Groupe BAD : Près 120 milliards de FCFA du FAD pour le financement de 4 projets au Niger

Groupe BAD : Près 120 milliards de FCFA du FAD pour le financement de 4 projets au Niger

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Niamey, 21 déc (ANP) – Le Fonds Africain de Développement (FAD), une des institutions du groupe Banque Africaine de Développement (BAD) a accordé au Niger, entre novembre et décembre 2022, une enveloppe de financement de près de 120 milliards de FCFA pour 4 projets dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’eau et l’assainissement, de l’inclusion financière et de l’énergie, a appris ce mardi 21 décembre l’ANP auprès de la Représentation de l’institution financière au Niger.

Ces financements concernent le Projet 2 du Programme de renforcement de la Résilience à l’Insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2-P2RS), le Projet d’appui aux services d’eau potable et d’assainissement résilients en milieu rural (PASEPAR), le projet d’approfondissement du secteur financier (PASFIF-Niger) et le Projet de Développement de centrales solaires et d’Amélioration de l’Accès à l’électricité (RANA).

Le projet P2-P2RS d’un coût de 20,78 milliards de francs cfa a pour objectif principal de contribuer à l’amélioration des conditions de vie et de sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations du Niger. Il vise notamment à accroître durablement la productivité et les productions agro-sylvo-pastorales ; accroître les revenus tirés des chaînes de valeurs agro-sylvo-pastorales et halieutiques tout en renforçant les capacités adaptatives des populations par une meilleure maîtrise des risques climatiques et en contribuant à l’atténuation du changement climatique.

Les résultats visés sont entre autres en termes de production végétale, l’accroissement devra atteindre 135 000 tonnes ; la production animale 86 000 tonnes et celle halieutique, 20 000 tonnes. Sur les revenus tirés des chaines de valeur, le revenu dans les zones d’intervention du projet doit atteindre 945 US$/habitant et 20 000 nouveaux emplois doivent être créés dont 40 % pour les femmes.

65 000 Nigériens dont 50% de femmes doivent être familiarisés aux pratiques de résilience face aux changements climatiques et 5 000 hectares de terres agricoles et pastorales doivent être exploités sous gestion durable. 1 100 autres hectares de périmètres irrigués par des pompes à l’énergie solaire doivent être aménagés ainsi que 5 seuils d’épandage pour la mobilisation des eaux. Il est attendu une séquestration de carbone de l’ordre de 11 000 000 t CO2e, comme suite à la familiarisation des populations ciblées avec les mesures d’adaptation.

Le P2-P2RS fait partie d’une composante régionale qui a les mêmes objectifs mais qui englobe 5 autres pays du Sahel (Burkina Faso, Guinée, Mali, Sénégal et Togo) et 3 institutions régionales (CILSS, APGMV, CCRS), acronymes respectifs de Comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), Agence Panafricaine de la Grande Muraille verte (APGMV) et Commission climat pour la région du Sahel (CCRS). La composante régionale a reçu un financement de 163,641 millions d’UC, soit 136 milliards de francs cfa.

Le projet prévoit la couverture de 97 communes dans les 6 pays, soit près de 1 400 000 personnes dont 50 % de femmes. En comptabilisant les ménages des agriculteurs et les activités régionales conduites par les 3 institutions régionales impliquées, le projet touchera indirectement près de 5 700 000 personnes disséminées sur les territoires des 6 pays.

Quant au Projet d’appui aux services d’eau potable et d’assainissement résilients en milieu rural dans les régions de Maradi, Tahoua, Tillaberi et Zinder (PASEPAR-MR), il a pour objectif principal d’améliorer l’accès des populations rurales, pauvres et vulnérables des zones d’intervention à des services durables d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène.

Cette intervention permettra en outre de soutenir les efforts de prévention et de reprise post COVID-19 et de renforcer la résilience climatique du sous-secteur de l’eau et de l’assainissement en milieu rural.

Il s’agit de façon spécifique de renforcer et améliorer l’accès des populations à des services durables d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène résilients au climat et réduire la défécation à l’air libre selon l’approche communale de l’ATPC (Assainissement Total Piloté par la Communauté) ; de préparer au niveau des études de faisabilité et des dossiers d’exécution pour recherche de financement, un nouveau projet d’investissement d’AEP climato-résilients en milieu rural. Il est envisagé en plus d’élaborer des outils d’intégration de la résilience climatique et du genre dans le sous-secteur de l’AEPA (Appui aux services d’Eau Potable et d’Assainissement) en milieu rural et de renforcer les capacités des acteurs du sous-secteur de l’AEPA en milieu rural en matière de gestion durable des infrastructures d’eau potable et d’assainissement, de résilience climatique, de changement de comportement en matière d’hygiène y compris la COVID-19 et les maladies liées à l’eau.

Au terme du projet en juillet 2026, environ 190 000 Nigériens pauvres et vulnérables dont la moitié

sont des femmes doivent bénéficier des retombées du PASEPAR, notamment des services EAPA

(Appui aux services d’Eau Potable et d’Assainissement) et du renforcement de la résilience climatique

; un peu plus de 36 000 personnes déplacées internes (DPI) dans la région de Tahoua (communes de

Bagaroua, Takanamat, Tillia) auront un meilleur accès à l’eau potable.

Autres retombées de cette intervention : près de 400 000 personnes dont 52% de femmes seront

sensibilisées pour l’adoption de bonnes pratiques pour un changement de comportement en matière

d’EAPA en lien avec la COVID-19, d’hygiène menstruelle en milieu scolaire et sur les violences basées

sur le genre (VBG). En plus, il est projeté la création d’environ 1 100 emplois directs (temporaires et

permanents), le renforcement des capacités de 228 personnes dans la gestion du service public de

l’EAPA en milieu rural (dont 30% au moins de femmes), la distribution de 1 200 kits d’hygiène

menstruelle aux jeunes filles élèves et 40 femmes qui seront formées et appuyées à la confection des

serviettes hygiéniques réutilisables.

Le financement du PASEPAR qui provient du FAD[1] et du FAD[2] respectivement de 3,8 millions d’UC[3] et 2 millions d’UC, soit 4,7 milliards de FCFA a été approuvé le 15 décembre dernier.

Le 3ème financement de 10,31 milliards de FCFA est relatif au Projet sur l’approfondissement du secteur financier et d’inclusion financière au Niger (PASFIF) dont l’objectif principal est d’assurer une meilleure mobilisation de ressources longues pour les Prestataires de Services Financiers (PSF) au Niger et d’améliorer l’inclusion financière des populations vulnérables.

A terme, il est attendu deux ensembles de résultats au 31 décembre 2026, à savoir l’amélioration de la mobilisation de ressources longues et l’amélioration de l’inclusion financière.

Sur le premier ensemble de résultats, il est attendu un volume de crédits octroyés par les PSF avec les ressources du FAD supérieur à 4,9 milliards de francs cfa (dont 20 % dédiés aux femmes ou aux entreprises dirigées par les femmes) et la maturité moyenne des prêts octroyés par les PSF avec les ressources du FAD supérieure à 5 ans.

Pour ce qui est de l’amélioration de l’inclusion financière, un taux de 20 % est attendu en plus d’un taux de 8 % des comptes de monnaie électronique actifs.

La création de 20 000 emplois dont 5 000 directs et 15 000 indirects est attendue avec une part non négligeable dédiée aux femmes : 30 % des emplois directs et 55 % des emplois indirects.

Quant à l’accord de financement approuvé par le Conseil d’administration du Fonds africain de Développement le 1er décembre 2022 à Abidjan, il porte sur 82,42 milliards de francs cfa et 1 Million $, soit 634,5 millions de francs cfa du Fonds Vert Climat au titre du Projet de Développement de centrales solaires et d’Amélioration de l’Accès à l’électricité, RANA.

750 000 Nigériens bénéficieront de ce projet dont l’objectif principal est d’accroître la production d’électricité de source renouvelable et améliorer l’accès durable des populations à une énergie moderne, et ce, à travers l’augmentation de la capacité de production d’électricité à base d’énergie solaire ; l’amélioration de l’accès des ménages à l’électricité via le réseau et par système hors réseau.

Il est attendu un développement de Centrales Solaires : Centrales solaires PV de 20 MWc (Maradi) et 10 MWc (Dosso) ; Centrale thermique diesel (Diffa) hybridée à 10 MWc ; Minicentrale solaire PV de 0,5 MWc.

En terme d’accès à l’électricité, 198 localités seront électrifiées : dont 186 par réseau et 12 mini-réseaux solaires ; le raccordement à l’électricité de 105 741 ménages soit une population de 750 000 habitants à 45% rurale ; 7 804 tonnes équivalent CO2 réduites en production d’électricité par l’hybridation et l’arrêt de centrales thermiques diesel.

En plus, il est projeté le recrutement et la formation de 50 jeunes stagiaires ; l’installation de 30 plateformes multifonctionnelles solaires dans des localités rurales isolées en guise de pré-électrification avec l’accès à l’eau potable d’au moins 30.000 personnes et la mise en service de 25 centres de santé connectés et dotés de matériels sanitaires ainsi que les services sociaux de base (des localités concernées) raccordés.

Le portefeuille actif du Groupe de la Banque africaine de développement au Niger comprend 19 projets dont 13 nationaux et 6 multinationaux pour un financement total de 661,06 Millions d’UC soit 549,48 milliards de francs FCFA avec une concentration dans les secteurs de l’énergie, du transport et de l’agriculture.

CA/ANP 0168 Décembre 2022

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