REPUBLIQUE DU NIGER———-Fraternité-Travail-Progrès———-Présidence de la République
DISCOURS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU NIGERS.E.M ISSOUFOU MAHAMADOUAU HIGH-LEVEL EVENT SUR « LES PROGRES ET PERSPECTIVES EN MATIERE D’ELIMINATION DE LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES ET LES FILLES » ORGANISEE PAR L’ONU ET L’UE EN MARGE DE LA 74ème SESSION DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES,le 26 Septembre 2019
• Monsieur le Premier Ministre de la Jamaique ;
• Madame Amina Mohamed, Vice-Secrétaire Générale des Nations Unies ;
• Madame Frédérica Mogherini, Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires Etrangères et la Politique de Sécurité de la Commission européenne ;
• Monsieur le Commissaire Européen au Développement.
• Mesdames et Messieurs
Je me réjouis tout particulièrement de la tenue de la présente rencontre dont l’objectif principal est de contribuer à éliminer toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles à l’horizon 2030, conformément aux Objectifs de Développement Durable.J’apprécie hautement l’Initiative Spotlight qui fait corps avec l’ambition du Gouvernement du Niger dont le combat contre ces pratiques dégradantes est connu de tous.
Mesdames et Messieurs ;Le Niger a très vite pris conscience de l’impérieuse nécessité d’inverser les tendances qui nous tirent vers le bas. L’indice d’inégalité du genre élevé (0,649 en 2017), expose le pays à des défis majeurs comme ceux de l’égalité de genre, de l’autonomisation de la femme et de la fille et de l’implication des femmes dans le processus décisionnel. L’élimination de la violence basée sur le genre et des pratiques néfastes en lien avec la santé de la reproduction ont toujours été au centre de nos préoccupations. Nous sommes engagés à mettre fin aux mariages précoces qui engendrent des conséquences notamment les grossesses précoces, les fistules obstétricales, les décès en couche, la mortalité infantile élevée, l’abandon de l’école.Pour faire face à ces défis, le Niger s’est doté de plusieurs politiques et stratégies dans les domaines du genre, de l’autonomisation des femmes et filles, de la lutte contre les violences basées sur le genre, de la promotion de la santé et de l’éducation notamment des filles.Il s’agit entre autres :- de la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive Niger 2035 ;- du Plan de Développement Economique et Social (2017-2021), de la Politique Nationale de Genre ;- de la Stratégie Nationale de Prévention et de Réponse aux Violences Basées sur le Genre au Niger ;- de la Stratégie Nationale d’Autonomisation Economique de la Femme ;- de la Stratégie Nationale d’éradication de la fistule génitale féminine ;- du Plan Stratégique pour mettre fin au mariage des enfants ;- du décret portant protection de la jeune fille en cours de scolarité jusqu’à l’âge de 16 ans.
A cela s’ajoutent des projets et programmes qui ont pour vocation d’accélérer l’atteinte de nos objectifs en matière de lutte contre les violences basées sur le genre et l’autonomisation des femmes et des filles.Ces politiques et stratégies ne peuvent être réellement opérationnelles sans une véritable renaissance culturelle.Un des axes prioritaires du programme de renaissance du Niger, la renaissance culturelle, a pour ambition une triple modernisation de notre pays : modernisation sociale, modernisation politique et modernisation économique. La modernisation sociale vise entre autres l’élimination des comportements néfastes qui freinent le développement du Niger en général, et celui de la femme en particulier. Les femmes constituent la moitié de notre population. Comment réduire le taux de dépendance économique dans notre pays si nous devons continuer à les considérer comme des éternelles mineures ? Comment un pays peut-il se développer sans la moitié de sa force de travail ? La lutte contre les violences basées sur le genre est donc une exigence du développement économique. Il en est de même de la libération des femmes des corvées domestiques. Corvées d’eau, de bois notamment qui constituent d’autres formes de violence qu’elles subissent.Mesdames et Messieurs ;Les femmes doivent bénéficier des services sociaux de base : elles doivent accéder à l’eau, à l’éducation et à la santé. Au Niger on note une hausse du taux de scolarisation des filles, une baisse de la fécondité de 7,6 enfants par femme en 2016 à 6 enfants en 2017.On note également des progrès significatifs en termes de baisse de la mortalité infantile (48‰ en 2017 contre 51‰ en 2012), et de la mortalité maternelle. S’agissant de la mortalité maternelle et infantile nous devons continuer de mettre l’accent sur la prévention, en particulier sur la vaccination. Permettez-moi de saisir la présente occasion pour encourager les partenaires techniques de la vaccination dans leurs efforts pour mettre en place des vaccins contre des maladies comme le paludisme, le cancer, le diabète qui sont les principales causes de mortalité maternelles et infantiles dans nos pays. Je lance également un appel à la mobilisation pour la reconstitution des fonds de vaccination pour la période 2021 – 2025.S’agissant du mariage des enfants, plusieurs initiatives communautaires ont permis de les réduire à travers la promotion de l’engagement des femmes, des hommes, des leaders traditionnels et religieux.Mesdames et Messieurs ;Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Initiative Spotlight au Niger, les réalisations faites sont :• La révision du Document de Programme pour prendre en compte les progrès réalisés et l’adapter au contexte socioculturel du pays. Ce document est assorti d’un mécanisme rigoureux de suivi et évaluation par les structures Gouvernementales ;• L’élaboration et la validation d’un Plan de Travail Biannuel (PTB) 2019-2020 par les instances de Gouvernance ainsi que le ciblage des premières communes d’intervention ;• La planification stratégique de l’Initiative Spotlight au Niger qui a suivi une méthodologie participative ayant permis l’inclusion de toutes les parties prenantes à toutes les phases. Ainsi, des Ateliers dans les régions cibles à savoir : Zinder, Maradi, Tahoua et Tillabéri ont été organisés afin de partager cette Initiative et d’identifier les villages et quartiers bénéficiaires sur la base de critères spécifiques aux régions.La mise en œuvre effective de cette Initiative renforcera la participation de toutes et de tous, pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles du Niger et créer les conditions de la participation des femmes à tous les niveaux de l’activité sociale, politique et économique du pays.Je voudrais pour conclure, remercier la banque mondiale, l’Union Européenne et les Nations Unies pour leur engagement en faveur des femmes.
Je vous remercie !