Dosso, 06 Oct. (ANP) – Dosso abrite, ce mercredi 6 octobre 2021, un atelier de formation des avocats stagiaires et jeunes avocats sur les procédures judiciaires devant la cour de justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la cour africaine des droits de l’homme et des peuples, en matière d’esclavage et des pratiques analogues.
Organisé par l’association TIMIDRIA avec le concours financier du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, cet atelier qui durera trois jours vise comme objectif de contribuer à former les jeunes avocats sur les questions de l’esclavage et les pratiques analogues à l’esclavage devant les juridictions régionales et internationales pour qu’ils les intègrent dans leurs stratégies de défense.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le secrétaire général de TIMIDRIA, en présence de M. Ismaïl Kane représentant le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme et des membres de l’association TIMIDRIA.
L’association TIMIDRIA a pour objectif principal de lutter contre toutes les formes d’esclavage et de discrimination au Niger.
La présente formation permettra donc aux jeunes avocats d’acquérir le réflexe d’inclure dans leurs stratégies de défense la saisine des juridictions régionales ou internationales lorsque des cas d’esclavage et de discrimination n’ont pas eu des réponses judiciaires adéquates au Niger.
Même si le Niger fait partie des pays ayant ratifié le Protocole portant Statut de la Cour africaine de justice et des droits de l’homme, il n’a pas encore signé la Déclaration prévue à l’article 34 (6) du Protocole relatif à la Charte africaine des Droits de l’Homme et des peuples portant création d’une Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples.
C’est cette déclaration qui permettrait aux citoyens nigériens, personnes physiques et personnes morales de la saisir.
Mais la signature de ladite déclaration est un acte politique qui peut intervenir à tout moment au Niger, d’où l’intérêt de former les jeunes avocats sur les procédures et les compétences de cette cour.
Dans le discours qu’il a prononcé à l’ouverture des travaux de la présente formation, le secrétaire général de l’association TIMIDRIA, M. Ali Bouzou a remercié tous ceux qui ont répondu à cette formation.
Cette session, a-t-il indiqué, est ‘’la dernière à être planifiée dans le programme que TIMIDRIA a avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme et cela est une opportunité pour l’association de tirer profit des enseignements qui seront dispensés’’.
Après avoir rappelé les différentes formations qui ont eu lieu grâce à l’appui du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme, M. Ali Bouzou a indiqué que ‘’l’esclavage est une question trop complexe au Niger et qu’au niveau des juridictions et même au niveau des plaidoiries, il n’y a pas d’avocat qui peut prendre en charge, et pire, qui ne maîtrise pas la question de l’esclavage à part maître Sékou’’.
C’est pourquoi, a-t-il affirmé, ‘’les futurs avocats qui vont sortir dans quelques années doivent avoir une connaissance du phénomène de l’esclavage en vue d’être capables d’assister les victimes devant les cours’’.
Rappelons que de 2003 à aujourd’hui, TIMIDRIA a déposé 101 plaintes sur l’esclavage et 56 poursuites. Sur ces 56 poursuites, il y a eu seulement 6 condamnations.
Le secrétaire général de TIMIDRIA a, enfin, remercié le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme pour l’appui constant qu’il ne cesse d’apporter à l’association tout en souhaitant que ‘’ce partenariat se poursuive’’.
MA/AS/ANP 0043 octobre 2021