Bien qu’interdits, des taxis motos s’imposent comme un moyen de mobilité urbaine à Niamey

Bien qu’interdits, des taxis motos s’imposent comme un moyen de mobilité urbaine à Niamey

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Niamey, 10 Nov (ANP)- Niamey, est une ville tentaculaire où le sous équipement et le déficit d’infrastructures s’accentuent au niveau des nouveaux quartiers et à la périphérie, comme l’illustrent les difficultés de mobilité dans cette métropole de plus d’un million d’âmes.

Depuis longtemps, des mini bus dits ‘’Faba Faba’’, des taxis spéciaux ‘’ Lazaret Lazaret’’ ou Bassora Bassora du nom des zones couvertes suppléent cette carence.

Ces derniers temps, on assiste à l’émergence dans le paysage de la capitale d’un phénomène de taxi-moto couramment appelé «Kabou -Kabou»» longtemps en vogue dans les régions du pays.

Bien que non autorisé, ce moyen de transport le plus accessible dessert certaines zones difficiles d’accès situées en majorité à la périphérie de la capitale.

Cette activité offre l’opportunité à de nombreux jeunes nigériens diplômés ou sans qualification de s’auto employer et y tirer des revenus. C’est ainsi que plusieurs d’entre eux se sont lancés, ces dernières années à Niamey, dans l’activité des taxis-motos « Kabou-Kabou.

Identifiables par des gilets sur leurs motos en groupe, ces conducteurs de Kabou- Kabou saisissent l’occasion pour klaxonner au moindre passage des piétons en signe de leur disponibilité à livrer le service de transport.

Les activités se déroulent généralement à des endroits précis et suivant un itinéraire à l’image de la place de stationnement du Rond point escadrille pour desservir les quartiers ‘’Pays –Bas’’ et ‘’Tondigamey’’ ; de la Route Tchanga pour le quartier Aéroport et environnant, Est. A l’école de la gendarmerie pour les alentours des quartiers Tchangarey ; Koira Tegui et de lazaret, Nord.

Bien qu’étant une activité informelle, le taxi-moto est un métier qui permet à son acteur de subvenir à ses besoins.

Si certains conducteurs sont propriétaires des motos qu’ils conduisent, d’autres utilisent celles d’autrui moyennant un versement journalier. Comme c’est le cas de Monsieur Ibrahim Moussa rencontré au quartier Bassora qui annonce qu’il conduit la moto de sa grande sœur moyennant ‘’un versement journalier de 3.000FCFA’’.

‘’C’est la deuxième moto que j’ai utilisée dans ce cadre ‘’ a-t-il informé avant de souligner qu’il arrive à s’en sortir et faire des petites économies à travers cette activité.

Pour une moto neuve, le frais de versement est de 3.000FCFA par jour, tandis que pour une moto moins neuve il est de 2.500FCFA.

Les tarifs de transport varient d’un endroit à un autre et même à l’intérieur d’un même quartier. Par exemple, à partir de la voie principale menant à Tondigamey, le prix varie entre 150 FCFA et 300 FCFA. Pour ce qui est des longues distances, le tarif varie de 500 FCFA à 1000FCFA.

Beaucoup de ces conducteurs rapportent que le métier leur a permis ‘’de construire des maisons, et à d’autres d’acheter leurs propres motos ou taxi’’ a confié M. Dandibora, qui a fait comprendre que c’est grâce à cette activité qu’il a pu acheter son propre taxi.

Sur l’ensemble des interviewés, le principal problème rencontré, en dehors de la non reconnaissance de la ‘’profession ‘’ par les autorités, figure le manque d’une structure formelle pour organiser l’activité de Kabou Kabou afin de pallier à toute sorte de désagrément.

Si certains usagers apprécient positivement l’avènement du métier en ce sens qu’il leur facilite le déplacement au niveau de certains endroits jugés inaccessibles pour les taxis classiques, par contre, d’autres reprochent à ces conducteurs de Kabou-Kabou d’augmenter le nombre d’accidents routiers en raison de leur imprudence et de la mauvaise conduite ainsi que de certaines accusations faisant cas de vols.

A noter que dans d’autres circonstances, les motos tricycles sont aussi utilisées comme Kabou- Kabou pour le transport des personnes et de leurs biens comme par l’exemple lors de la fermeture du marché de Katako.

AIO/AS/ANP 0067 novembre 2021

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