REPUBLIQUE DU NIGER
Déclaration de Son Excellence Monsieur ISSOUFOU MAHAMADOU,
Président de la République du Niger Lors de l’évènement de Haut Niveau sur l’action climatique et le développement durable New York, 22 septembre 2016
Monsieur le President,
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Mesdames, Messieurs,
Je tiens àexprimer mes remerciements au Gouvernement du Nigéria, pays frère et voisin du Niger et au Programme des Nations Unies pour l’Environnement, qui nous ont convié à cette importante réunion sur les questions traitant de l’action climatique et du développement durable.
En ma qualité de Président en Exercice de la Commission du Bassin du Lac Tchad, je voudrais réitérer mes félicitations au President Muhamadu Buhari, qui continue de mener avec constance et engagement, des efforts exceptionnels pour la paix et le développement dans le bassin du Lac Tchad.
Ensemble, nous avons mené un plaidoyer soutenu en décembre 2015 à Paris, lors de la COP21, afin de mobiliser les financements pour la mise en œuvre des actions concrètes en faveur de la survie et du développement socio-économique de la zone du Lac Tchad.
C’est dire Monsieur le President Buhari, que le Niger sera toujours aux cotés du Nigeria et des autres pays riverains du Lac Tchad, pour travailler à la mise en oeuvre de programmes qui permettront à cette région de recouvrer la prospérité et la paix.
Mesdames et Messieurs,
Le Niger est convaincu que l’Accord de Paris, auquel il a souscrit le 12 décembre 2015, est porteur d’un développement durable, celui-la même qui est sobre en carbone et résilient aux changements climatiques.
Hier, 22 septembre 2016, j’ai personnellement remis les instruments de ratification du Niger au Secrétaire Général des Nations Unies, marquant ainsi notre volonté affirmée de travailler à la mise en oeuvre des actions que nous avons retenues.
Mesdames, Messieurs,
Le Niger souhaite une mise en vigueur précoce de l’Accord de Paris. C’est pourquoi, je lance un appel à toutes les autres parties et en particulier à celles qui sont le plus concernées par les émissions et qui ont signé cet accord, à le ratifier le plus tôt possible. Le Secrétaire Général rappelait hier encore, à l’occasion de la cérémonie du dépôt des instruments de ratification, qu’une partie appréciable du chemin a été parcourue sur le chemin de son entrée en vigueur. Il convient de presser le pas et de lier l’acte à la parole pour la réalisation de ce partenariat révolutionnaire.
Et ce n’est pas trop le ressasser que de rappeler que la survie des générations futures et de la planète toute entière dépendra du contenu que nous mettrons dans les actions, au delà des nombreux engagements autour desquels nous nous sommes mobilisés.
Le Niger souhaite que la prochaine Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP22) de Marrakech puisse offrir les outils idoines pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
La COP22 devra interpréter fidèlement, clarifier et consolider le contenu de cet accord à travers le développement et la négociation de l’ensemble de règles le soutenant. Elle doit être le théâtred’échanges fructueux pour bâtir un nouvel élan politique et une plus grande ambition concernant les moyens de mise en œuvre, notamment le financement de l’atténuation et surtout, de l’adaptation qui est notre priorité, au même titre que les autres pays les moins avancés et l’Afrique.
Le Gouvernement du Niger s’attèle déjà à l’élaboration de la feuille de route pour la mise en œuvre de cet accord, en particulier pour l’opérationnalisation de notre Contribution Prévue Déterminée au niveau National (CPDN) sur les actions d’atténuation et les actions d’adaptation.
Les actions d’atténuation concernent l’accroissement des capacités d’absorption des puits de carbone et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, des mesures sont envisagées sur l’ensemble des zones écologiques pour augmenter la résilience des écosystèmes et des ménages, séquestrer le carbone, aménager durablement les formations forestières, améliorer le taux d’accès à l’électricité, réduire la demande de bois énergie, promouvoir les énergies renouvelables, notamment par la construction du barrage hydroélectrique de Kandadji sur le fleuve Niger, améliorer l’efficacité électrique dans l’industrie et l’habitat.
Les actions d’adaptation concernent la restauration des terres agro-sylvo-pastorales, la régénération naturelle assistée, la fixation des dunes, l’aménagement des forêts naturelles, la plantation de haies vives et des espèces à usages multiples, et la promotion de la foresterie privée.
Mesdames, Messieurs,
Dans le cadre de la feuille de route du Niger, le Gouvernement travaillera dans un cadre formel de concertations et d’échanges pour la lutte contre les changements climatiques qui oeuvrera à la mise en œuvre des mécanismes et recommandations issus des négociations internationales en la matière. Il mobilisera toutes les parties prenantes, identifiera, et fédérera toutes les initiatives nationales de lutte contre les changements climatiques. Il élaborera un portefeuille de programmes et projets structurants mais pertinents dans chaque secteur prioritaire, aux fins de leur soumissions pour financement.
Je voudrais enfin, Mesdames et Messieurs, réaffirmer le credo qui est le notre, reposant sur le fait que le développement durable et l’adaptation, qui sont notre priorité, se renforcent mutuellement.
Le développement durable ne peut pas se réaliser efficacement sans tenir compte des impacts des changements climatiques sur l’agriculture, les conflits et les maladies, qui sévissent particulièrement sur les pauvres. Nous sommes convaincus qu’il est indispensable de bien intégrer ces contraintes dans le cadre de référence de planification du développement durable, afin que les mesures d’adaptation atténuent véritablement les impacts préjudiciables des changements climatiques.
Je vous remercie.