In’ Gall : terre de contrastes et des plaines

In’ Gall : terre de contrastes et des plaines

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Agadez, 30 JUIN (ANP)- Située à 160 km au sud-ouest d’Agadez, In Gall, bâtie en contrebas de la colline Awalawel, et lieu de rassemblement annuel de la cure salée ou Tinekert, pointe de loin à l’horizon bien avant que le fortin ou la palmeraie n’apparaissent au voyageur après qu’il finit de parcourir la bretelle de 60km qui la sépare du village de Mararaba.

A la croisée des grandes routes caravanières, à mi-chemin entre Agadez et Tahoua, In ’Gall, tel un mirage qui surgit des grands espaces désertiques, tentant de donner un sens à son destin.

Casée entre une palmeraie et une ceinture verte qui servent de remparts contre les vents de sable,In ‘Gall se laisse découvrir dans son âme et ses mystères.Le brassage des populations du sud et du nord, restitue davantage à la localité son cliché passé et présent.Un passé qu’on évoque comme si le temps s’est arrêté à une époque récente de son apogée.

En effet, grâce au florissant commerce caravanier, In ‘Gall fut une plaque tournante des activités socio-économiques de la région.Point de transit entre le nord et le sud , elle était également le point de passage entre Tahoua,Agadez et Arlit d’une part, et Assamaka , Tamanrasset et Arlit d’autre part.

Le commerce des dattes, du sel et des produits pastoraux, a été florissant à un moment donné de l’histoire.

Ce commerce n’est plus ce qu’il était .En réalité le « déclin » économique est arrivé ici comme le couperet d’une guillotine. La route de l’uranium dont le tracé a ignoré In ‘Gall, a été déviée d’une soixantaine de kilomètres. Sur le tracé initial, il était prévu que la Route Tahoua-Arlit (RTA) passe par la cité des In’Gallawa, mais l’on impute cette grosse erreur, à certaines personnalités d’antan de la zone, qui n’ont pas lutté pour qu’il en soit ainsi. La RTA allait permettre à In ‘Gall de bénéficier des retombées du trafic routier Tahoua, Agadez, Arlit. Cela a périclité cette localité sur la liste des villes oubliées par les traceurs de routes de l’époque.

Pendant la cure salée, ce grand rassemblement des éleveurs nigériens, la ville d’In’ Gall s’anime et ses ruelles invitent à la découverte .Le marché local rassemble des éleveurs, peulhs, touaregs, autour de quelques commerçants arabes et haoussa et les populations résidentes. On y trouve de beaux harnachements de chameaux, des tissus indigo qu’affectionnent les touaregs, des bijoux, de fanfreluches, de selles de méharée confectionnée avec art etc.

Pendant la cure salée, devant la tribune officielle, le tendé résonne, frénétique, et les peulhs bororos ou waddabés animent le guéréwal, la grande fête de la beauté du corps qui donne l’occasion à des mariages bororos.

La cure salée, ce grand mouvement de la transhumance pastorale en direction des zones salées n’est pas une simple manifestation. C’est plutôt un mouvement progressif qui s’opère dès les premières pluies et jusqu’à la fin de l’hivernage pour libérer les zones agricoles du sud et exploiter les pâturages du nord.

Le bétail y trouve l’amcheken, plante caractéristique de cette plaine et boit l’eau salée aux sources de TiguidanTessoum, de Gélélé, Azelik, In’abangarit, Fagoshia.

Dans la zone de l’Irhazer, aires de pâturage par excellence des éleveurs, pays de plaines et de collines l’horizon s’étend sans fin et frémit en mirages où se reflète le moindre arbuste ou le chameau de passage, dont les lignes verticales prennent des dimensions sans proportion avec la réalité.

Les localités les plus importantes du département d’In Gall et Tigidan-tessoum qui forment deux flots sédentaires dans une région occupée uniquement par des nomades, se trouvent dans la dépression périphérique des argilites de l’Irhazer, au pied de la falaise de Tigiddit jusqu’aux premiers contreforts de l’Aïr.

Entre ces reliefs s’étend une immense plaine, parsemée de flots, avancée de la falaise de grès du Tegama , de Tegidda, de la montagne d’Azuza, qui se trouve au-delà de l’Eghazer. Dans l’îlot central, moins élevé, le grès apparait à nu, et les sources, profitant de ces cassures, sourdent dans le creux des rochers à Tegidda ,Gélelé, et Azelik.

Les crues des kori qui dévalent de la falaise de Tiguidit modifient en dépit des digues de protection la palmeraie d’In Gall, en arrachant les dattiers des rives convexes. In Gall et Tigidan-tessoum se trouvent dans une région déjà présaharienne.

Région de plaines argileuses aux horizons infinis, sur lesquels se détachent des buttes de grès, sentinelles avancées de la falaise de Tiguidit, c’est aussi une terre de contrastes entre les kori , les lits de sable sec, les plaines où le vent arrache une fine poussière qui souvent se concentre en tourbillons à axe vertical montant haut dans le ciel, en se déplaçant rapidement. Dans cette région, la saison des pluies donne la récolte des dattes, alors qu’elle interdit la production du sel.

AH/AMC/ANP/DMM/JUIN 2016

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