Niamey, 20 Oct (ANP)- Le Premier Ministre du Niger, Ouhoumoudou Mahamadou a présidé, ce jeudi 20 Octobre 2022 à Niamey, la cérémonie d’ouverture de la 4ème réunion ministérielle de la commission climat pour la région du Sahel.
A cette occasion, le dirigeant nigérien a appelé les pays africains à « changer le narratif qui a toujours été soutenu notamment par les pays africains en matière de plaidoyer en faveur du financement de leurs politiques climatiques».
Selon lui, les pays africains doivent « montrer à la face du monde l’importance du soutien des initiatives régionales comme gage d’une véritable réussite de la lutte contre le changement climatique à travers notamment la promotion d’actions contribuant au renforcement de la résilience des populations et à l’effort mondial de réduction des gaz à effet de serre ».
Dans cette dynamique, a-t-il soutenu, « il est important de changer le narratif qui a toujours été soutenu notamment par les pays africains en matière de plaidoyer en faveur du financement de leurs politiques climatiques ».
« Pour le cas de la région du Sahel, au lieu de s’appuyer sur la situation de vulnérabilité induite par le phénomène, il est plutôt pertinent de mettre en exergue le potentiel d’actions d’atténuation et d’adaptation pouvant être mises en œuvre. Ce, à travers notamment la valorisation des ressources énergétiques renouvelables ainsi que la gestion durable des terres concourant à l’atteinte de la sécurité alimentaire, au renforcement du capital de la biodiversité et à la production de crédit carbone ».
Pour le cas du Bassin du Congo, a poursuivi le Chef du Gouvernement du Niger, « plutôt que de mettre l’accent sur la menace de la dynamique des tourbières impactées par le changement climatique, il faudrait plutôt mettre en exergue le rôle majeur que devrait jouer cette grande région à la régulation du climat à travers notamment la mise en œuvre d’un ensemble de paquets d’actions de préservation et de valorisation de son écosystème »
« S’agissant des Etats insulaires africains, plutôt que de s’appuyer sur la menace de leur quasi disparition face à l’inaction, il faudra qu’à travers un nouveau paradigme de plaidoyer que le potentiel d’actions durables dans le cadre de l’économie bleue soit porté comme important à promouvoir pour la préservation des écosystèmes marins qui jouent un rôle décisif dans la régulation de la dynamique globale du climat », a préconisé l’autorité nigérienne.
Ces trois commissions pour le climat en Afrique, rappelle-t-on, ont été créées par l’Assemblée Générale de l’Union Africaine tenue les 30 et 31 janvier 2017 à Addis Abeba dans le cadre des préparatifs de l’Afrique aux négociations mondiales sur le changement climatique à la COP 22.
Pour le bon déroulement des activités de la commission Sahel, une étude menée a jugé utile de la mise en place du ‘’Fonds Climat Sahel’’ dont le processus de validation technique est finalisé après trois réunions régionales des experts de la Commission, a-t-on appris.
Selon M. Ouhoumoudou Mahaadou, les résultats de cette étude ont montré qu’au-delà de son caractère innovant, ce Fonds devrait potentiellement permettre de « Lever à partir de 2023, deux (2) milliards de dollars sur les cinq premières années dont 90% auprès des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux » ; de « Financer sur 5 ans, 1,9 milliard de dollars de projets climatiques régionaux et nationaux » et de « Renforcer les capacités des pays membres de la Commission ».
La même étude a suggéré de « Créer un cycle vertueux qui s’auto alimente par la combinaison de la rentabilité et de l’impact environnemental et sociétal positif », a ajouté M. Ouhoumoudou.
Le Niger assure la présidence de la commission climat pour le Sahel depuis sa création et abrite son siège.
Les 17 pays membres de cette commission sont : le Bénin; la Côte d’Ivoire ; la Gambie ; le Niger ; le Tchad ; le Burkina Faso ; la Djibouti ; le Guinée ; le Nigéria ; le Cameroun ; l’Erythrée ; le Mali ; le Sénégal ; le Cap-Vert ; l’Ethiopie ; la Mauritanie et le Soudan.
MSB/AS/ANP 0124 Octobre 2022.