Shandong : une quinzaine de journalistes africains visite le Temple de Confucius (Qufu) (Par Tsahirou Abdoua, envoyé spécial de l’ANP en Chine)

Shandong : une quinzaine de journalistes africains visite le Temple de Confucius (Qufu) (Par Tsahirou Abdoua, envoyé spécial de l’ANP en Chine)

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Pékin, 29 sept (ANP) – Le temple de Confucius de Qufu dans la province de Shandong a reçu une visite des journalistes africains du Centre de Communication de Presse Internationale de Chine (CIPCC) dans l’après-midi du mardi 26 septembre 2023 situé dans la ville natale de Confucius. Il s’agit des journalistes africains de différentes nationalités à savoir le Niger, le Nigéria, le Mali, le Sénégal, la Guinée Conakry, la Gambie, le Kenya, la Somalie etc. Ce temple est le premier et le plus important des temples confucéens. Il est localisé à Qufu, principale ville de la province de Shandong, en République populaire de Chine. La visité a débuté par le temple ensuite la résidence familiale de Confucius comme les 2 endroits sont contiguës. Les journalistes africains accompagnés par une guide touristique très professionnelle ont sillonné tout le temple ainsi que la résidence familiale du grand philosophe et homme politique Confucius. C’est un temple très vaste constitué de plusieurs salles, chapelles, pavillons, que les journalistes africains ont visité sous une pluie fine. L’ on peut retenir que les médias africains ont visité le pavillon Kuiwen, le pavillon aux 13 stèles impériales, les portes Lingxingmen, Shenshimen, Hongdaomen, Dazhongmen, et Tongwenmen, également l’autel de l’Abricotier (Xingtan), le grand temple de Confucius (Dachendian), la salle Donhxian, la chambre à coucher (Sindian), le puits de Confucius entre autres.

Il faut noter que la construction du temple a commencé en 478 avant J.C., à l’emplacement même d’une simple maison traditionnelle de 3 pièces où Confucius aurait vu le jour. Au cours de son histoire, il a été détruit puis reconstruit plusieurs fois. Après une longue période de rénovation et de démarches menées par le gouvernement chinois, le site et tous les vestiges qu’il renferme fut inscrits en 1994 au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Temple fait partie des 3 monuments de Qufu qui composent le site. Les deux autres étant la résidence familiale des Kong, généreux donateurs et bienfaiteurs du Temple et le cimetière de Confucius. Érigé en l’honneur du célèbre philosophe, homme politique et pédagogue, Confucius, le temple n’était à l’origine qu’un mémorial, notamment sous la dynastie des Ming et des Qing. Les préceptes enseignés et laissés en héritage par Confucius, influencèrent profondément la culture chinoise qu’il fut considéré comme le « Modèle sacré du maître pour dix mille générations » et font de lui un véritable maître à penser pour tous les empereurs qui se succédèrent. Ses descendants directs mâles qui ont vécu à Qufu, qui se sont occupés de l’entretien des lieux et furent par la suite, furent anoblis. La résidence n’était à la base qu’une petite maison modeste, typique de la région, en pierre et en bois. Elle était adossée au mur du Temple, du côté est. Elle s’est aussi agrandie au fil du temps pour devenir une demeure, aristocratique à l’image des descendants en ligne directe du maître et s’étale aujourd’hui sur 7 hectares avec 170 bâtiments. Elle regorge de vestiges en matière de coiffes et d’habits de l’époque ainsi que de très vieux documents politiques et sociaux. Le cimetière, quant à lui, est situé à 1100 mètres au nord de la ville et abrite le tombeau de Confucius mais aussi de 100 000 de ses descendants. La tombe de Confucius qui se situe sur les rives de la SI, est en forme de hache avec une stèle en brique destinée au sacrifice et est devenue depuis, un véritable lieu de pèlerinage.

Le temple compte à lui seul 104 bâtiments qui s’étalent sur 14 hectares. Les bâtiments du Temple étaient construits de manière méticuleuse avec une architecture typiquement chinoise. De multiples travaux furent nécessaires pour son agrandissement et son embellissement. En 1012, sous la dynastie Song, le temple fut agrandi en 3 secteurs. Il fut ravagé par plusieurs incendies, reconstruits, rénové plusieurs fois dans les siècles qui suivirent. En 1331, un mur d’enceinte à l’image de celui du palais impérial fut érigé pour clôturer le temple. Un immense portail permet d’y accéder. La voie processionnelle menant aux premiers édifices est bordée par des cyprès et des pins. Dès l’entrée, les bâtiments, les arcades mémoriaux et les cours de formes classiques en carré, se succèdent sur un axe central, séparés par de petites portes. Dans la partie principale, c’est-à-dire dans la 4ème cour, on pénètre dans les édifices religieux. Les bâtisses aux murs rouges et aux tuiles jaunes impériales, sont imposantes et majestueuses. Elles sont entourées de pins verts qui sont, selon l’idéologie confucéenne, le symbole de l’harmonie. L’évolution du temple est étroitement liée à l’histoire de Confucius et à celle de ses descendants ainsi qu’à l’histoire tourmentée et troublée de la Chine. En effet, ce sont ses descendants qui s’en sont occupés pendant des siècles. Durant la dynastie Ming, on craignait des invasions barbares, et des renforts ont été apportés à la structure du Temple comme la tour qui sert de refuge en cas d’attaque ou encore le mur d’enceinte. Le  » Dacheng Hall » qui signifie « maître avec succès » est la salle principale de ce complexe. Il mesure 24,8 mètres sur 21 mètres. Sa hauteur est impressionnante et il représente parfaitement la richesse architecturale de la Chine de l’époque. En face de cette salle se tient « l’Autel abricot », qui est le lieu où il prêchait et enseignait à ses élèves. Le « Kuiwen Pavillon » est la bibliothèque du Temple. C’est une maison à deux étages élégamment conçus en bois. Dans les étages supérieurs sont gardés les livres et les documents, tandis que la salle du bas est réservée aux sacrifices.

On peut y découvrir de nombreuses pièces de collections et des œuvres d’art, sans compter les centaines de milliers d’archives des dynasties Ming et Qing réalisées à différentes périodes. Parmi ces objets précieux, on distingue la statue à l’effigie du Sage lui-même et qui a été placée dans l’enceinte du Temple. Cette statue est la consécration à titre posthume du penseur. Sur l’image, il porte la couronne traditionnelle de l’empereur avec son bord plat qui indique son rang impérial. Il y a aussi le « Rock Garden » qui est une roche prélevée dans les jardins du lac Tai et aujourd’hui, debout dans la cour extérieure. Elle témoigne de la richesse et du goût de la famille Kong pour les belles choses. Son extraction et son transport ont exigé un investissement important. Les stèles édifiées dans les arcades mémoriaux sont les marques laissées par les différents empereurs pour témoigner de leur passage, de leur sacrifice et de leur donation pour l’entretien du Temple. Il en existe plus de 1000 sur l’ensemble du site. Les calligraphies chinoises, les documents, les sculptures et les peintures d’une valeur inestimables sont gardées au Temple. Enfin, on compte environ 10 000 arbres plantés, des centaines de sculptures de dragon sur pierre datant des Ming et des Qing, des objets précieux, des illustrations gravées, des bas-reliefs.

Tout au fond, à l’arrière de l’enceinte, à l’abri des regards, de la vie publique du Temple, et dans une grande intimité, se situe la dernière zone qui renferme les quartiers d’habitation. Le temple gagne sa renommée par sa grandeur et par ses vestiges culturels. Son agencement ordonné et sa beauté ont servi d’inspiration et de modèle pour tous les autres temples confucéens disséminés en Asie du sud et de l’est.

TSA/SML/ANP/146/Septembre 2023

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