Maradi, 28 juillet (ANP)-A l’instar des autres régions de notre pays et de la Oumma Islamique, à Maradi, l’acquisition de son mouton de Tabaski reste un véritable casse-tête. A quelques jours de la fête, les marchés sont pris d’assaut et les vendeurs ambulants descendent jusque dans les quartiers.
A Maradi depuis plus de cinq ans, une foire de petits ruminants est organisée chaque année à pareil période par l’Association Interprofessionnelle bétail, viande, cuir et peau.
Selon le président de cette association, M. Ousmane Ali, l’organisation de cette foire a un double objectif : permettre aux éleveurs de mieux tirer profit de leur activité d’embouche en vendant directement aux clients, sans intermédiaire, mais aussi offrir aux populations des petits ruminants de très bonne qualité.
Par rapport aux autres éditions, cette année, la foire n’a pas répondu à sa vocation régionale car, jusqu’à la date du 28 juillet 2020, seuls les éleveurs de Maradi ville et ceux de Madarounfa sont au rendez-vous.
Selon M. Ousmane Ali, le manque d’affluence à cette foire peut s’expliquer par le fait qu’il reste encore des jours pour la fête, les gens ont peur d’en payer tôt à cause des vols.
‘’Il y a des moutons pour toutes les bourses. Les prix varient de 40.000FCFA à 300.000 FCFA, selon les moyens du client’’ a-t-il expliqué tout en espérant que dans les jours à venir, ‘’avec l’arrivée des autres départements à cette foire, l’engouement sera plus intense’’.
Monsieur Issaka Nayou, ressortissant de Sarkin Yamma (Madafounfa), soutient lui avoir vendu quinze moutons dont les prix vont de 40.000 à 90 000 FCFA.
‘’J’ai vendu aussi des brebis de race, l’une à 150.000 FCFA et l’autre à 130.000 FCFA’’ a-t-il précisé avant de fustiger le manque d’information sur cette foire, ce qui fait qu’il y a moins d’affluence et de participants.
Pour une amélioration de ce grand rendez-vous, il propose aux organisateurs de faire en sorte que les éleveurs du nord de la région qui sont les plus grands fournisseurs soient toujours là.
Selon Abdou Issa, un client, cette année, les prix ne sont pas abordables. ‘’Un mouton de 50.000 FCFA est tellement petit, à telle enseigne que j’ai opté pour une brebis. Celle que j’ai eue au même prix me satisfait. Mais les moutons sont très chers surtout pour des petites bourses’’.
Du côté du marché de bétails de Maradi ou ‘’tourakou’’, les clients ne se bousculent pas.
‘’Comparativement à l’année dernière, les gens ne se pressent pas. Les rares clients qui viennent veulent toujours des moutons un peu au-delà de leurs bourses. Chose difficile puisque nous même comptons avoir un peu de profit dans la revente de ces moutons’’ soutient un revendeur.
C’est dire que cette année à cause de la cherté des moutons, beaucoup de petites bourses n’ont de solution que de se rabattre sur des brebis.
‘’En Islam, la brebis est aussi acceptée pour le sacrifice. Quand on n’a pas les moyens, autant en payer au lieu de se créer d’autres ennuis’’ a préconisé une mère de famille.
AT/AS/ANP 0150Juillet 2020