Niamey, 3 Mai (ANP)- L’Ambassade des Etats Unis d’Amérique au Niger a célébré, ce mardi 3 Mai 2022, la journée internationale de la liberté de la presse à travers une réception qu’elle a organisée dans la soirée à la résidence de l’Ambassade à Niamey, à l’honneur des acteurs nigériens.
La cérémonie a enregistré notamment la présence du président du conseil supérieur de la communication (CSC), Dr Kabirou Sani, du ministre de la communication, chargé des relations avec les institutions Mahamane Laouali Dan Dano, des responsables des médias et plusieurs personnalités du monde médiatique nigérien.
La Chargée d’affaires par intérim de l’Ambassade, Mme Susan N’Garnim a indiqué, dans un speech lu à l’occasion, que « nous sommes réunis ce soir pour célébrer la Journée internationale de la liberté de la presse, et aussi pour témoigner de notre appréciation aux divers organes de presse travaillant au Niger ».
Selon elle « Partout au Niger, les journalistes font un travail remarquable qui est la promotion de la démocratie ».
Elle a en outre soutenu qu’une presse « bien formée, libre, et responsable est l’institution centrale qui relie le citoyen à l’information nécessaire pour s’informer, prendre des décisions éclairées, et demander des comptes aux dirigeants et aux institutions. Alors, c’est un travail qui comporte d’immenses responsabilités».
«A l’Ambassade des États-Unis, nous travaillons avec les journalistes nigériens pour les aider à mieux se former et leur fournir les outils nécessaires pour accomplir leur mission» a indiqué la diplomate américaine.
Parlant du soutien de son gouvernement à la presse nigérienne, Mme Susan N’Garnim a rappelé que son ambassade a initié beaucoup de programmes de formation à l’endroit de la presse nigérienne au cours de ces dernières décennies.
«Un exemple, au mois de janvier de cette année, notre Ambassade en collaboration avec l’université de Missouri et APAC-Niger, a organisé des séries de formations à Niamey et Maradi à l’intention des journalistes, communicateurs, et bloggeurs des huit régions du Niger », a-t-elle documenté avant de préciser que «ces formations étaient axées sur la lutte contre la désinformation, l’exploitation du multimédia, l’utilisation des médias sociaux, et le financement des projets ».
La responsable américaine a annoncé que « pour célébrer ce jour, l’université de Missouri a annoncé un concours pour un projet de suivi pour les journalistes nigériens à hauteur de 10.000 dollars US ».
Dans la même logique, a-t-elle poursuivi, « j’ai le plaisir de vous annoncer que nous avons deux autres projets en vue : En cette ère du numérique où de multiples défis se dressent devant les journalistes et les techniciens multimédia, nous avons lancé un autre appel à candidatures pour la formation des techniciens des radios communautaires».
«Cette formation couvrira toutes les régions du Niger et permettra à ces techniciens d’acquérir des compétences nécessaires pour l’essor de la presse nigérienne à travers l’usage de matériels de pointe. Le financement de ce programme se chiffre à hauteur de 40.000 dollars US. Pour le second programme : Il y a quelques jours de cela, nous avons lancé un concours pour la réalisation d’un projet visant à promouvoir le journalisme d’investigation au Niger, pour lutter contre la corruption et favoriser la transparence. Le financement de ce programme s’élève à hauteur de 210.000 dollars US », a-t-elle ajouté.
« Cet appel à candidatures est en direction des ONGs, des institutions, et des associations œuvrant dans la lutte contre la corruption. L’objectif est d’aider et de former une cinquantaine de journalistes à la pratique de l’investigation et à l’éthique journalistique », a-t-elle fait savoir.
« Nous avons lancé les projets après avoir écouté les demandes et requêtes des journalistes, du Conseil Supérieur de la Communication, des officiels du gouvernement, et des organisations des médias. Les copies de ces trois appels à candidatures sont disponibles ici sur place pour ceux qui sont intéressés » a-t-elle laissé entendre.
Au paravent, c’est le directeur de la diplomatie publique de l’ambassade, M. Stephen Dreikorn qui s’est exprimé sur le rôle ‘’capital’’ de la liberté de la presse.
« La liberté de la presse est cruciale », a-t-il lancé avant de faire prévaloir que c’est une « réalité à laquelle nous sommes confrontés bien qu’il y ait ceux qui préfèrent que les journalistes ne fassent pas du tout leur travail».
Selon lui, pour comprendre cela, il suffit de regarder la situation actuelle en Russie et en Ukraine.
« En Russie, le Kremlin a accéléré sa répression continue contre la presse libre. Les derniers journaux et stations de radio et de télévision indépendants ont été fermés. La Russie bloque également les plateformes de médias sociaux. Ces blocages empêchent de voir et de partager la vérité sur l’invasion injuste de l’Ukraine par la Russie », a-t-il déploré.
« Mais la vérité l’emporte toujours », a soutenu M. Dreikorn «parce que c’est la presse libre qui dit et partage la dure vérité et la brutale réalité de la situation en Ukraine. C’est la presse libre qui montre les souffrances humaines inimaginables des femmes et des enfants ukrainiens. Ce sont des journalistes, comme vous, qui informent le monde sur des milliers de victimes civiles innocentes », a-t-il argumenté.
« Le monde a besoin de presse libre comme le monde a besoin de vérité », a-t-il soutenu.
Le Président du CSC a salué cette initiative de l’ambassade américaine au Niger. Kabirou Sani a aussi salué le Gouvernement nigérien « qui a fait récemment une réforme majeure, notamment la dépénalisation de ce qu’on peut appeler les délits à travers la loi sur la cybercriminalité ».
« C’est une avancée majeure qui vient renforcer l’arsenal juridique institutionnel du Niger dans le cadre du renforcement de la liberté de la presse », a-t-il commenté.
Le président du CSC a aussi rendu un hommage au Studio Kalangou qui vient d’être certifié premier média africain par la Journalism Trust Initiative, mise en place par Reporters sans Frontières.
Selon l’UNESCO, la journée internationale de la liberté de la presse célébrée le 3 mai de chaque année, sert à rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse et constitue également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle.
MSB/AS/ANP 0022 Mai 2022