Niamey, 12 déc. (ANP)-Plus de 7 millions de Nigériens sont conviés aux urnes demain dimanche 13 décembre pour choisir leurs responsables locaux.
Fini donc l’ère des administrateurs délégués trônant sur les communes après débarquement des conseils élus. Les 266 communes du Niger et conseils régionaux seront dotés d’organes élus.
Ces élections sont la concrétisation de la démocratie à la base. Elles résultent du processus de décentralisation et de responsabilisation des populations à la gestion de leurs propres affaires de développement.
Après avoir connu une éphémère expérience dans l’ère démocratique en 1999 ; c’est en 2004 que les nigériens ont voté leurs conseillers locaux sous la 5ème République.
Ces élections épousent la configuration du paysage du découpage territorial découlant de la décentralisation adopté par le Niger.
Pour le directeur général de la décentralisation, M .Saidou Halidou, ‘’à travers la décentralisation le Niger veut faire des collectivités territoriales des institutions démocratiques, fortes capables de contribuer à la consolidation de l’unité nationale et la promotion d’un développement local axé sur la réduction de la pauvreté, la délivrance des services sociaux de base dans le respect du principe de la bonne gouvernance et de la diversité locale’’.
Il indique que le but visé par la décentralisation est d’élargir et aussi approfondir le processus démocratique dans lequel le pays s’est engagé, de responsabiliser les populations dans la gestion de leur développement et de promouvoir des services de proximité à une nouvelle gouvernance.
La décentralisation se définissant comme un transfert d’attributions de l’Etat à des collectivités ou institutions différentes de lui et bénéficiant sous sa surveillance d’une certaine autonomie de gestion.
Le processus de décentralisation a connu des hauts et des bas dans son évolution dotant aujourd’hui le pays de 266 communes rurales et urbaines dont 4 communautés urbaines. il s’agit de Niamey, Maradi, Tahoua et Zinder ,56 départements et de 8 régions Niamey, Dosso, Tillabéry, Tahoua, Maradi, Diffa et Agadez.
Le Niger compte 52 communes urbaines et 213 communes rurales ‘’chaque portion de terre sur le territoire national est couvert par une commune’’ ajoute le directeur général de la décentralisation.
La période coloniale pendant laquelle le territoire était organisé en cercles et subdivisions. Il a fallu les années d’indépendance pour que la loi 61-20 portant organisation des collectivités territoriales fit des cercles et subdivisions de la coloniale des circonscriptions. Chacune d’elle est dotée d’un organe délibérant dénommé conseil de circonscription. L’organe d’exécution étant le chef de circonscription dépositaire des pouvoirs de la République.
Les organes délibérants des arrondissements et communes associent à la fois des élus locaux et des élus nationaux que sont les députés au sein du même conseil.
Puis arrive le régime d’exception de 1974 qui mit en veilleuse le processus de décentralisation en procèdant à la dissolution de tous les conseils d’arrondissements et municipaux. Il procéda à la mise en place des commissions présidées par les autorités nommées. Ces commissions consultatives comprenaient les chefs des services techniques déconcentrés au niveau des circonscriptions administratives et des autorités coutumières locales.
Cette situation réduit les collectivités territoriales en simple circonscriptions administratives. Il a fallu attendre la mise en place des structures de la société de développement pour assister au redémarrage du processus d’implication des populations à la gestion des affaires locales.
Les années 1991 à 2011 constituent l’amorce d’une nouvelle approche en matière de décentralisation à travers la commission politique de la conférence Nationale souveraine qui préconisait la révision de la carte administrative du Niger dans le sens d’une grande décentralisation.
MHM/AS/ANP 075 décembre 2020