Agadez, 14 Août (ANP) – Un atelier de formation des acteurs régionaux de la sécurité routière sur l’utilisation des Smartphones dans la collecte des données d’accidents de la route a ouvert ses travaux le mardi 13 Août 2024 à Agadez.
Organisée par l’Agence Nigérienne de la Sécurité Routière (ANISER) cette rencontre de quatre (4) jours vise à promouvoir, coordonner et suivre les actions et les programmes de prévention et de sensibilisation en matière de sécurité routière.
Dans son discours, le Secrétaire général sortant du gouvernorat d’Agadez, M. Attaher Adam a, au nom des plus hautes autorités nigériennes, adressé des condoléances attristées aux familles des victimes des accidents de la route, exprimé sa profonde compassion et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Selon M. Attaher Adam, le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) 2023 montre que depuis 2010, le nombre de décès dus aux accidents de la route a diminué de 5% pour se stabiliser à 1,19 million par an. Pourtant, les accidents de la route continuent de représenter une crise sanitaire mondiale ; les piétons, les cyclistes et les autres usagers vulnérables de la route risquant clairement et de plus en plus d’y perdre la vie.
Il ressort du rapport que 28 % des décès dus aux accidents de la route dans le monde ont eu lieu dans la Région OMS de l’Asie du Sud-Est, 25 % dans la Région du Pacifique occidental, 19 % dans la Région africaine, 12 % dans la Région des Amériques, 11 % dans la Région de la Méditerranée orientale et 5 % dans la Région européenne.
La situation de l’insécurité routière est très préoccupante au Niger. En effet, entre 2020 et 2022, les accidents corporels ont augmenté en moyenne de 9,22%, le nombre de personnes tuées a augmenté de 13,28 % et le nombre de blessés (graves et légers) a augmenté de 6,2%. A cela, il faut ajouter des personnes handicapées à vie et des dégâts matérielles considérables.
Les principales victimes sont des jeunes de 20 à 39 ans. Ils représentent plus de 67% de victimes.
Ces chiffres alarmants ont pour causes principales la vitesse excessive (23,57%), le non-respect des règles de priorité (18,75%), la non maitrise du véhicule (15,34%) et l’imprudence du piéton (12,56%).
Heureusement, la situation de l’insécurité routière a connu une légère amélioration en 2023. Le Niger a enregistré 7 671 accidents corporels (-10,4% par rapport à 2022), engendrant 1 075 tués (-12,5% par rapport à 2022) et 12 556 blessés (-4,5% par rapport à 2022).
Au niveau de la région d’Agadez, a indiqué le Secrétaire général sortant du gouvernorat d’Agadez, les indicateurs de la sécurité routière se sont plus ou moins améliorés ces dernières années. En effet, le nombre d’accident est passé de 380 en 2022 à 361 en 2023, soit une baisse de 5%. Quant au nombre de tués, il a passé de 97 en 2022 à 102 en 2023, soit une augmentation de 5% et le nombre de blessé Grave, il est passé de 367 en 2022 à 413 en 2023, soit une augmentation de 13%.
Pour venir à bout de ce phénomène, a déclaré M. Attaher Adam, le Gouvernement s’est fixé l’objectif de réduire de 25% les accidents d’ici 2025. Pour y parvenir, le Gouvernement va s’appuyer sur : le nouveau cadre institutionnel de sécurité routière qui a pour chef de file l’Agence Nigérienne de la Sécurité Routière (ANISER) et la Stratégie Nationale de la Sécurité Routière 2017-2025.
En outre, indique-t-on, c’est pour lutter efficacement contre les causes et les conséquences des accidents de la route que le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a, dans la lettre de mission confiée au Ministre des Transports et de l’Equipement, fait de la sécurité routière une de ses priorités, notamment par la réalisation des nouvelles routes et la réhabilitation de celles dégradées, mais aussi la volonté affichée de moderniser le parc automobile.
L’Agence Nigérienne de la Sécurité Routière (ANISER), note-t-on, est un établissement Public à Caractère Administratif créé par la loi N°2014-62 du 05 novembre 2014 et ses statuts ont été approuvés par décret N°2015-471/PRN/MT du 04 septembre 2015. Elle a pour missions de promouvoir, de coordonner et de suivre les actions et les programmes de prévention et de sensibilisation en matière de sécurité routière.
Depuis son opérationnalisation en 2018, l’ANISER a bénéficié du transfert de la Base des Données des Accidents de la Circulation du Ministère des Transports, pour laquelle un arrêté interministériel portant institution d’un Bulletin d’Analyse des Accidents de la Circulation (BAAC) a été élaboré depuis décembre 2014.
Ce système de collecte des données par le Bulletin d’Analyse des Accidents de la Circulation (BAAC) a démarré en 2015 par une phase pilote couvrant deux (2) régions du Niger à savoir Niamey et Tillabéry.
Les agents de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationale en charge des constats d’accidents de ces deux (2) régions étaient chargés du remplissage et de la transmission du Bulletin d’Analyse des Accidents de la Circulation (BAAC).
Depuis le mois de juin 2021, le système de collecte des données par le Bulletin d’Analyse des Accidents de la Circulation (BAAC) a été étendu dans les autres régions du Niger.
L’exploitation des fiches BAAC reçues et saisies dans la Base de Données de l’ANISER a décelé quelques insuffisances, notamment dans le remplissage de coordonnées géographiques des accidents enregistrés, informations pourtant très capitales dans la prise de décisions et la lenteur dans la transmission des données à l’ANISER.
C’est pourquoi, l’Agence Nigérienne de la Sécurité Routière (ANISER) compte moderniser son système de collecte de données à partir de 2024 en mettant à la disposition des agents de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationale des smartphones qui ont pour, entre autres avantages, de réduire le temps de transmission des données.
La session d’Agadez revêt une importance capitale pour la sécurité routière en général et pour ANISER en particulier. En effet, cette rencontre rentre dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles des cadres régionaux en charge de la sécurité routière sur la collecte digitalisée des données d’accidents de la route, consacrant ainsi le démarrage de la phase pilote de la digitalisation du système de collecte des données. Cette phase pilote concernera uniquement les chefs-lieux des régions du Niger.
Pour le directeur régional des Transport et Equipement d’Agadez, M. Bagalé, la disponibilité et l’engagement des participants permettront une amélioration de la sécurité routière et d’aboutir à des résultats probants.
Selon lui, face aux nouveaux défis des transports urbains et de la sécurité routière, les usagers doivent adopter un comportement citoyen et responsable afin de donner une nouvelle image de la circulation urbaine. Car, a-t-il indiqué, la population d’Agadez paie chaque année un lourd tribut lié aux accidents de la circulation devenue monnaie courante.
AH/KPM/ANP- Août 2024
