissonnement sur le site de lancement officiel de la campagne ; à échanger avec la communauté des pêcheurs et des autres acteurs de la filière sur les enjeux de la préservation de l’environnement.

Dans son discours de lancement, le Ministre de l’Environnement, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le colonel Abdoulaye Maizama a indiqué que le Niger compte environ 410.000 ha de plans et cours d’eau valorisés à des fins d’exploitation halieutique. « Des enquêtes socioéconomiques conduites ces dix dernières années ont montré que plus de 70.000 personnes dépendent de la pêche pour leurs moyens d’existence », a-t-il révélé, précisant que le revenu annuel par ménage pêcheur quant à lui est de 250.000 à 4.000.000 de FCFA. 

Ce qui l’a amené à dire que la pêche contribue de façon significative à la lutte contre la pauvreté, à la croissance économique (4.6% du PIB) et à la sécurité alimentaire. Mieux, il estime que la mise en valeur judicieuse et responsable de ces potentialités halieutiques contribuerait davantage à la création d’emplois et de revenus au Niger.

Toutefois, il reconnait que les plans d’eau font face aujourd’hui à divers menaces qui risqueraient d’hypothéquer leur contribution à l’épanouissement des acteurs de la pêche voire leur propre existence.

Au nombre de ces menaces, le Ministre de l’Environnement, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le Colonel Abdoulaye Maizama a cité l’ensablement des lits, l’envahissement par les plantes aquatiques proliférantes, les changements et les variabilités dont les longues sècheresses et l’exploitation non durable des ressources halieutiques.

Il a fait cas du lac de Madaroufa qui a complètement tari en début d’année 2024, suite à un processus d’effets combinés des changements et variabilités climatiques et le comblement progressif de son lit, avant d’expliquer les trois objectifs qui justifient le lancement de cette campagne au niveau du lac de Madarounfa. 

Il s’agit, a-t-il dit, d’attirer l’attention des communautés nationales et internationales sur les conséquences du changement climatique ; de reconstituer le potentiel halieutique du lac par l’empoissonnement des espèces de la famille des cichlidae, des latidae, des bragidae et claridae ; et enfin de lancer un appel à l’action pour la sauvegarde du site Ramsar du lac de Madarounfa en particulier et de toutes les autres pêcheries et zones humides du Niger en général, en vue de la préservation de leur rôle écologique, leurs attributs et leurs services écologiques qu’ils offrent aux différents exploitants.

Intervenant avant le Ministre, le Gouverneur de la Région de Maradi, le Contrôleur Général de Police, Mamane Issoufou s’est réjoui du choix du lac de Madarounfa pour abriter cette importante cérémonie, qui est le plus grand d’eau de surface permanent de la région de Maradi et qui est inscrit site RAMSAR depuis le 18 décembre 2019.

Il est aussi revenu sur l’assèchement du lac de Madarounfa en début de cette année qui a occasionné la perte de son potentiel de poissons. « Un nouvel ensemencement du lac est nécessaire pour reconstituer cet important potentiel halieutique », a-t-il souligné, avant de fonder un espoir que la communauté respectera toutes les mesures d’aménagement principalement les périodes de fermeture et d’ouverture de pêche afin de permettre la croissance des alevins et leur reproduction.

AT/KPM/ANP-025 Novembre2024

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Salissou Soumana Karimou
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