Niamey, 22 juin (ANP)- Poursuivant les travaux en séance plénière de la première session ordinaire au titre de l’année 2023, dite session des lois de l’Assemblée Nationale, les Parlementaires ont adopté, ce jeudi 22 juin 2023, la loi modifiant l’article premier de la constitution pour intégrer le texte du nouvel hymne national « L’honneur de la patrie ».
Pour rappel, à la veille de son accession à l’indépendance et à l’instar de plusieurs colonies Françaises d’Afrique, le Niger a adopté un ensemble d’attributs lui permettant d’aspirer légitiment à la souveraineté internationale.
A cet effet, le Niger s’est vu ainsi doté d’un hymne national « la Nigérienne » dont le processus a débuté en décembre 1959.
Le présent projet de loi, indique-t-on, a pour objectif de modifier l’article premier de la Constitution pour remplacer l’hymne national par « l’hymne de la République » et la Nigérienne par « l’honneur de la patrie », et ce conformément aux dispositions de l’article 173 (nouveau) de la Constitution du 25 novembre 2010.
Malgré toutes les valeurs d’attachement à l’identité nationale et à la paix, il ressort que cet hymne de par sa composition cache un certain nombre de messages faisant ressortir toujours un rapport de dépendance, de subordination, d’inféodalité et de racisme notamment aux 3ème et 4ème vers de la 1ère strophe: «Soyons fiers et reconnaissants / de notre liberté nouvelle » au 5ème vers de la première strophe «évitons les vaines querelles» et du refus de reconnaissance de l’identité culturelle de l’autre au 8ème vers de la 1ère strophe «de notre race sans tutelle».
Pour combler ces insuffisances, plusieurs tentatives de réécriture ont été faites pour les adapter à nos préoccupations sociales, culturelles et affirmer notre souveraineté.
C’est dans ce cadre qu’il a été mis en place un comité d’experts en 2019 pour proposer un nouvel hymne National. C’est ainsi qu’il a été retenu le texte et la mélodie de « l’honneur à la patrie » correspondants à la solution de toutes les insuffisances de la « la nigérienne » soulevées plus haut. En effet, le nouvel hymne enracinera la promotion de l’égalité, la liberté, la fraternité, le patriotisme, l’unité nationale en lien avec le panafricanisme et qui traite des dimensions sociales, culturelles, et souveraineté, note-t-on.
Prenant la parole à cette occasion, le commissaire du gouvernement, ministre de la culture, du tourisme et de l’artisanat, M. Mohamet Hamid, a salué le soutien des députés qui ont accordé un vote à l’unanimité en faveur de cette loi « par la grâce d’Allah, nous assistons aujourd’hui à un moment décisif de l’histoire de notre pays qui vient de se doter d’un hymne conforme à la dignité de son peuple.
‘’Par ce vote massif vous venez de montrer le sens de responsabilité et du patriotisme qui anime chacun d’entre vous’’, s’est réjoui le ministre de la culture tout en affirmant de transmettre toute sa ‘’gratitude, car vous venez de nous doter d’un instrument juridique majeur ».
MAM/AS/ANP 0161 juin 2023