Dosso, 13 Déc (ANP) – Dosso abrite depuis mardi un atelier de deux jours, sur le renforcement des capacités des inspecteurs et contrôleurs du travail.
Il est présidé par le Ministre de l’Emploi, du Travail et de la Sécurité Sociale Yahouza Sadissou, en partenariat avec l’Organisation Internationale pour la Migration.
Cet atelier est consacré à la lutte contre la traite des personnes, le travail forcé, le trafic illicite des migrants et le travail des enfants.
A l’occasion de l’entrée en vigueur du protocole d’accord contre le travail forcé, le Niger est honoré à travers l’invitation adressée au ministère de l’emploi, du travail et de la protection sociale à joindre sa voix dans le message de plaidoyer en vue de la ratification du protocole.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à l’ouverture des travaux, le ministre Yahouza Sadissou a indiqué que la traite des personnes, le travail forcé, le trafic illicite des migrants et le travail des enfants « se posent aujourd’hui de part le monde comme une problématique cruciale qui prend de l’ampleur ». Ces phénomènes a précisé le ministre de l’emploi constituent « les formes les plus dangereuses et les plus pernicieuses qui violent les droits fondamentaux des hommes et en grande majorité des femmes et des enfants notamment à la liberté, à l’éducation, à la santé et au bien-être ».
En effet, a estimé M. Yahouza Sadissou, la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants conduit à plusieurs sortes d’exploitation dont entre autres la prostitution ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail domestique, l’enrôlement forcé dans les conflits armés, la mendicité pour ce citer que ceux-là. On estime que 50% des victimes de la traite sont des enfants dont la plupart sont des filles. Chaque année dans le monde 1,2 million d’enfants sont victimes de la traite.
Parlant du travail forcé, le ministre de l’emploi, du travail et de la protection sociale a indiqué que force est de reconnaitre que le Niger est l’un des rares pays où il est encore possible de naître en esclavage. Selon une enquête nationale réalisée en 2009 par l’institut national des statistiques en collaboration avec le bureau international du travail, plus de 59.000 femmes, hommes et enfants vivent en esclavage ou dans des conditions assimilables à l’esclavage au Niger soit près de 2,4% des ménages affectés par le travail forcé et 1,4% d’enfants en situation de travail forcé.
Le trafic des migrants a indiqué le ministre de l’emploi est un crime qui touche presque tous les pays du monde. Le Niger reconnu comme un pays de transit des migrants a-t-il indiqué « s’est doté d’une loi relative au trafic illicite des migrants, ce qui permettra désormais à nos juridictions de punir les trafiquants et d’assurer une meilleure protection aux victimes ». Le travail des enfants a dit en substance M. Yahouza Sadissou est aujourd’hui un phénomène mondial auquel aucune région au monde n’échappe et constitue de ce fait un véritable défi et source de préoccupation tant pour les pouvoirs publics que pour la société civile œuvrant dans le domaine de la protection et la sauvegarde de l’enfance.
M. Yahouza Sadissou s’est longuement penché sur les différents textes internationaux, régionaux et nationaux promulgués et ratifiés sur la traite des personnes, le travail forcé, le trafic illicite des migrants et le travail des enfants. Le ministre a rassuré les participants à l’atelier que le gouvernement sous la conduite éclairée du premier ministre Brigi Rafini veillera à leur stricte application. Pour permettre aux inspecteurs et contrôleurs du travail de mieux contribuer à la mise en application de ces divers textes, il est primordial de renforcer les capacités de ces acteurs clés.
Le gouverneur de la région de Dosso M. Moussa Ousmane s’est pour sa part réjouit du choix de la région pour abriter cette importante formation surtout en ce moment où notre pays cherche à booster son développement économique, social et culturel. La représentante de l’Organisation Internationale pour la Migration Mme Marine Buckenham a, dans son intervention, remercié le ministère de l’emploi, du travail et de la protection sociale pour avoir initié cette formation à l’endroit de ce groupe cible. Cette formation a-t-elle indiqué « trouve tout son sens vu le rôle important que ces acteurs jouent dans la lutte contre la traite des personnes, le travail forcé, le trafic illicite de migrants et le travail des enfants ».
Cet atelier a vu la présence du gouverneur de la région de Dosso M. Moussa Ousmane, du président du conseil régional de Dosso, du représentant de l’Organisation Internationale pour la Migration, de la directrice générale de l’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes et de nombreux invités.
MA/SML/ ANP/ Déc 2016
