Au nord Niger, des jardiniers du désert nourrissent des citadins

Au nord Niger, des jardiniers du désert nourrissent des citadins

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Agadez, 14 déc (ANP) – Le maraîchage est une activité en pleine expansion dans la plupart des vallées dans la commune d’Iférouane (Nord Niger) désertique et pastorale dont les productions inondent les marchés des centres urbains.

Les bassins de cultures les plus importants sont repartis entre les zones d’Iférouane, Tchintouloust, Ebourkoum, Sidawat, Away, Oumarat, Obrassan, Tadek et Agalal ou des nouveaux jardins naissent chaque année, y compris dans les zones dites pastorales de cette entité.

La commune compte actuellement environ 577 jardins dont 472 effectivement exploités, on y cultive du gombo, choux, salade, betteraves, courges, pastèques, melons, épices, pomme de terre, ail et poivron etc. Les cultures céréalières sont consommées localement, soit par les producteurs eux-mêmes, ou par les communautés locales.

En volume et en chiffre d’affaires, l’oignon est de loin la culture la plus commercialisée de la commune écoulée à partir des centres d’Iférouane et de Tchintouloust en direction d’Arlit ou d’Agadez. Dans les centres de culture d’Iférouane et Tchintouloust, les producteurs pratiquent de plus en plus l’arboriculture. En plus des palmiers dattiers qui sont généralement les premiers arbres qui apparaissent dans un jardin, les jardiniers introduisent des agrumes : citrons, pamplemousses, oranges, mandarines, grenadines. Dans certains jardins on trouve des jujubiers, des goyaviers et des figuiers.

La commune d’Iférouane dispose entre autres comme ressources les impôts les taxes, les redevances minières d’Orano, quelques ressources qui viennent de la diaspora constituée des ressortissants installés dans toutes les régions du Niger et ceux qui vivent en France et en suisse.Parmi les activités socioéconomiques de la commune rurale on peut citer l’élevage, l’agriculture, le commerce et l’artisanat. Bien que la pratique du maraîchage fût signalée dans l’oasis d’Iférouane depuis le passage de Barth en 1850, l’activité dominante des populations de la commune demeure l’élevage.

L’artisanat est pratiqué sous plusieurs formes (bijouterie, maroquinerie, sparterie, vannerie, tannerie etc.) et se maintient malgré la rupture du flux des touristes qui était un débouché de premier choix. Aujourd’hui encore, l’artisanat est très vivant malgré la crise que traverse l’activité touristique. Cette activité a de tout temps été florissante à Iférouane. Cependant l’ouverture vers l’extérieur a tendance à se développer d’autant plus que les artisans visent aujourd’hui les marchés extérieurs qui représentent un débouché non négligeable. A l’évidence, les perspectives de développement des activités socioéconomiques des populations et l’amélioration durable de leurs conditions de vie passent par le désenclavement des différentes localités.

Pour les besoins de l ‘agriculture l’Etat appuie les populations d’Iférouane par l’achat et la mise à la disposition des éleveurs des aliments bétail accessibles à des prix modérés. Selon le député maire d’Iférouane M. Ahmed El Hadji Gonji Iférouane regorge d’importantes ressources minières notamment l’or, le platine et certains métaux précieux .Mais le seul minerai qui connaît un début d’exploitation est la cassitérite qui est présente un peu partout dans certaines montagnes de la commune. Et Depuis quelque temps des sites aurifères ont été découverts dans les zones de Tchibarakaten, Issawan, Taghat exploités de façon artisanale avec un afflux massif des personnes venant de tous les horizons.

A Iférouane ajoute le député-maire ‘’ il existe également des chaînes de montagnes de marbres qui n’attendent qu’à être exploitées. Le marbre est la ressource minière la plus abondante de la commune et qui est un élément de son relief. Le territoire de la commune d’Iférouane a fait l’objet de plusieurs campagnes de recherches minières depuis la période coloniale jusqu’à nos jours et plusieurs indices de matières premières ont été mis en évidence mais n’ont jamais fait l’objet d’une exploitation industrielle’’.

Les ressources en eau de la commune d’Iférouane sont essentiellement souterraines. Elle dispose d’un réseau hydrographique dense dans sa partie Sud-Ouest, constitué pour une large part de vallées descendant du Mont Tamgak qui collectent et drainent les eaux des pluies tombées sur les bassins dont le plus important de la commune est celui d’Iférouane avec 620 km².

Les Koris des bassins versants absorbent une partie des eaux de ruissellement qui percolent par la suite vers des réservoirs saisonniers ou permanents. C’est le cas des sources ou des gueltas, le plus souvent situées en altitude ou au pied des montagnes (Tamgak et Taghmert). Certaines années, les précipitations permettent la recharge des lacs de Temet, d’Issaouan et de certaines mares. Les nappes sont exploitées à travers des puits villageois, maraîchers et pastoraux dont la profondeur et le débit varient d’une vallée à une autre, ou d’un lieu à un autre, sur la même vallée.

En fonction des précipitations tombées sur les bassins versants des montagnes, ces gorges drainent des quantités variables d’eau qui alimentent l’important réseau hydrographique de la commune, composé de vallées. Une partie des crues cheminent ainsi vers l’ouest favorisant la recharge des nappes phréatiques et les épandages dans les zones qui s’y prêtent. L’autre partie se perd dans les champs de dunes ceinturant le pourtour Est du Tamgak.

‘’Dans le domaine de l’hydraulique urbaine, le foyer de peuplement étant le chef-lieu de la commune, nous avons une mini adduction multi -villages et pratiquement tous ceux qui habitent la ville d’Iférouane sont branchés au réservoir mini adduction de la commune rurale. Maintenant en plus de cette mini adduction nous avons un certain nombre de puits communautaires qui ont été équipés de pompes volonta qui viennent en secours à la mini adduction d’eau déjà fonctionnelle.

Pour ce qui concerne l’hydraulique pastorale ’’ l’état a fait un grand effort. Plusieurs puits pastoraux sont disséminés dans toute la commune rurale d’Iférouane et équipés de stations de pompage solaires. Les ¾ des puits recensés dans la commune ont une vocation pastorale.

Cependant, comme le dit l’adage, l’eau qui est bonne pour l’animal est bonne pour le berger. Les populations se ravitaillent en eau sur les puits pastoraux ou les puisards en même temps qu’elles y abreuvent leur cheptel. En matière d’hydraulique également, les villages et campements sont pourvus de points d’eau, puits modernes, traditionnels mini AEP, des stations de pompage pastorales.

La région regorge d’importantes sources thermales. Pour le moment elles ont été inventoriées pour qu’à l’avenir elles soient exploitées de manière Industrielle à grande échelle pour les marchés nationaux et internationaux.

Au tableau de l’éducation, la commune d’Iférouane abrite l’une des plus anciennes écoles de l’Aïr créée en 1947 et d’où était issue une élite l’ancien chef du gouvernement Brigi Rafini actuellement secrétaire exécutif de la CENSAD. La commune compte plus de 21 écoles primaires, un CES, 1CET, 1CFTP, 1 Medersa et 2 jardins d’enfants dont le premier a été créé en 2004

Dans le domaine de la santé, la plus ancienne formation sanitaire date de la coloniale. Elle a été suivie par la création des centres de santé de Tchintouloust et Agalal. Par la suite, des cases de santé ont été construites en vue de parachever le maillage de la commune.

L’un des défis de la zone est l’enclavement. En effet, peu de pistes sont carrossables ce qui rend les déplacements très difficiles parce que les habitants se déplacent sur des montagnes, des dunes, des terrains argileux .Tout type de terrains difficiles qu’on peut imaginer se trouvent dans cette commune rurale.

En raison de l’aspect très accidenté du relief, une bonne partie du tracé des voies de communication suit tant bien que mal celui des cours d’eau (vallées ou zones d’épandage). Autrement, les pistes sinuent dans les montagnes et les collines contournant une crête ou un pic par ici, s’enfonçant dans une gorge par là. Même en saison sèche, les pistes sont très peu praticables pour les véhicules .En saison pluvieuse, la plupart des pistes desservant la commune sont bloquées pendant plusieurs jours d’affilée. Il suffit que la plaine du Talak et les principales vallées soient inondées pour que la commune soit coupée du monde.

La commune d’Iférouane chef-lieu du département du même nom est située au pied

du mont Tamgak à 160 km au Nord-Est de la ville d’Arlit et à 330 km au nord-est d’Agadez. Avec une superficie de 100 000 km² elle est limitée à : l’Est par les communes de Dirkou et Djado, à l’ouest par la commune rurale de Gougaram ,au Sud par la commune de Timia , au Nord par la République d’Algérie. Elle compte une population estimée à 18756 habitants.

La commune rurale d’Iferouane occupe l’une des parties les plus arides du Niger. L’essentiel du territoire communal est désertique avec un peu partout des affleurements rocheux dont certains culminent à plus de 1000 mètres : Monts Greboun, Adrar Bous et Chiriet notamment. Dans la partie Sud-Ouest de la commune, le relief est plus uniforme et marqué par des montagnes granitiques et volcaniques entaillées de profondes gorges ou vallées : Monts Tamgak, Wedigui, Agueraguer et Agalal principalement.

AH/CA/ANP/ 106/Décembre 2022

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