Agadez, 8 Avril (ANP)-Le pastoralisme demeurant un des fondements de l’économie des communautés nomades dans le Tadress et dans les campements de la lisière du Sud- Aïr, est tributaire des contraintes pluviométriques : hauteur annuelle des précipitations, mais aussi de leurs répartition au cours de l’hivernage. La saison des pluies est stratégique, voire déterminante pour la quantité, la qualité des pâturages et des productions pastorales.
Malgré leur forte dépendance en eau, les activités que mènent les populations évoluent aujourd’hui dans un contexte agro-climatique marqué par des irrégularités de la pluviométrie et des difficultés d’accès à l’eau qui ont engendré des déficits céréaliers et fourragers récurrents avec des effets directs sur les conditions de vie des populations et du cheptel .
Les crises alimentaires récurrentes et la malnutrition chronique ont surtout touché les groupes vulnérables et les facteurs climatiques et écologiques qui ont marqué pendant des décennies les zones du Tadress, ont par le passé servi à poser des jalons pour l’histoire.
Cette année particulièrement, les faibles précipitations enregistrées par la Commune d’Aderbissinat ont entrainé un déficit fourrager très aigu dont les premiers effets ont commencé à se faire ressentir dès les mois de janvier et février. Cette situation a contraint beaucoup de familles à migrer vers les Communes du Département de Tanout (Région de Zinder), à la recherche de pâturages plus abondants. Dans leur retraite précipitée, ces familles se sont vu contraindre de partir avec leurs jeunes enfants scolarisés. C’est devant ce constat alarmant que les acteurs de l’école, ont tiré la sonnette d’alarme en vue d’arrêter l’hémorragie des abandons scolaires et sauver l’année en cours.
C’est ainsi que des démarches ont été entreprises au niveau des autorités administratives, des services en charge de l’éducation primaire et des partenaires techniques et financiers pour trouver des solutions à même de rassurer les parents en garantissant une prise en charge décente des enfants fréquentant les écoles primaires des zones affectées par le déficit fourrager.
Le don ; objet de la cérémonie présidée par le Secrétaire Général du Gouvernorat d’Agadez, Adamou Halidou s’inscrit dans la réponse de l’ONG HED-Tamat aux requêtes initiées, d’une part par la Commune d’Aderbissinat, et d’autre part, par les autorités régionales en vue de pallier les difficultés auxquelles sont confrontées les écoles nomades du Département. L’ONG s’est aussi engagée à prendre en charge les frais de transport de ces vivres au niveau de toutes les cantines scolaires écoles bénéficiaires pour un coût d’environ un million cinq cent mille francs CFA.
Cette action entreprise à Aderbissinat, selon M Halidou fait partie des Actions Communautaires pour la résilience climatique, un des instruments de mise en œuvre de « l’Initiative 3N »(les nigériens nourrissent les nigériens) initiée par le Président de la république, Issoufou Mahamadou. Ce dernier, rappelle-t-on, entend impliquer directement tous les acteurs (Projets et ONG) dans le cadre de l’aide aux populations victimes de la variabilité et du changement climatique.
Le Secrétaire permanent de l’ONG, HED-TAMAT Assaleck Ibrahim, a pour sa part, assuré que des gestes de ce genre vont se poursuivre partout où besoin sera, aussi bien dans la région d’Agadez que dans d’autres contrées du Niger.
L’appui de HED-TAMAT aux cantines scolaires (34 au total) d’Aderbissinat, est composédu riz, mil, niébé, lait, sucre, l’huile, la farine de manioc et des condiments, le tout estimé à 8 500 000 FCFA.
AH/AMC/DMM/ANP/AVRIL2016
