Agadez, 15 Déc (ANP) – Située dans la partie Nord du Niger, la région d’Agadez est caractérisée par des zones de montagnes, des plaines et des plateaux en grande partie désertiques. La ville d’Agadez chef-lieu de la région est située à l’extrémité sud du massif de l’Aïr et se trouve à 950 kilomètres de Niamey la capitale. Agadez est situé au centre d’une région géographiquement austère et représente la porte d’entrée vers le Sahara et est idéalement située pour rejoindre le Mali à l’Ouest, l’Algérie au Nord-ouest et la Libye au Nord-est.
Malgré sa vaste étendue, la région d’Agadez reste la région la moins peuplée du pays. La population totale de la région d’Agadez est estimée d’après le recensement général de la population de 2012 à 487 620 habitants dont 251 257 hommes et 236 363 femmes. Environ 42% de la population active de la région d’Agadez vit dans les grosses agglomérations. Ce qui explique d’ailleurs le fort taux de demandes d’emplois enregistrés chaque année.
La fermeture de plusieurs entreprises sous-traitantes et d’IMOURAREN a versé beaucoup de jeunes dans le chômage. L’agriculture (maraîchage) et l’élevage sont les principales activités économiques des populations de la région. Elles occupent plus de 80% de la population active et constituent les sources de revenu pour de nombreux ménages. A ces deux activités principales s’ajoutent le commerce et l’artisanat.
La région d’Agadez est caractérisée par un climat de type sahélo- saharien et saharien, couvre plus de la moitié (52,6%) de la superficie totale du pays. Elle est structurellement déficitaire du point de vue de la production céréalière. Néanmoins, elle dispose d’un potentiel important en matière d’activités maraîchères et fruitières, notamment dans les nombreuses vallées de l’Aïr.
Parmi les principaux obstacles qui freinent le développement de cette activité, il faut citer entre autres le faible niveau technique des producteurs, les difficultés d’approvisionnement en intrants, la faible participation des producteurs ruraux dans la conception des politiques agricoles, le faible accès des producteurs ruraux aux crédits agricoles, les attaques des ravageurs, l’insuffisance de la recharge de la nappe phréatique, le disfonctionnement des filières, l’érosion hydrique et éolienne des sols, ….
L’élevage constitue l’activité principale des populations de la région d’Agadez qui disposent de nombreuses aires de pâturage à fort potentiel fourrager tributaire des aléas climatiques. Cet état de fait, installe la région dans un cycle de déficit fourrager presqu’annuel. La région dispose d’un important cheptel composé essentiellement de camelins, de caprins, d’ovins, d’asins et de bovins. Ce cheptel est estimé en 2013 à 1.536.430 têtes, toutes espèces confondues, dont 240.758 têtes élevées en mode sédentaire et 1.295.672 en mode nomade. En dépit de sa vaste étendue, la région est soumise à une inquiétante diminution de ses espaces pastoraux due notamment à l’exploitation des ressources du sous-sol.
Le climat de la région est celui de la zone désertique en l’occurrence le Sahara et le Ténéré, qui est chaud et sec avec des extrêmes de température. Bien que désertique, la région d’Agadez recèle d’importants atouts dans les domaines forestier et faunique (réserves naturelles, formations forestières, espèces fauniques variées…) Du fait de l’action anthropique conjuguée aux effets néfastes du changement climatique, ces précieuses ressources naturelles sont désormais en péril.
Ainsi on assiste à une dégradation accélérée de l’environnement et à la disparition de certaines espèces végétales et fauniques. L’accumulation des déchets de tous genres due à l’implantation des différentes sociétés minières et des sachets plastiques de tous genres, aggravant ainsi le spectre de pollution et nuisance au-delà des centres urbains déjà fortement menacés.
L’accès des hommes et du cheptel à l’eau constitue une préoccupation permanente des populations de la région d’Agadez. En matière de satisfaction des besoins en eau de consommation, la Région d’Agadez est peu couverte. Si on considère la norme nationale qui est d’une infrastructure moderne pour 250 habitants, la Région est très peu nantie. La grande majorité des points d’eau de la Région sont des puits traditionnels (environ 66% parmi les points d’eau recensés) étayés avec du bois, sont jugés généralement en mauvais Etat.
Le taux de couverture évolue en dents de scie : il était de 93,71% en 2011, de 96.87% en 2012 pour retomber à 93,96% en 2013 et à69.3% en 2014. Cette situation illustre bien la difficulté d’accès des populations surtout rurales à l’eau de boisson et d’abreuvement. Bien d’autres facteurs pèsent sur le développement du secteur ; il s’agit pour l’essentiel de la profondeur des nappes, le faible recharge de la nappe phréatique, de l’ensablement des points d’eau, de la présence du socle et de la pollution par les sociétés minières.
AH/SML/ANP/080/Décembre 2023