Arrestation au Bénin d’une délégation de WAPCO Niger : Le Niger dénonce des violations de l’Accord sur le Pipeline

Arrestation au Bénin d’une délégation de WAPCO Niger : Le Niger dénonce des violations de l’Accord sur le Pipeline

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Niamey, 07 juin (ANP) – L’arrestation au Bénin d’une délégation de cinq agents de WPACO Niger a été opérée en violation flagrante de l’accord qui lie le Niger et le Bénin relatif à la construction et à l’exploitation d’un système de transport des hydrocarbures par pipeline signé le 23 janvier 2019. C’est ce qui ressort du point de presse conjoint animé le jeudi 6 juin 2024 par les Ministres nigériens du Pétrole et de la Justice.

Le Ministre du Pétrole Barké Bako Mahaman Moustapha a relaté à la presse les conditions de l’arrestation de ces cinq agents de WAPCO Niger dont sa Directrice Générale Adjointe, alors que le Ministre de la Justice a étalé les différentes violations de l’accord sur le Pipeline Export Niger-Bénin (PENB).

Selon le Ministre Barké, la délégation nigérienne est arrivée régulièrement au Bénin pour superviser les opérations de mesurage et de contrôle des échantillons du chargement du deuxième bateau devant transporter le pétrole brut du Niger (le Meleck) destiné à l’exportation, précisant que les autorités béninoises étaient bien au courant de la mission.

Aussi, a-t-il déploré cette arrestation illégale et la volonté manifeste du Bénin d’empêcher à la partie nigérienne d’accéder aux installations de la Station terminale de Sémè Kpoji du PENB pour contrôler les opérations de chargement du brut, en vérifier notamment la régularité. « Le Niger ne peut pas accepter que ce chargement ait lieu dans ces conditions », a fait savoir le Ministre Barké.

Et en dépit des démarches entreprises par les deux sociétés chinoises qui exploitent le pétrole nigérien, à savoir CNPC et WAPCO, les autorités du Niger sont aujourd’hui contraintes, au regard de la situation des agents de WAPCO Niger, d’arrêter l’opération du chargement de ce deuxième bateau, a expliqué le Ministre Barké.

Bien plus, a-t-il annoncé, sur instructions du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), « si jusqu’à 17 heures (heure de Niamey) aujourd’hui (jeudi 6 juin 2024, ndlr) nos équipes ne sont pas libres de leur mouvement et ne sont pas remises dans leurs fonctions d’inspecteurs de cette cargaison, d’arrêter la station initiale de Koulélé (située dans les champs pétroliers d’Agadem au Niger, ndlr) ».

Quant Ministre de la Justice Alio Daouda, il a édifié sur les différentes violations de l’accord sur le Pipeline. Il a d’abord rappelé que c’est la 2ème fois que des ressortissants nigériens sont arrêtés par l’armée béninoise, indiquant que « ce comportement prouve une fois de plus la mauvaise foi caractérisée des autorités béninoises en ce qu’il est contraire aux clauses des accords signés et régulièrement ratifiés dans le cadre du Pipeline Export Niger-Bénin ».

Le Ministre de la Justice a, en effet, fait savoir que « selon l’article 3 de l’accord bilatéral entre la République du Niger et la République du Bénin relatif à la construction et à l’exploitation d’un Système de transport des hydrocarbures par pipeline signé le 23 janvier 2019, la République du Bénin reconnait et octroie à la République du Niger le droit de transit sur le territoire de la République du Bénin des hydrocarbures produits sur le territoire de la République du Niger et transportés à travers le Système de Transport ».

« Les Etats Parties conviennent que le droit de transit accordé à la République du Niger en vertu des dispositions du paragraphe 3.1 ci-dessus bénéficie également, mutatis mutandis, aux expéditeurs des hydrocarbures produits en République du Niger », a-t-il ajouté.

« Dans l’exercice de son droit de réglementation des opérations de transport effectuées sur le Système de Transport Béninois, la République du Bénin s’engage à prendre toute mesure de nature à faciliter le transit et à s’abstenir de prendre unilatéralement et, dans tous les cas sans l’accord préalable de la République du Niger, toute mesure de nature à restreindre ou à entraver le transit sur son territoire des hydrocarbures en provenance de la République du Niger à travers le Système de Transport », a-t-il en outre révélé.

Selon le Ministre Alio, ces mêmes clauses justifient le droit des représentants nigériens en tant que représentants des expéditeurs à remplir leurs obligations et leur présence permanente au Terminal de Sémè pour que les activités opérationnelles continuent.

« De ce fait, a conclu le Ministre de la Justice, l’Etat du Niger se réserve le droit d’user de toutes les voies légales conformément à l’article 25 du chapitre 14 de l’Accord bilatéral ».

ADA/KPM/ANP-034 Juin 2024

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