Agadez, 13 septembre (ANP) – Des érudits musulmans et des spécialistes de lutte anti-terroriste d’une dizaine de pays ouest africains ont entamé depuis le mercredi 12 septembre à Agadez des réflexions axées sur des stratégies de « lutte contre le radicalisme et l’extrémisme violent» dans le Sahel.Cet atelier de deux jours est le 8ème du genre qu’organisent l’Unité de Fusion et de Liaison (UFL) et de la Ligue des Ulémas, prêcheurs et imams du Sahe, son objectif est de trouver des causes probables à ce phénomène d’extrémisme qui frappe le Sahel.Une dizaine de pays de l’espace Sahélo-saharien, auxquels se sont joints le Sénégal, la Guinée Conakry la Cote d’Ivoire, qui ne sont pas membres attitrés de la Ligue, mais qui sont tout de même concernés comme tous les autres pays, par la question du terrorisme.La cérémonie d’ouverture de cette rencontre a été présidée par le Gouverneur de la Région d’Agadez Sadou Soloké, en présence du Sultan de l’Air Ibrahim Oumarou, une autorité morale de l’islam.Le Gouverneur Soloké a rassuré les participants sur l’engagement des autorités nigériennes à poursuivre la lutte contre le terrorisme et ses corolaires, jusqu’à ce que la paix revienne totalement au Sahel. « Dans son programme de gouvernement, le président Issoufou Mahamadou fait de la sécurité l’une de ses premières priorités»., a-t-il dit.Auparavant, le Représentant de l’UFL, MohamedKHairy, le président de la Ligue des Ulémas, Pr. Ahmed Mourtala et le Secrétaire Général de la même Ligue Dr. Youssouf Belmahdi ont pris la parole. Tous les intervenants ont exprimé la même préoccupation : comment déconstruire le discours de la haine par les moyens de la parole, à travers les recommandations de l’Islam ?Le monde et le Continent africain sont confrontés à une pléthore de défis complexes, y compris la montée de la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme. Plusieurs régions d’Afrique enregistrent depuis des années, une augmentation significative des cas de terrorisme et d’extrémisme violent, en particulier dans la région sahélo-saharienne.La complexité du phénomène exige une approche holistique qui oblige les Etats de la région à adopter des mesures de prévention en amont et des programmes de réhabilitation en aval.Les Etats concernés doivent se concentrer sur la réduction du soutien idéologique des groupes terroristes, lutter pro-activement contre la radicalisation de leur base sympathisante, promouvoir la tolérance religieuse et le dialogue, ainsi que la compréhension de la radicalisation et ses conséquences.C’est dans cette optique que la ligue des Ulémas œuvre, à travers une approche multi-acteurs pour la planification et la mise en œuvre des interventions proportionnées visant à promouvoir le dialogue interculturel et religieux, le renforcement de consolidation de la paix, la prévention et la résolution des conflits, la tolérance, la cohésion sociale, l’acceptation de l’autre et la réconciliation en vue de prémunir les jeunes et les femmes considérés comme la cible la plus vulnérable des groupes terroristes, de toutes menace d’embrigadement et d’enrôlement dans leur rang.La rencontre D’Agadez intervient au lendemain d’une Conférence Régionale sur « l’impunité, l’accès à la Justice et les droits humains dans le contexte des nouvelles menaces à la paix et à la sécurité en Afrique de l’Ouest et au Sahel » qui s’est ouverte le 10 septembre à Niamey.Les pays de la sous région sahélienne dont le Niger sont en butte contre Boko Haram et divers mouvements djihadistes, mettant en péril la paix et le développement socio-économique.DMM/CA/ANP-0034 septembre 2018