Niamey, 3 mai (ANP)- A l’instar de la communauté internationale, le Niger célèbre la 30ème édition de la Journée mondiale de la Liberté de la Presse, ce mercredi 3 mai 2023, occasion saisie par le bureau du conseil d’administration de la maison de la presse pour appeler le gouvernement au respect de ses engagements vis-à-vis des organes de presse au Niger.
A cette occasion, le Président du conseil d’administration de la maison de presse a déclaré que ‘’la célébration de la Journée mondiale de la Liberté de Presse nous donne l’occasion de rappeler au gouvernement, la nécessité de respecter leurs engagements notamment le respect strict des textes, l’accompagnement des médias à être des véritables entreprises de presse, le rehaussement du fonds d’aide à la presse’’.
Aussi, elle servira de cadre de ‘’réflexion pour les professionnels des médias afin d’échanger sur des questions relatives à la Liberté de Presse ainsi que l’Éthique professionnelle’’ a-t-il fait savoir tout en indiquant qu’elle ‘’se veut une journée de soutien aux médias et de commémoration pour les journalistes’’.
Par ailleurs, a-t-il rappelé, ‘’tous les ans la Journée mondiale de la Liberté de Presse permet de célébrer les principes fondamentaux de la Liberté de Presse, d’évaluer l’état de la Liberté de Presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias et rendre hommage aux journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de la profession. Aussi, ce fut également une réponse à l’appel de journalistes africains qui, en 1991, proclamaient la Déclaration de Windhoek sur le pluralisme et l’indépendance des médias’’.
Cependant, au regard de toutes ‘’les atteintes dont font l’objet les professionnels des médias à travers le monde, la Journée mondiale de la Liberté de Presse nous donne ainsi l’occasion de les encourager davantage dans l’exercice de la profession et de les inciter beaucoup plus à développer des initiatives en faveur de la Liberté de Presse’’ a-t-il indiqué.
Pour Ibrahim Harouna, ‘’cette édition 2023 intervient dans un contexte sécuritaire très difficile pour les pays du Sahel et pour notre pays, le Niger en particulier. Cette situation a servi de prétexte dans certains pays pour une remise en cause de l’ordre constitutionnel normal, avec pour conséquence, les atteintes à la liberté de la presse’’.
Néanmoins, c’est aussi le lieu pour le PCA ‘’de féliciter et d’encourager les médias nigériens, qu’ils soient de l’audiovisuel, de la presse écrite ou électronique, pour leur pleine implication dans la couverture des évènements liés aux questions sécuritaires avec responsabilité et professionnalisme, permettant au Niger d’enregistrer d’importants progrès dans la lutte contre le terrorisme’’ même si malgré cet engagement, ‘’on assiste à des actes délibérés de violence sur les journalistes et leur matériel de travail et au non-respect des prérogatives de la carte de la presse qui devrait permettre aux journalistes d’avoir certaines facilités dans le traitement de l’information’’.
En plus, a-t-il poursuivi, l’édition de cette année coïncide avec trois grands évènements dont, ‘’le 30ème anniversaire de son institutionnalisation par l’Assemblée Générale des Nations Unies faisant de la liberté de la presse et de l’indépendance des médias, une condition nécessaire à la jouissance de tous les autres droits de l’homme’’.
Aussi, elle correspond avec ‘’le 75ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme. Et dans la DUDH, la liberté d’opinion et d’expression est précisée à l’article 19 comme étant le droit de rechercher, de recevoir et de diffuser des informations et des idées par quelque moyen d’expression que ce soit et sans considération de frontières et au 30ème anniversaire de la conférence de Vienne qui, dans sa déclaration et son programme d’action sur les droits de l’homme a mis en place des institutions importantes pour la sauvegarde des droits de l’homme’’ a-t-il laissé entendre.
Le Bureau Conseil d’Administration de la Maison de la Presse a réitéré son appel au gouvernement consistant à rehausser significativement l’enveloppe destinée au fonds d’aide à la presse, d’accroitre les subventions accordées aux médias publics, de revoir à la baisse les amendes prévues dans la loi portant répression de la cybercriminalité au Niger et d’appuyer les radios communautaires dans leur mission de développement à la base.
Au Conseil Supérieur de la Communication (CSC), tout en saluant la volonté de la nouvelle équipe de travailler sur les défis qui minent la presse nigérienne, le Bureau a saisi cette occasion pour demander de revenir sur la formule d’octroi direct du fonds d’aide à la presse, d’accélérer le processus de mise en œuvre du décret portant accès au marché publicitaire de l’Etat et de ses démembrements, et de donner suite aux engagements pris à l’endroit des promoteurs des organes de presse dans la mise en œuvre de la convention collective, signée le 29 Novembre 2021 avant de remercier l’ensemble des acteurs qui ont rendu un grand service à la liberté de la presse dans le pays.
Placée cette année sous le thème ‘’Façonner un avenir des droits, la liberté d’expression, clé de voute des droits humains’’, la journée internationale de la liberté de la presse a été proclamée en 1993 par la 48ème Assemblée Générale des Nations Unies, rappelle-t-on.
DBZ/AS/ANP 022 mai 2023