Deux militants présumés du groupe de hackers Anonymous, soupçonnés d’avoir lancé en décembre plusieurs attaques contre des sites web institutionnels, ont été interpellés cette semaine et seront jugés le 9 juin à Nancy. Les suspects, âgé de 19 et 40 ans, encourent 10 ans de prison devant le tribunal correctionnel
Plusieurs sites officiels visés
L’enquête porte sur quatre attaques informatiques, perpétrées de décembre à janvier, pendant plusieurs jours. Leurs auteurs avaient saturé les serveurs concernés, ce qui avait perturbé l’accès aux sites Web. Trois de ces actions visaient les sites du conseil général de la Meuse, du conseil régional de Lorraine, et de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra). Elles avaient été revendiquées sur les réseaux sociaux par des internautes se revendiquant des Anonymous. Ils affirmaient alors être opposés au projet de stockage souterrain de déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse.
La dernière attaque avait visé le 6 janvier le site du ministère de la Défense. Elle avait aussi été revendiquée par des internautes se réclamant d’Anonymous, qui disaient vouloir venger la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, opposé au barrage de Sivens.
Le plus jeune des deux suspects est soupçonné d’avoir pris part aux quatre attaques informatiques mais se dit étranger à celle visant le ministère de la Défense. Le plus âgé, de son côté, ne se voit reprocher que les attaques contre les deux collectivités locales lorraines. Ils seront poursuivis pour «accès et maintien frauduleux» dans un système informatique «mis en œuvre par l’État», et pour «entrave ou altération du fonctionnement» d’un tel système.
En outre, le parquet a retenu la circonstance aggravante que les faits auraient été commis en «bande organisée». Ils encourent une peine de 10 ans de prison et de 150.000 euros d’amende.
(avec AFP)