Niamey, 1er Juin (ANP) – Le Ministre de l’Education Nationale, Dr Rabiou Ousman a procédé, ce mardi 1er juin 2021 à l’Hôtel Noom de Niamey, au lancement national de la phase 1 du Projet « Renforcer la résilience des jeunes face à l’extrémisme violent et leur engagement de la construction de la paix à travers l’éducation ».
Initié en collaboration avec l’UNESCO et le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères de la France, ce projet vise à renforcer la résilience des jeunes face à l’extrémisme violent et leur engagement pour la construction de la paix à travers une approche préventive basée sur l’éducation. Il cible les élèves ainsi que les jeunes qui ne sont pas ou plus scolarisés.
Dans son discours d’ouverture, le Ministre Rabiou Ousman a fait observer que « la montée de l’extrémisme violent est devenue un défi mondial et au cours de ces derniers années, les pays de la région du Sahel sont aux prises avec l’extrémisme violent suscitant de plus en plus des inquiétudes exacerbées par la prolifération des organisations terroristes ».
Il a aussi rappelé que le Niger « est confronté à une situation sécuritaire préoccupante depuis une dizaine d’années », causée principalement par l’extrémisme violent dont les conséquences dans les zones touchées sont énormes sur son système éducatif.
On dénombre, entre autres, le déplacement des populations entrainant avec elles les élèves, la fermeture des établissements scolaires, les menaces à l’endroit des populations et des enseignants.
Selon Dr Rabiou, les causes de l’extrémisme violent sont multiples et variées, « si bien que les pistes de solutions nécessitent également des approches multiformes et la mobilisation d’une diversité d’acteurs ou de partenaires ».
« La tâche pour ramener la paix dans notre pays, bien que réalisable, semble être si titanesque si bien que chaque contribution, aussi modeste soit-elle, est un pas de plus vers l’amélioration de la sécurité si chère au Niger », a-t-il déclaré, tout en soulignant que « nous ne ménagerons aucun effort pour que le Ministère en charge de l’éducation et les autres ministères puissent apporter leur contribution pour la mise en œuvre réussie de ce projet ».
Pour l’Ambassadeur de France au Niger, M. Alexandre Garcia, « la meilleure prévention possible à l’expression de la violence est quand l’école et les professeurs qui la font vivre aient un lieu où l’on apprend à respecter l’autre et ses différences », précisant que « le but de ce projet est d’apporter un cadre éducatif par des professeurs, mais également des acteurs institutionnels, des autorités traditionnelles qui favorisent l’éducation à l’Etat de droit, à la dimension genre et qui font des élèves des acteurs de la paix ».
Quant au Représentant de l’UNESCO, M. Yao Ydo, il a indiqué que « le projet privilégie non seulement les compétences cognitives de enfants et des jeunes, mais aussi leurs compétences socio-affectives et comportementales, afin d’encourager le respect de la diversité, de l’égalité des genres et l’engagement responsable ».
M. Yao Ydo a ensuite voulu insister sur deux éléments qui lui paraissent essentiels dans le domaine de la prévention de l’extrémisme violent par l’éducation, notamment l’importance d’une collaboration multisectorielle à tous les niveaux face aux défis complexes de l’extrémisme violent et la nécessité de mener des actions efficaces de prévention de l’extrémisme violent à tous les niveaux, par tous les acteurs de la chaine éducative.
Notons que ce projet cible des enfants et des jeunes du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Il vise à renforcer, par le « puissance douce » de l’éducation, leur résilience face aux discours de haine et la propagande qui légitiment le recours à la violence.
MAY/KPM/ANP-004 Juin 2021