Bazoum Mohamed qui entame ce 2 avril un mandat de cinq ans comme le 3ème président de la 7ème République hérite d’un pays confronté à une multitude de défis avec en première ligne la question sécuritaire et de la cohésion des Nigériens, le tout dans un contexte de crise de COVID 19.
Après un long cycle électoral (décembre à février 2021), le pays est marqué par les stigmates d’une campagne électorale teintée de discours haineux et ethnocentristes, et parfois même à la limite xénophobes. Les formes d’intoxication, de diffamation et de fausses informations distillées sur les réseaux sociaux et véhiculées par les propagandistes des partis politiques ont davantage ‘’clivé’’ le pays.
La dépolitisation de l’administration à tous les niveaux s’impose au nouveau Président élu du Niger, ceci afin de permettre une bonne relance de l’économie du pays mise à mal par la pandémie du Covid 19 qui a causé l’arrêt des pans importants de la vie économique.
Les tueries à l’Ouest et au Nord soldées par la mort de plus de 200 civiles en dix jours en mars rappellent de manière dramatique aux nouvelles autorités l’urgence de la question sécuritaire.
Depuis plusieurs années certaines parties du Niger sont le théâtre d’un conflit asymétrique avec ses lots de désolations : des centaines de soldats nigériens ainsi que des populations civiles ont perdu de leurs vies dans plusieurs attaques terroristes dans l’Est, le Nord ainsi que l’ouest du pays.
Le Niger, seul, ne peut venir à bout de ces attaques, il faudrait plus de coordination et de partenariat entre les pays frontaliers et les partenaires afin de bien mener une bataille féroce contre le terrorisme et le banditisme au Sahel et dans la région du Lac Tchad.
Ces lourds bilans humains se doublent de pertes économiques et sociales avec l’arrêt de la production et la fermeture des services sociaux qui accentuent la pauvreté et la précarité.
Le nouveau Président élu est attendu en plus sur le dossier de lutte contre toutes les formes de corruption et de la bonne gouvernance.
Plusieurs cas de détournement de ces deniers ont été rapportés dans beaucoup de secteurs de l’administration. Cas qui n’ont toujours pas été élucidés ni même traités. Il s’agit par exemple du cas le plus important dit l’affaire de détournements de plusieurs milliards de francs CFA au niveau du Ministère de la Défense.
L’emploi et la formation des jeunes est un autre sujet de préoccupation : la jeunesse nigérienne qui constitue une majorité écrasante de la population, reste inactive et mal instruite, cible privilégiée dans le recrutement des groupes terroristes. Le nouveau Président doit s’atteler à assurer à cette frange de la population, plus d’éducation et créer beaucoup plus d’emplois pour l’occuper.
Toute analyse faite, le système éducatif à tous les niveaux est en panne avec des perturbations récurrentes, des contreperformances. Il convient de s’y pencher et apporter les solutions idoines.
Sani Maman Lawan