Dosso, 29 Nov (ANP) – Depuis qu’il a perdu la vision il y a de cela quelques années, Roger le Moine se déplace avec une canne blanche. Avec le combat qu’il mène dans le cadre de la culture, ses fans et tout le public l’ont surnommé « La Canne Blanche ». Malgré son handicap, Roger le Moine ou la Canne Blanche ne désespère pas. C’est ainsi que très touché par la nouvelle situation de son frère, Haoua Capochichi, elle aussi actrice de talent l’aida à fonder le groupe Baobab. Ils seront rejoints par six artistes. Le groupe ainsi formé se compose de 8 artistes dont quatre malvoyants.
De sa création à aujourd’hui, le groupe Baobab a réalisé à son actif, deux albums : « Labou Sanni No » et « Soguey Wandiya » dont le contenu est composé de musique et des contes et légendes. Compte tenu de tout ce qui se passe en Afrique principalement au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et au Niger, le groupe Baobab dirigé par « La Canne Blanche » le célèbre artiste de la cité des Djermakoyes a décidé d’apporter sa contribution à la construction de notre cher pays le Niger car dira-t-il, personne ne viendra changer le visage de notre pays à notre place. L’on assista alors à la naissance du premier album du groupe Baobab dont les thèmes traient de la paix, la cohésion sociale, la contribution de la jeunesse pour le développement du Niger. Déjà à la place de la résistance à Niamey, l’artiste a présenté un morceau tiré de l’album Labou Sanni No.
Pour marquer son engagement à cette grande mobilisation des nigériens à la faveur des évènements du 26 juillet dernier, le groupe Baobab a décidé de parcourir les 8 départements de la région de Dosso pour apporter aux populations en particulier à la jeunesse, le message de la paix, de l’unité, de la cohésion sociale etc. Au cours de cette grande tournée régionale, le groupe va inviter la jeunesse à se réveiller, à s’adonner au travail pour être une jeunesse responsable. Les recettes et autres contributions issues de cette tournée seront reversées au Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie.
Mais le groupe Baobab ne s’arrêtera pas au bout du chemin. Fidèle à son engagement, « La Canne Blanche » et sa sœur Haoua Capochichi préparent actuellement le vernissage des deux albums qui aura lieu le 23 décembre 2023 à la maison de la culture Garba Loga de Dosso. A cette cérémonie, seront invités les scolaires de Dosso, les fans et toute la population de la commune seront aussi au rendez-vous ; une occasion qui sera donnée à leurs fans pour découvrir les nouvelles créations des dignes fils du terroir.
En vue de réaliser ce rêve qui lui est cher, La canne Blanche et ses compagnons d’infortune ont fait le porte à porte pour expliquer ce qu’ils comptent entreprendre. Plusieurs personnes et des autorités ont apporté à l’artiste leur contributions pour la réalisation du vernissage de ces deux albums. Roger Le Moine se rendra ensuite au Mali en pays Dogons sur invitation dans le cadre du festival des contes et légendes ; festival prévu pendant les grandes vacances.
Parlant justement de l’importance des contes et légendes, Roger le Moine dira que les grands conteurs nigériens à l’image de Djelba, Djado Sékou nous ont quittés et il est du devoir des artistes nigériens de perpétuer ce patrimoine artistique qu’ils nous ont légué. C’est pourquoi, la Canne Blanche a puisé dans leur album pour présenter au Mali au pays Dogons la légende des jumeaux.
Après 25 ans de carrière musicale, « La canne Blanche » dira que la musique nourrit bien son homme. Partout où il passe, il est accueilli à bras ouverts et on lui facilite ce qu’il est venu chercher. Dans la région de Dosso dit-t-il, la relève est assurée. Au début, c’étaient les Haoua Zaley, Garba Loga, Hama Dabgué qui faisaient la renommée de la région de Dosso sur le plan musical. Aujourd’hui, une nouvelle génération d’artistes est apparue à l’image de Féno, Jonh Sofakoley, Haoua Capochichi et bien d’autres artistes originaires de Dosso vivant à Niamey qui font la fierté de la musique moderne nigérienne.
La « Canne Blanche » n’a pas pour autant perdu de vue la situation des enfants malvoyants. Il faut a-t-il souligné les inscrire à l’école pour leur apprendre à lire et à écrire car eux aussi ont leur mot à dire dans la construction nationale.
MA/SML/ANP/165/Novembre 2023