Niamey, 9 Mai (ANP)- S’exprimant, ce lundi 9 Mai 2022, lors de la Cop 15 à Abidjan en Côte d’Ivoire, le Président nigérien Mohamed Bazoum a rappelé aux partenaires leur engagement à mobiliser 19 milliards de dollars, annoncés lors du Sommet de la Planète, tenu en janvier 2021, à Paris, pour la construction de la grande muraille verte du Sahel.
« Je voudrais demander aux Partenaires Techniques et Financiers de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte, d’accompagner nos Etats dans la formulation de projets bancables et de mobiliser les 19 milliards de dollars annoncés lors du Sommet de la Planète, tenu en janvier 2021, à Paris », a déclaré le Président de la République du Niger.
La Grande muraille verte, note-t-on, est le programme phare du continent africain pour combattre les changements climatiques et la désertification, et lutter contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté. Elle peut transformer les vies de millions de personnes par la création d’une vaste mosaïque de paysages verts et productifs à travers l’Afrique du Nord, le Sahel et la Corne de l’Afrique, indique-t-on.
Dans cette adresse de la capitale ivoirienne, le Président nigérien a aussi soutenu que « l’Initiative de la Grande Muraille Verte (…) est une opportunité pour contribuer efficacement à la réalisation des ambitions de la ‘’Décennie de la Restauration des Ecosystèmes 2021-2030’’ et de la Table Ronde de Paris de janvier 2021 ».
« A cet effet, j’encourage fortement la mutualisation des efforts de l’Agence de la Grande Muraille Verte et de la Commission Climat pour la région du Sahel, que le Niger a l’honneur de présider, dans le cadre de la lutte contre la désertification, le changement climatique et de préservation de la biodiversité », a-t-il en outre indiqué.
« Pour matérialiser ces ambitions, mon pays se propose de planter 500 millions d’arbres chaque année et de restaurer 1 million d’hectares de terres dégradées, en vue de séquestrer 2,5 millions de tonnes Equivalent carbone », a déclaré le Chef de le Président Mohamed Bazoum.
Le thème central de la COP15 ou 15ème édition de la conférence des parties des Nations Unies sur les changements climatiques est ‘’Terre. Vie. Héritage : de la rareté à la prospérité’’.
Selon le dirigeant nigérien, cette rencontre d’Abidjan permettra d’échanger sur les défis énormes auxquels est confrontée l’humanité.
« Ces défis ont pour noms : changements climatiques, désertifications et appauvrissements des terres arables, pénurie et insécurité alimentaire, flux internes et externes de migrations liées aux changements climatiques et aux insécurités sociopolitiques, et surgissements violents de conflits armés de type terroriste notamment, liés aux paupérisations occasionnées par les sécheresses, raréfactions des terres cultivables et perte progressive de la biodiversité, etc », a-t-il énuméré.
« Les principales causes de l’aggravation tragique de ces fléaux demeurent la désertification continue et la dégradation des terres arables affectant gravement notre planète », a soutenu le Mohamed Bazoum.
Selon lui, « la détérioration des écosystèmes à l’ère de l’anthropocène accentue les famines, les malnutritions, les déplacements de populations : elle engendre des tensions sociales et communautaires produisant de l’anomie sociale ».
Parlant du défi climatique pour son pays, le dirigeant nigérien a déclaré que « l’économie de mon pays repose en très grande partie sur le secteur rural » alors que 80% de la population vit de l’agriculture dont « les rendements baissent d’année en année, du fait de la dégradation des terres et du changement climatique ».
« Il nous faut donc concentrer nos actions dans la restauration, l’entretien, le réaménagement, la gestion durable et solidaire des terres arables afin de renforcer notre résilience aux changements climatiques, sécuriser nos ressources en biodiversité, améliorer notre sécurité alimentaire, générer des revenus et des emplois au profit du monde rural, et ainsi, permettre de combattre efficacement les migrations irrégulières et le terrorisme », a-t-il expliqué.
Selon le Président Bazoum, son pays déploie un grand effort, car a-t-il dit, « nos services sont engagés depuis 2011 dans la restauration annuelle de 213 000 hectares de terre, pour combler la perte annuelle de terres arables estimée à 100 000 hectares.
En ce qui concerne l’issue de cette 15ème session de la ‘’conference of parties’’ (COP 15) le Président Bazoum a indiqué que son « vœu le plus ardent est de voir le présent Sommet proposer des solutions outillées en vue de donner plus de sens et de contenus opérationnels à la ‘’Décennie de la Restauration des Ecosystèmes 2021-2030’’ adoptée par les Nations Unies ».
MSB/AS/ANP 0058 Mai 2022.