Tahoua, 9 Avr(ANP)-La campagne de commercialisation de la filière Oignon a débuté sur l’ensemble de la région de Tahoua, a constaté le correspondant régional de l’ANP.
La région de Tahoua est réputée, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, comme la région du Niger où l’oignon est beaucoup plus produit. En effet, la région compte plusieurs comptoirs d’oignon. Il s’agit par exemple de ceux des communes de Tamaske, Tabalak, Tsernaoua, Madaoua, Sabonguida, Dogueraoua, Guidan Idder (Malbaza), Badaguichi, Karofane et les plus grands marchés d’oignon sont ceux de Tounfafi et Galmi.
Quant aux acheteurs, ils viennent pour la plupart des pays côtiers comme la Côte D’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Burkina Faso ou le Bénin.
Dans un entretien qu’il a accordé à l’ANP, le Secrétaire permanent de la Chambre régionale de l’agriculture (CRA) de Tahoua, M. Tiemago Aboubacar a brossé la situation dans laquelle les producteurs de l’oignon se trouvent dans la région.
Dans son mot introductif, M. Tiemogo Aboubacar a rappelé que les producteurs de la région sont soutenus par plusieurs projets et programmes d’investissements notamment le programme d’agriculture familiale (Prodaf), projet pôles ruraux (PPR), Promaf, Paris, Pasec, Pimelan, PAC-RC.
Ces projets font des investissements pour les aménagements des jardins à travers la réalisation de forages, donnent des motopompes, des kits photovoltaïques en ‘énergie solaire, font également des aménagements en réseaux californiens, et assistent les producteurs en intrants agricoles en distribuant des semences, des engrais et des fonds de roulement. Ils financent aussi les magasins de conservation, selon les besoins des producteurs.
‘’Ces projets et programmes appuient les producteurs en renforçant leurs capacités, en construisant des seuils d’épandage, des aménagements des mares, des barrages pour la recherche de la nappe phréatique’’ a soutenu Monsieur Tiemogo.
Les problèmes que rencontre la filière oignon sont liés à la mévente, due elle aussi au manque de débouchés.
‘’L’Algérie est intéressée par l’oignon du Niger, mais avec le problème d’insécurité et la dégradation des routes qui rendent la transaction impossible, et surtout que le Nigeria amène aussi son oignon sur le marché nigérien » s’est plaint le Secrétaire permanent.
‘’ La mal organisation des producteurs crée aussi la mévente. Si les gens font la vente groupée, ils allaient tirer meilleur profit’’ a-t-il préconisé.
‘’Un autre problème de la filière oignon, c’est la conservation qui reste archaïque, et les longues distances à parcourir dans l’objectif d’atteindre les clients. C’est difficile de demander de suivre les techniques pour conserver l’oignon. La plupart des producteurs font ce travail pour survivre’’ a fait savoir Tiemogo Aboubacar.
» Il y a aussi le problème phytosanitaire. Il n’y a pas de surveillance au niveau des produits utilisés, les producteurs les utilisent mal » a déploré le secrétaire permanent Tiemogo.
‘’Enfin, un autre problème qui mine la filière oignon, c’est le manque d’assurance risque. Avec les dernières inondations, beaucoup de producteurs ont perdu leur exploitation, s’ils sont assurés, ils allaient être dédommagés’’ a poursuivi le Secrétaire permanent de la CRA de Tahoua.
Quant à Elhadji Allami, un intermédiaire d’oignon de Tamaske, il a déclaré que ‘’le sac d’oignon se vend à 7000f actuellement’’. Toutefois ce prix peut évoluer surtout pendant la saison hivernale où le produit a une grande plus valeur car le sac peut atteindre jusqu’à 30000f ou 40000f’’.
Il a conclu en indiquant que ‘’chaque jour, c’est 4 à 5 camions chargés d’oignon qui quittent Tamaske vers les pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Burkina Faso ou le Bénin.
TAS/AS/ANP 055 avril 2021