Zinder 5 Oct (ANP)- La Représentante de l’UNICEF au Niger a tenu la semaine dernière une Conférence de Presse à Zinder après un séjour de 48 h où elle a effectué plusieurs visites et rencontres avec les responsables administratifs et coutumiers, les cadres régionaux et les fonctionnaires des organisations du Système des Nations –Unies.Interrogée sur le mariage précoce, la responsable de l’UNICEF a relevé qu’au Niger 3 filles sur quatre sont mariées avant l’âge de 15 ans, ce taux est de près 76 % dans la région de Zinder, expliquant que quand on est marié avant l’âge de 18 ans, cela veut dire qu’on n’a pas la possibilité de continuer l’école. ‘’C’est un problème qui est crucial qui plombe aussi le développement du pays’’, a-t-elle estimé.Pour la Représentante de l’UNICEF, ‘’la croissance démographique est au dessus de la croissance économique, donc tout le progrès qu’on peut faire est anéanti par cette croissance démographique.’’Elle invite les chefs de famille, les pères, les mères, les Chefs traditionnels, les Chefs religieux, les autorités administratives, les collectivités locales à jouer leur partition, soulignant que ‘’ le choix d’envoyer à l’école et marier sa fille est un choix qui incombe à la famille.’’ , reconnaissant que les familles ont certes des raisons, mais ces raisons là doivent être adressées. Cela peut être lié à la pauvreté, aux normes sociales’’‘’C’est pour cela que l’UNICEF travaille avec les Chefs traditionnels, les Chefs religieux et les autorités administratives sur ces questions’’. argumente-t-elle.Pour l’opérationnalisation du décret qui rend obligatoire la scolarisation de la jeune jusqu’à l’âge de 16 ans, le gouvernement a mis en place les collèges de proximité avec des internats que nous(UNICEF) appuyons aussi dans les zones les plus éloignées comme Bilma par exemple qui a des filles scolarisées qui ont de très bons résultats souvent meilleurs à ceux des garçons.Répondant à une question sur la jeunesse qui constitue la frange la plus importante de la population nigérienne – 58% environ ont moins de 18 ans- , la dirigeante de l’UNICEF a dit ‘’c’est une opportunité pour le pays si on met en place les conditions nécessaires pour que cette jeunesse se réalise.’’Elle a annoncé que l’UNICEF mène une étude en collaboration avec une structure au sein de la Primature pour comprendre les jeunes, dans la perspective d’apporter les stratégies nécessaires pour sa réinsertion sociale. l’UNICEF est en train de travailler sur ce concept de procréation de plate-forme des jeunes qui peut leur permettre de dialoguer, d’ identifier les problèmes et trouver les solutions pour pouvoir faire avancer les choses, a-t-elle ajouté.‘’Il faut les entendre, souvent, on ne les écoute pas et nous venons avec des solutions toutes faites, réalisables. Nous devons d’abord les entendre.Quand nous entendons les jeunes, ils disent clairement qu’ils n’ont pas d’espoir, qu’ils sont abandonnés, qu’ils n’ont pas d’aspirations.’’, a -t-elle fait valoir en s’interrogeant ‘’comment nous pouvons changer ce paradigme, ce narratif qui est négatif en donnant l’espace aux jeunes de pouvoir s’exprimer pour créer les conditions de leur épanouissement.’’Pour elle le rôle de l’UNICEF consiste à la facilitation pour permettre l’émergence ,mais aussi la sensibilisation en travaillant avec des acteurs à la base ,avec les associations à la base pour faire comprendre aux jeunes que l’énergie qu’ils ont est très importante.‘’C’est pourquoi, leur créativité doit être canalisée pour des choses positives et non pas pour des choses négatives.C’est cela notre vision en la partageant avec toutes les parties prenantes. C’est important car c’est une offre collective. Les besoins sont énormes et l’UNICEF tout seul ne peut pas apporter des solutions.’’, a-t-elle expliqué.A propos de la malnutrition, elle a dit que L’UNICEF appuie le pays depuis plus de 10 ans, depuis 2005 à la prise en charge de la malnutrition aigue –sévère en apportant tous les intrants nutritionnels nécessaires, c’est-à-dire les aliments prêts à l’emploi.Aujourd’hui, il ya plus de 400.000 enfants qui sont traités tous les ans et cela renferme une masse importante pour les enfants, a-t-elle notifié, précisant, on a plus d’un Million d’enfants qui souffrent de malnutrition chroniqueSelon la responsable de l’institution onusienne, Les intrants coûtent entre 15 et 18 Millions de dollars tous les ans. C’est énorme’’, notant que les déterminants de la malnutrition ne sont pas simplement les problèmes alimentaires.On a vu dans une région comme Maradi qui enregistre le taux le plus élevé. Il ne s’agit pas d’une question de pauvreté parce qu’il a été relevé dans les familles les plus riches des enfants qui souffrent de malnutrition chronique. Ces problèmes sont liés aux pratiques des soins des enfants, a-t-elle détaillé, énumérant entre autres le problème d’espacement de naissance, es problèmes d’eau, d’hygiène et d’assainissement, le problème de la qualité des aliments qui sont donnés aux enfants.Elle a fait observer que les enfants ont besoin d’aliments qui sont adaptés qui leur rapportent les éléments essentiels pour qu’ils grandissent. Et c’est cette fenêtre d’opportunité qu’on appelle les mille jours pendant la grossesse et ce sont les deux premières années qui sont importantes.‘’Cela nécessite un travail qui dépasse la sphère de la santé, la sphère de l’agriculture qui amène tout le monde à mettre en place un projet qui a montré qu’en mettant l’accent sur des interventions de prévention, on avoir un impact’’, a-t-elle justifié.Elle a annoncé que pour le prochain cycle 2019, c’est cet accent sur la prévention et la coordination des différents acteurs qui doivent intervenir au niveau de la famille et de la communauté pour que les choses avancent, mais il faut que cet effort soit collectif.SY/MHM/CA/ANP – 0026 Octobre 2018