Niamey,09 Septembre (ANP)-A Niamey, un sondage d’opinions des populations sur la gouvernance politique et la coopération internationale fait ressortir qu’environs 92% des habitants de Niamey se disent prêts à supporter les sanctions imposées par la CEDEAO (fermeture des frontières, coupure de courant etc.) pour soutenir la transition militaire en cours au Niger.
En effet, un groupe de chercheurs du Niger, du Burkina Faso et du Mali a mené une étude portant sur l’opinion des populations de Niamey, de Bamako et de Ouagadougou sur l’actualité de la gouvernance politique et la coopération internationale dans ces pays respectifs.
La substance de cette étude « cas de Niamey » a été présentée à la presse ce samedi 09 Septembre 2023 à l’hôtel Homeland de Niamey par Dr. Nouhou Abdoul-Moumouni, enseignant -chercheur à l’université André Salifou de Zinder et chercheur à GRADE Africa.
L’étude a fait ressortir également que les plus grands défis que le Niger rencontre actuellement sont principalement la lutte contre l’insécurité et les djihadistes ; la lutte contre la pauvreté, la vie chère et la crise alimentaire.
Le chômage, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption font partie aussi des défis du moment.
Le sondage montre que 77,1% sont très satisfaits de la composition du gouvernement actuel. 91,7% sont très fiers de la capacité de l’armée à lutter contre les attaques terroristes.98% des personnes interrogées sont contre la présence de bases militaires françaises au Niger.
Ils sont 95,8% contre la poursuite de la collaboration avec la France. Aussi, 97% de cette population est contre l’intervention militaire de la CEDEAO et 91,5% sont prêts à supporter les sanctions imposées par cette organisation pour soutenir la transition militaire en cours.
On note, par ailleurs, une opinion très défavorable des pays comme la France, la cote d’ivoire, le Benin et le Nigeria à l’endroit de certaines personnalités comme l’ancien président Issoufou Mahamadou et Mohamed Bazoum.
D’après ce chercheur, le but de cette étude est de contribuer de manière intellectuelle et citoyenne à la construction d’un débat national sur la question de la situation actuelle du pays et aussi de répondre à un souci d’inclusion sociale qui permet aux minorités de dire leur position.
Il permet aussi de promouvoir l’utilisation des sondages d’opinions, et plus largement le rôle du statisticien dans la promotion d’un débat public saint et de qualité.
Globalement, «le résultat montre une nouvelle tendance visant à personnaliser ce message de recherche de souveraineté », a-t-il révélé.
Dr. Nouhou Abdoul-Moumouni de souligner par la suite qu’il est intéressant de voir, les paisibles citoyens personnaliser un discours et d’avoir une position qui globalement s’aligne avec l’ambiance du moment « c’est ça aussi les défauts des enquêtes d’opinions puisqu’elles traduisent un ressenti à un moment particulier dans un contexte particulier », a-t-il précisé.
« Les gens ne sont pas uniquement focalisés vers un débat sur les réactions souverainistes pures et simples mais ont aussi cette capacité d’analyser et de voir ce qui est important et vital pour le pays tout de suite », a ajouté l’universitaire nigérien.
L’étude a été faite sur la base d’un échantillon de 1.200 individus âgés d’au moins 18 ans, note-t-on.
AIO/AS/ANP 036 septembre 2023