Abuja, 19 mai (ANP)-La situation au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et les évènements politiques qui se déroulent au Sénégal, ont fait l’objet, ce vendredi 19 mai 2023, de discussions à la commission mixte des affaires politiques, paix, sécurité et MAEP du parlement de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Dans un exposé fait à la plénière de cette commission mixte, les représentants de la commission de la CEDEAO ont expliqué la situation politique du Burkina Faso qui, pour des raisons liées à l’insécurité, semble ne pas préoccuper tant les autorités de la transition.
En Guinée, les pourparlers se poursuivent entre les autorités de la transition et la classe politique avec l’appui de la CEDEAO, en dépit de quelques difficultés.
Pour le cas du Mali, un pas a été franchi avec la décision des autorités militaires d’organiser très prochainement un référendum constitutionnel.
Au cours des débats qui s’en sont suivis, les parlementaires de la CEDEAO ont voulu savoir si la question de la sécurité, prise comme prétexte par ces militaires pour arriver au pouvoir, est réglée ou en voie de l’être.
Dans sa réponse, le responsable de la CEDEAO a indiqué que pour le moment aucune avancée dans ce domaine n’est constatée, au contraire, la situation ne fait que s’empirer avec la recrudescence des attaques, des morts et une occupation à près de 60% du territoire par les djihadistes au Burkina Faso.
Questionnés sur ce que fait la CEDEAO dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans ces pays, les représentants de l’institution communautaire ont souligné que la CEDEAO a déboursé quelque 100 millions de dollars au Burkina, Niger et au Mali pour faire face au terrorisme.
Ce financement a servi à l’achat d’équipements, de renseignement, et la formation de ces trois forces armées.
Ils ont également fait savoir que 5 autres millions de dollars ont été déboursés par la CEDEAO au profit du Niger, du Burkina Faso et du Nord Nigéria pour financer des actions humanitaires.
La demande d’acquisition d’armements pour ces trois pays auprès de la CEDEAO dont l’étude en temps normal se faisait en trois mois est ramenée à 10 jours.
Sur le plan militaire, l’institution communautaire étudie la possibilité d’une mise en place d’une force d’intervention rapide pour lutter contre le terrorisme dans l’espace communautaire.
Abordant les évènements politiques du Sénégal, il a été relevé que le pays n’a jamais connu de coup d’Etat et que ces évènements n’ont pas atteint un niveau où la CEDEAO pouvait intervenir dans la mesure où jusque-là le Président Macky Sall ne s’est pas encore prononcé pour un troisième mandat.
Certes, ont-ils reconnu, il y a des évènements qui se déroulent du fait de certains hommes politiques du pays et qui doivent interpeler tout le monde. Ils ont, à cet effet, relevé la nécessité d’intervenir au Sénégal avant que la situation ne dégénère.
Notons également que cette commission a examiné, avec les représentants de la commission de la CEDEAO, les préparatifs des élections en Guinée Bissau, Sierra Léone et au Libéria pour lesquels la CEDEAO dit suivre avec attention ce qui se passe dans ces pays où il y a quelques poches de contestations, mais qui peuvent trouver politiquement des solutions. Elle entend accompagner ces pays dans ce processus.
Au terme donc de ces travaux, un rapport sera dressé et envoyé à la plénière du parlement qui appréciera, indique-t-on.
AS/ANP 0140 mai 2023