La conduite de taxi tricycle : Un secteur qui attire de plus en plus les jeunes de la ville de Tillabéri

La conduite de taxi tricycle : Un secteur qui attire de plus en plus les jeunes de la ville de Tillabéri

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Tillabéri, 28 Jan (ANP)- Communément appelés « adaidaita », les tricycles, ces motos à trois roues fabriquées en Inde, sont venus remplacer les transports publics urbains et les taxis motos (kabou-kabou) dans la ville de Tillabéri. Ils occasionnent une véritable activité génératrice de revenus pour les jeunes de la capitale du fleuve qui s’y adonnent.

Selon l’Inspecteur de police M. Moussa Hassane, par ailleurs Commandant de la police municipale, « au total, 486 taxis tricycles sont enregistrés au niveau de la ville ».

« Cependant, parmi les tricycles enregistrés, moins de 300 sont actuellement opérationnels dans la ville de Tillabéri. En effet, les uns sont en activité dans les autres départements de la région et certains ne sont plus opérationnels à cause de leur état de délabrement avancé», a-t-il relevé.

« Pour mettre un taxi tricycle en circulation, les conditions à remplir au niveau de la Mairie sont l’autorisation d’exercice permettant d’attribuer un numéro au tricycle, délivrée à 15.000f et une taxe mensuelle qui est la patente à 1.500F », a notifié M. Moussa Hassane.

« En raison du contexte sécuritaire de la région, qui nécessite l’occupation des jeunes, nous avons ramené à 15.000F l’autorisation d’exercice qui était initialement à 25.000F et la taxe 1.500F au lieu de 6.000F », a-t-il expliqué.

Selon le Commandant de la police municipale, « après trois (3) mois de non-paiement de taxe, l’autorisation d’exercice est retirée au propriétaire du tricycle. Cette autorisation retirée, correspondant au numéro d’identité du tricycle, pourrait être attribuée à une autre personne ».

« Avec l’interdiction de la circulation des motos à deux roues, les tricycles ont permis à plusieurs jeunes d’éviter de retomber dans l’oisiveté’’, a-t-il soutenu ajoutant que « les conducteurs de tricycles jouent également un rôle important dans la sécurisation de la ville et la lutte contre le terrorisme à travers la signalisation des personnes suspectes et la dénonciation des trafiquants et autres bandits ».

« Sur le plan sécuritaire, nous travaillons en étroite collaboration avec le Syndicat National des Taxis Tricycles du Niger (SNTTN)/Tillabéri, pour sensibiliser les conducteurs de tricycles, les identifier afin de leur procurer l’autorisation de permanence pour ceux qui veulent travailler la nuit », a-t-il conclu.

Pour sa part, M. Idé Harouna, un conducteur de taxi tricycle se réjouit de cette activité qui lui permet d’entretenir sa famille, de subvenir à d’autres besoins personnels et même d’aider son entourage souvent.

« Le versement quotidien est de 5.000F pour un tricycle neuf et 4.000F pour celui de 2ème main », a-t-il renseigné.

« Nous ne sommes pas liés au propriétaire par un contrat mensuel, néanmoins, en dehors des 5.000F versés, tout ce que nous gagnons dans la journée nous appartient. Il arrive parfois que nous gagnions même plus que le propriétaire », a souligné M. Idée Harouna.

« En effet, il y a des moments où nous pouvons gagner plus de 25.000F, la journée », a-t-il ajouté.

« La plus grande difficulté à laquelle nous sommes confrontés dans l’exercice de ce métier demeure toujours le manque de passagers ces derniers temps à cause de la situation sécuritaire », a affirmé de son côté, M. Hamidou Seyni, un autre conducteur de taxi tricycle.

Quant au Président régional du Syndicat National des Taxis Tricycles du Niger (SNTTN), M. Zakariyaou Mounkaila, il a déclaré que, « la plupart des jeunes sont des conducteurs des taxis tricycles et cette activité leur a permis de se marier, de nourrir leurs familles donc, c’est pour nous un très grand apport, car aujourd’hui un jeune qui ne travaille pas constitue potentiellement un danger social surtout dans un contexte d’insécurité ».

En effet, a-t-il dit, « le désœuvrement peut conduire les jeunes à se livrer à des pratiques néfastes, raison pour laquelle nous initions le plus souvent des séances de sensibilisation à l’intention de ces jeunes pour qu’ils pratiquent bien leur métier ».

« L’accès au tricycle est rendu difficile à cause des papiers de formalité qui empêchent plusieurs jeunes d’exercer le métier de conducteur de taxi tricycle », a-t-il relevé.

A cet effet, M. Zakariyaou Mounkaila appelle les autorités à prendre les dispositions favorables à l’insertion des jeunes dans ce métier, afin de les mettre à l’abri de l’oisiveté qui les pousse généralement à se faire enrôler dans les réseaux criminels.

Notons que, pour acquérir un tricycle, il faut débourser environ 1.150.000f CFA, selon les conducteurs.

MTM/AS/ANP 0116 Janvier 2022

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