Niamey, 30 juin (ANP) – Le Secrétaire Général du ministère de la justice, M. Ibrahim Jean Etienne, a présidé ce jour jeudi 30 juin 2022, la commémoration de la 35e journée Internationale de lutte contre l’abus et les trafics de drogue.
Outre, le fait que les drogues illégales ont des effets physiques immédiats, les problèmes qui y sont liés ont des conséquences sanitaires et humanitaires. C’est d’ailleurs pourquoi, le système des Nations Unies a retenu comme thème, «relever le défi que pose la drogue dans des situations des crises humanitaires et sanitaires ».
Ce thème révèle pour nous la parfaite corrélation qui doit exister entre Justice et Santé, deux services de l’Etat qui se doivent de collaborer lorsqu’il est question de problèmes de drogue.
Pour le secrétaire général de la justice, ‘’ La célébration de la 35ème journée internationale de la lutte contre l’abus des drogues et des substances illicites nous donne une fois de plus, l’occasion de dresser le bilan de la lutte que nous avons engagée contre ce fléau dont les conséquences n’épargnent aucun pays dans le monde’’.
‘’La valeur marchande approximative des drogues saisies en 2021, sur l’ensemble du territoire national est estimée à environ vingt-six milliard quatre-vingt-neuf million trente-sept mille de francs CFA (26.089.037.000) »
‘’Pour lutter efficacement contre le problème de la drogue dans le monde, il est nécessaire que les institutions responsables de la justice pénale, de la santé et des services sociaux apportent des solutions intégrées conformes aux conventions internationales relatives au contrôle des drogues, aux obligations en matière de droits de l’homme et aux objectifs de développement durable’’ a-t-il déclaré.
Selon le Secrétaire général du ministère de la Justice, ‘’aujourd’hui il est admis que la drogue et les substances illicites alimentent la criminalité et l’insécurité qui entravent le développement économique des pays. Le trafic et l’usage illicite mettent en péril les droits humains et font courir des risques considérables à la santé publique, car ils tuent environ 200. 000 personnes chaque année, brisent des familles, gâchent la vie de milliers de personnes et provoquent l’insécurité et la propagation du VIH’’ a fait savoir M. Ibrahim Jean Etienne
Il est important de rappeler que la journée internationale de lutte contre l’abus des drogues et des substances illicites instituée par l’Assemblée générale des Nations-Unies, ‘’est un appel à l’éveil des consciences sur le problème mondial de la drogue qui, depuis plus d’un demi-siècle, constitue un sujet de préoccupation croissant pour la communauté internationale, au regard des dégâts causés sur les individus et les sociétés et ses importantes répercussions sur la paix, la sécurité et le développement’’ , a rappelé Ibrahim Jean Etienne.
‘’Conscient de cet état de fait, notre action en réponse à ce fléau, vise à mobiliser les populations pour qu’elles réagissent face à l’abus de drogues, à encourager les jeunes à penser d’abord à leur santé en abandonnant l’usage de la drogue et à sensibiliser le public sur l’intérêt que requiert le combat mené dans ce cadre’’ a-t-il expliqué.
A cette fin, ‘’l’accent doit être mis sur les mesures axées sur la prévention, le traitement et la réadaptation sociale, ainsi que sur le rôle important que peut jouer la science dans ce processus car, les graves répercussions sur le système nerveux, l’activité mentale, les sensations et autres hallucinations que provoque la prise des substances illicites et psychotropes chez le consommateur, sont évitables et même traitables’’ a-t-il poursuivi.
Par contre, ‘’conscient de la gravité du phénomène que l’Assemblée Générale de l’ONU a recommandé aux Etats le recours à une série de mesures relatives notamment à l’amélioration de l’accès aux traitements et aux programmes de prévention, au renforcement de la justice pénale et à l’adoption des mesures soutenues de prise en charge des conséquences sanitaires qu’engendre l’abus des stupéfiants’’.
‘’Notre pays qui est confronté à ces risques majeurs est en effet devenu un grand espace de transit pour de nombreux trafics très négatifs et déstabilisateurs du point de vue du développement socio-économique, financier et sanitaire’’
‘’Bien qu’il ne soit pas producteur de substances illicites et de drogues, les statistiques révèlent que d’importantes quantités de drogues sont de plus en plus saisies par les Forces de Défense et de Sécurité’’.
Ainsi, ‘’au titre de l’année 2022, les statistiques recueillies auprès de l’Office Central des répressions de trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS), font ressortir les saisies suivantes et en hausse par rapport à l’année 2021, Résine de cannabis: 16,807 tonnes; Herbe de cannabis: 5,144 tonnes; cocaïne: 214,228 kilogrammes; Méthamphetamines: 2,385 kilogrammes; Tramadol: 3.906.852 comprimés; Diazépam: 795.084 comprimés; et enfin Amphétamine : 92.779 comprimés’’ selon le Secrétaire général.
‘’Ces chiffres démontrent une fois de plus que le Niger demeure encore une voie de transit pour le passage de drogues comme la résine de cannabis, la cocaïne et certaines substances psychotropes ».
Par ailleurs, »en plus des quantités saisies, on dénombre 3.239 personnes interpellées sur toute l’étendue du territoire parmi lesquelles 116 femmes et 3.123 hommes dont 287 de nationalités étrangères. Par ailleurs, il ressort de ces informations que 18,18% des individus interpellés ont moins de 18 ans, 3,58 % sont des femmes, 8,86 de nationalités étrangères et 91,13 de nationalité nigérienne’’ a ajouté Ibrahim Jean Etienne.
‘’Ces chiffres traduisent non seulement que les jeunes sont la couche majoritaire dans le trafic mais ils révèlent aussi et surtout, l’implication de plus en plus remarquée des femmes dans la drogue’’.
M. Ibrahim Jean Etienne a indiqué que, »ce résultat est tout à l’honneur des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) dont il faut saluer les efforts dans cette lutte, particulièrement l’OCRTIS, pour son professionnalisme dans la conduite des opérations, de la saisie jusqu’à l’incinération des produits illicites et les drogues ».
A cette occasion, le ministère de la Justice a procédé à l’incinération des drogues saisies par les juridictions de Niamey au titre de l’année 2021-2022.
Celles-ci se présentent comme suit, Cannabis: 1308 briques, 2.798.450,99 grammes, 2.129 Cornets et 16 joints; Tramadol : 311.895 comprimés; Cocaïne: 187,8 grammes; D5: 34.786.44 comprimés; Exol: 17.810 comprimés; Diazepam : 147.336 comprimés; Rezler :49 paquets; Chanvre indien: 626 cornets; Crack: 4050, 84 doses; Héroine: 541,43 grammes; Poudre blanche: 99 sachets ; Feed finer: 38 cartons ; Gabdol: 24 cartons ; Abenor: 1carton; Diazol: 13 cartons ; Divers: 143.506.50 comprimés et 4 sacs’’.
Le secrétaire général du ministère de la justice a fait comprendre que, ‘’Ces quantités nous démontrent combien la drogue reste un fléau pour notre pays et qu’il nous faut redoubler de vigilance et d’ardeur dans cette lutte si nous voulons préserver la santé, voire même la vie de nos populations les plus vulnérables, notamment les femmes et les jeunes’’.
Enfin, ‘’nous devons poursuivre les efforts surtout dans un contexte d’insécurité qui n’épargne aucune de nos frontières que les groupes armés terroristes utilisent pour faire prospérer leurs trafics de tout genre ; c’est à ce prix que nous pourrons relever les défis que pose la drogue dans des situations de crises humanitaires et sanitaires’’.
La cérémonie s’est déroulée en présence des représentants des forces de défense et de la sécurité les représentants des institutions de la République
HA/SML/ANP/221/Juin 2022