Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président de la Commission de l’UEMOA,
Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie, tous, d’avoir marqué de votre présence la sixième session du Comité de Haut Niveau sur la Sécurité Alimentaire et nutritionnelle dans l’espace UEMOA. Je vous souhaite naturellement un excellent séjour au Niger.
Depuis six ans, notre Comité a eu à se réunir une fois par an pour entériner l’information relative au statut alimentaire de notre région sur la base des analyses du dispositif de prévention et de gestion des crises alimentaires et du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires, pour partager les expériences sur les approches pertinentes en matière de développement agricole et de promotion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le Comité est aussi un cadre d’orientation stratégique et technique.
Sa présente session est consacrée à l’examen de la situation agropastorale 2016-2017 et aux perspectives de la campagne d’hivernage 2017-2018. Elle se tient dans un contexte particulier marqué par la persistance de la situation sécuritaire dans le Sahel et le Bassin du Lac Tchad, l’apparition dans la région, de la chenille légionnaire d’automne après l’épidémie de la fièvre de la vallée du Rift.
A cette situation s’ajoutent, la crise alimentaire qui sévit dans la région, malgré la bonne production agricole enregistrée l’année passée, et la baisse des revenus des populations due à la récession économique au Nigeria.
Prenant en compte l’importance des échanges intracommunautaires dans le renforcement de la sécurité alimentaire, lors de la cinquième session, j’avais insisté sur le respect des textes communautaires en matière de libre circulation ainsi que le développement des infrastructures terrestres (routières, ferroviaires) mais aussi, la prise en compte de l’impact des échanges au sein de la CEDEAO sur la sécurité alimentaire.
J’avais également demandé d’inscrire à l’ordre du jour de la prochaine session, la possibilité d’ouverture du Comité aux Ministres en charge de l’Environnement, de la Pêche et de l’Aquaculture.
Lors de la précédente session, j’avais également insisté sur la nécessité de disposer d’une énergie en quantité suffisante et à faible coût mais également sur :
– l’instauration d’un mécanisme de suivi des recommandations et la nécessité de systématiser l’état de leur mise en œuvre, à chaque réunion des Ministres de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche de l’UEMOA ;
– l’amélioration de la maîtrise de l’eau ;
– l’accroissement de la productivité agricole ;
– le renforcement de la qualité de stockage des produits ;
– le suivi des statistiques agricoles et l’information des marchés agricoles ;
– la systématisation de l’estimation de la production fourragère chaque année.
Je me réjouis de constater que sur l’essentiel de ces sujets, des mesures ont été prises par les acteurs concernés, en particulier les Organes et Institutions de l’Union, tel qu’il ressort des conclusions de la réunion des Ministres qui vient de se tenir.
Mesdames et Messieurs,
Le rapport de la réunion des Ministres fait ressortir pour la campagne agricole 2016-2017, une situation agricole globalement satisfaisante avec toutefois, la persistance dans tous les Etats membres, à l’exception de la Côte d’Ivoire, de zones avec des populations en situation de crise alimentaire.
S’agissant de l’élevage, un déficit fourrager et hydrique dû à l’épuisement des ressources fourragères et au faible remplissage des points d’eau de surface, est noté dans les zones pastorales et agro-pastorales des pays sahéliens.
C’est le lieu pour moi d’inviter les Organes et Institutions de l’UEMOA ainsi que les partenaires techniques et financiers à prendre les mesures diligentes en vue de faire face à cette situation d’urgence.
Au demeurant, je voudrais, au nom de mes collègues Chefs d’Etat, vous féliciter pour votre engagement dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre espace.
L’élaboration du Programme communautaire décennal pour la transformation de l’agriculture pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans l’espace UEMOA constitue une réponse appropriée en vue d’une solution durable.
A cet égard, j’exhorte la Commission de l’UEMOA à accélérer et intensifier sa mise en œuvre.
Il me plait d’évoquer la contribution du Niger depuis 2011 en matière de développement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Dans la mise en œuvre de l’initiative 3N, le Niger a mis l’accent à la fois sur les solutions structurelles et sur les solutions d’urgence.
Les solutions structurelles ont porté sur:
– l’accroissement des productions sous-irrigation et des cultures de décrue;
– L’accroissement et la diversification de la production par la modernisation des cultures pluviales;
– La sécurisation des systèmes de production animale avec intensification des systèmes à cycle long et à cycle court;
– La gestion durable des terres et des écosystèmes;
– La valorisation des produits forestiers ligneux et non ligneux;
– L’approvisionnement régulier des marchés ruraux et urbains en produits agricoles et agro-alimentaires;
La maîtrise de l’eau et la mise en place de la maison du paysan sont au centre des solutions structurelles.
Par ailleurs, chaque année, le Gouvernement élabore et met en œuvre un plan de soutien pour faire face aux situations d’urgence. Ce plan est axé sur les opérations d’achat des céréales pour le Système National de Sécurité (SNS), les opérations de distribution gratuite ciblée, les appuis en semences d’urgence, les opérations de vente à prix modérés d’aliments bétail aux éleveurs vulnérables, les ventes à prix modérés des céréales aux ménages vulnérables, la mise en œuvre de Programmes cash for work et la réalisation de Bandes pare feux visant à sécuriser les ressources naturelles et à lutter contre la pauvreté ; les Appuis en vivres aux cantines scolaires.
Mesdames et Messieurs,
La vigilance dans le suivi de la situation agropastorale qui démarre doit être accrue surtout dans ce contexte où les questions sécuritaires et humanitaires ont un impact considérable sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.
Ce constat est d’ailleurs fait au Niger où l’afflux de nombreux réfugiés et déplacés dans la région de Diffa a fortement dégradé la situation alimentaire des populations.
Je suis convaincu qu’avec la conjonction de tous nos efforts et de l’appui de la Communauté internationale, nous arriverons à contenir toutes ces difficultés.
C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverte la sixième réunion du Comité de Haut Niveau sur la Sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Je vous remercie de votre attention.