Maradi, 15 juillet (ANP)- La situation pastorale de la région de Maradi n’est pas du tout reluisante, après un retard accusé dans l’installation de l’hivernage ayant entrainé une longue période de sécheresse, selon un rapport d’évaluation de la direction régionale de l’élevage.
D’après, en effet, un rapport de la mission d’évaluation de la Direction Régionale de l’élevage de Maradi , les 34,6 mm de pluie enregistrés en deux jours dans la zone pastorale ont permis le redémarrage de la campagne.
Actuellement l’alimentation du bétail en zone pastorale repose sur l’exploitation des résidus de paille de brousse, les jeunes pousses en régénération et les ligneux (Balanites aegyptiaca, Sclerocarea birrea, Acacia raddiana etc), qui sont soumis à une forte pression.
Dans la zone agropastorale et agricole, on assiste à une régénération progressive des jeunes pousses ayant connu un flétrissement pour cause de sécheresse pendant la décade précédente.
Ce rapport de mission indique que dans la zone agricole, les animaux, surtout les petits ruminants, arrivent à appréhender le pâturage vert bien que ce dernier reste encore localisé (sud Madarounfa, et sud Gazaoua). Quant aux résidus de culture, on assiste à leur épuisement intégral, ce qui entraine le recours à l’exploitation abusive du pâturage aérien au niveau de ces zones écologiques.
Il ressort, aussi, que l’état d’embonpoint des animaux varie de passable, dans les parties sud de la zone agricole, à médiocre en zone agropastorale. En zone pastorale l’embonpoint est critique surtout chez les gros ruminants.
Avec les semis des champs agricoles, les animaux sont concentrés au niveau des enclaves pastorales et dans la vallée de la Tarka, autour de la forêt de Baban Rafi, au niveau des enclaves pastorales de Dogon Farou, Hardo Hamné , Dargué et autour de certains grands points d’eau.
On assiste à la détérioration du terme d’échange, explicable à la faible présence des acquéreurs due à la fermeture de la frontière avec le Nigeria, mais aussi à la situation alimentaire difficile que vit la population et l’état d’embonpoint des animaux.
Au plan zoo-sanitaire, quatre (4) pathologies ont été enregistrées. Il s’agit de suspicion de foyer de pasteurellose de clavelée chez les petits ruminants et de la babésiose chez les gros ruminants, et le charbon bactéridien chez les petits ruminants. La pathologie la plus meurtrière est le charbon avec 44 mortalités. Mais cette situation est sous contrôle, rapporte le même rapport d’évaluation.
AT/AS/ANP 081 Juillet 2020