Abuja, 18 mai (ANP)-Le 2ème vice-président du parlement de la communauté économique des Etats de l’Etat de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le député Boukary Sani Malam Chaibou a présidé, ce jeudi 18 mai 2023, une séance interactive sur le travail des enfants en Afrique de l’Ouest organisée par le parlement avec l’appui de l’union interparlementaire (UIP) et l’organisation Internationale du travail (OIT).
Placée sous le thème ‘’éradication du travail des enfants : bilan et pérennisation de l’engagement du parlement de la CEDEAO’’, cette séance interactive vise à imprégner les parlementaires de la communauté de la situation du travail des enfants dans la région ouest africaine, et à attirer leur attention sur le phénomène. Elle a été animée par d’éminents experts du domaine.
Dans son mot d’ouverture, le 2ème vice-président du parlement de la CEDEAO, Boukary Sani Malam Chaibou a indiqué que ‘’le travail des enfants est un phénomène complexe, c’est-à-dire qu’il est difficile à définir étant donné que tout travail effectué par des enfants ne peut pas être qualifié de travail des enfants’’, précisant qu’Il est de ‘’notoriété publique que la négligence à l’encontre des enfants est la forme la plus courante et aussi la cause majeure de violation des droits de l’enfant’’.
En conséquence, ‘’les besoins des enfants sont compromis avec pour effet l’abandon et le déni du droit à la dignité, à la santé et à l’éducation ou une protection et une prise en charge insuffisantes. Cette négligence contraint alors les enfants à s’engager dans des activités qui constituent une menace pour leur santé, leur éducation et leur développement’’ a laissé entendre Boukary Sani Malam.
Pourtant, a-t-il relevé, ‘’divers instruments clés ont été conçus pour concrétiser la promotion et la protection des droits de l’enfant, en particulier les conventions qui déterminent l’âge minimum d’admission à l’emploi, et l’interdiction et l’action immédiate pour l’élimination des pires formes de travail des enfants par les États parties’’.
Pour le 2ème vice-président du parlement de la CEDEAO, cela est ‘’décourageant et témoigne du manque de volonté politique pour l’épanouissement et le bien-être de nos enfants que nous appelons prétentieusement les futurs leaders’’.
Il s’est, cependant, dit ‘’ravi d’indiquer que le Parlement de la CEDEAO en particulier, ainsi que les autres institutions de la Communauté, et nos partenaires, continuent d’œuvrer ensemble pour que les droits de l’enfant soient protégés, préservés et promus à tout prix, à tous les niveaux et à tout moment’’.
Aussi, a poursuivi Boukary Sani Malam, ‘’sur le plan régional, un projet de Règlement portant adoption du plan d’action régional de la CEDEAO relatif à l’l’élimination du travail des enfants et du travail forcé’’ est déposé par la commission de la CEDEAO pour avis devant le parlement communautaire.
‘’Bien qu’il y ait encore un long chemin à parcourir, je me réjouis également du fait que nous n’avons pas encore perdu le combat dans notre quête d’éradiquer la menace omniprésente du travail des enfants’’ a-t-il fait remarquer tout en appelant à ‘’s’efforcer davantage à aller de l’avant et à œuvrer ensemble pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés’’.
Prenant la parole, à cette occasion, le secrétaire général du l’UIP, M. Martin Chungong a tenu à magnifier la collaboration entre son institution et le parlement de la CEDEAO avant de reconnaitre, lui aussi, que ‘’le travail des enfants’’ est une véritable menace.
Il a alors préconisé la mise en place d’une coalition de lutte contre le phénomène dont la cause principale réside dans la pauvreté.
‘’L’UIP entend appuyer le parlement de la CEDEAO dans sa stratégie de lutte contre le travail des enfants’’ a-t-il annoncé.
Quant au Prix Nobel de la paix, Kailash Satyarthi, fondateur de la Kalash Satyarthu Childen’s Foundation, il a indiqué que les parlementaires représentent ‘’le rêve de millions d’enfants, sans voix et sont les bâtisseurs’’ et pour cela, il a appelé à plus ‘’d’investissements pour les enfants pour qu’ils puissent s’occuper d’eux-mêmes’’.
Notons que ces interventions ont été suivies d’un panel sur les initiatives entreprises par le parlement de la CEDEAO avec le soutien de l’UIP, comment bâtir une alliance forte contre le travail des enfants et sur un partage des bonnes pratiques nationales de la région.
Ce panel a été l’occasion pour expliquer aux parlementaires les différentes actions de l’institution communautaire dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants, la nécessité de former une alliance contre le phénomène et partager les expériences, à travers des personnes ressources, de certains pays ayant déjà avancé dans le domaine.
Un débat s’en est suivi avec des contributions et demandes de clarification des parlementaires sur la question.
Le parlement de la CEDEAO est composé de 115 députés issus des 15 assemblées nationales des pays membres de l’espace communautaire, rappelle-t-on.
AS/ANP 0130 mai 2023