Agadez, 13 Fév (ANP) – Un accueil triomphal a été réservé le weekend aux soldats de la zone défense N°II d’Agadez, qui ont maté des bandits armés sur leur chemin de retour du site aurifère de Tchibarkaténe.
Ce n’est pas la première fois que des soldats chargés de la sécurisation des sites aurifères particulièrement celui de Tchibarkatene sont attaqués où tombent dans des embuscades des ennemis. Cette fois-ci les éléments des Forces Armées Nigériennes (FAN) ont démontré aux uns et aux autres que les données ont changé depuis l’avènement au pouvoir du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Les bandits qui ont attaqué l’armée, ignorent cet adage qui dit qu’une armée est à l’image de ses chefs. Il faut se dire que la zone de défense N°II, plus qu’une simple garnison militaire s’affirme en une véritable académie de la défense et des stratégies militaires.
Et pour preuve , des officiers de renom à l’image des généraux Abdou Assoumane Harouna, Garba Maikdo, Abdou Kaza, Salifou Modi, Salaou Barmou etc..Et des colonels tels que Hamidou Himadou Hima dit Pelé, Mamane Sani Tchiaou, Ibro Amadou Bacharou ont passé dans cette zone de défense et ont laissé des bonnes empreintes de soldats modèles. D’ailleurs de nombreux officiers de la chaîne de commandement actuelle et des membres du CNSP ont valablement servi dans le Sahara nigérien et ont posé des jalons qui constituent des sources d’inspiration dans les combats modernes.
La riposte des soldats et de leurs supérieurs sur leur chemin de retour du site aurifère de Tchibarkaténe a été tout simplement efficace, exemplaire, extraordinaire. Un excellent travail qui a donné davantage d’assurance aux populations d’Arlit qui, de manière spontanée sont sorties fêter dans les rues et à la tribune, la victoire des soldats en scandant ‘’vive le Général Tiani, vive le CNSP, vive les FDS’’.
A l’approche de leur arrivée telle une traînée de poudre, les populations sont sorties pour attendre leur passage. Une foule immense qui trépignait d’impatience de voir le retour de ces valeureux soldats traités comme des héros.
En effet l’annonce même de l’arrivée des militaires a été relayée partout à Arlit. Et comme si elle n’attendait que ça, la population s’est mobilisée, pour réserver un accueil chaleureux à ces militaires partis qui ont défendu la patrie face à des ennemis qui selon plusieurs sources concordantes, seraient à la solde d’une puissance étrangère. C’est une foule immense en liesse qui les a accompagnés aussi jusqu’à leurs garnison.
Le long du parcours, on pouvait voir une haie d’honneur d’hommes, de femmes et d’enfants ; bref personne ne voulait se faire conter le retour de ces « vaillants militaires ». Le tout accompagné d’une ambiance euphorique qui donne un cocktail de mélange de klaxon et de sifflets. C’est un cortège composé de centaines de personnes, qui se laissait voir. Qui à motos, qui à véhicule pour rendre un vibrant hommage à ces militaires. Un événement historique qui ne s’est jamais produit au Niger où les populations dans l’unisson fêtent leur armée. C’était la liesse à Arlit. Il y a de la poussière, du bruit, beaucoup de bruit, et du monde, énormément de monde. L’émotion et la joie submergent la foule et les soldats heureux et fiers saluent les populations. Des armes récupérées, des munitions ainsi que de véhicules ont été présentés aux populations d’Arlit.
Le site aurifère de Tchibarkaten a été découvert par des géologues nigériens qui avaient prospecté le site en 1999 pour le compte de la société GeoAfrica Gold Corporation, sinon bien avant 1932 et 1950 des recherches effectuées par des géologues français ont confirmé la présence du précieux métal dans l’ouest nigérien, les bassins de l’Aïr, le Djado et le Tafassasset. Situé dans le massif de Tafassasset il n’est plus ce merveilleux décor autrefois parcouru par des touristes avides d’exotisme. Depuis que le gisement aurifère a été découvert la région est devenue l’un des plus grands pôles d’attraction économique d’Agadez au Niger.
Le périmètre de Tchibarkaten est contrôlé par l’Etat du Niger qui a sécurisé l’endroit par des Forces de Défense et de sécurité. Ouvert aux quatre vents où l’or a fait tourner les têtes et réveillé les vieux démons des chasseurs-cueilleurs de métaux précieux la prospection artisanale de l’or s’est intensifiée, charriant un flux important d’orpailleurs locaux comme étrangers provenant de divers pays africains.
L’orpaillage a suscité une forte mobilité des populations dans la zone de Tchibarkaten , vendeurs de nourriture, d’eau, carburant, gaz , charbon, outillage, d’animaux, de véhicules 4×4, de matériels créant ex nihilo le plus grand marché du nord-est d’Agadez où l’on trouve facilement de véhicules, de l’électroménager en provenance de la Libye.
Sous prétexte d’assurer leur propre sécurité dans cette zone où les coupeurs de route, et les petits bandits à moto pullulent de nombreux mineurs ont acheté des armes, l’on procure facilement dans la zone, inondée par des armes à feu issues de l’arsenal libyen. Le site de Tchibarkaten est un véritable « nid de vipères ». Les trafiquants d’armes, de munitions, de drogue et même des djihadistes selon plusieurs seraient dans ce far-west pour trouver de quoi financer leurs sales besognes de déstabilisation des Etats du Sahel.
Aujourd’hui Tchibarkaten est devenue un gros village de plus de 45.000 Habitants en majorité d’orpailleurs. Le long du filon c’est plutôt une véritable ville qui s’étire sur 1 800 mètres de long pour quelques centaines de mètres de large et la vie s’organise dans des campements de fortune constitués de bâches et de nattes et de tout ce qui peut mettre les résidents à l’abri du soleil ou de froid. La grande aventure de l’or a entraîné un brassage socioculturel important qui pourrait devenir très dangereux pour le Niger.
AH/SML/ANP/078/Février 2024