Agadez, 30 juin (ANP)-‘’A In ‘Gall,22.261 têtes de bétailont été charriés par les eaux, 644 ménages sinistrés, 161maisons effondrées, des jardins et des motopompes disparus,suite aux récentes crues des koris en furie’’ déclare le Préfet du Département, M. Alhouseini Biky, dans un entretien accordé à notre Correspondant dans la Région.
Question : Monsieur le Préfet, In’ Gall a enregistré le 14 juin dernier, de fortes précipitations qui ont occasionné d’importantes pertes pour les populations. Qu’est ce qui s’est passé ce jour-là au pied de la palmeraie ?
Réponse : donc ce jour-là, mardi 14 juin 2016, il y a eu de pluies très violentes, des pluies torrentielles durement ressenties dans la ville et les villages environnants où nous avons enregistré 85 mm de hauteur d’eau. Ce n’es peut être pas grand-chose sous d’autres cieux, mais ici au niveau de In’ Gall c’est très important surtout lorsqu’on sait que cette région de vastes plaines et de vallées est fréquemment inondée en saison pluvieuse. Cette pluie a commencé à In’ Gall, et s’est très vite répandue dans les autres villages du Département. Cela a été, disons spontané.Les animaux qui pâturaient dans cette zone de l’Irhazer, aire de pâturage par excellence des éleveurs, ont été surpris dans les vallées et koris, mais aussi de certains points d’eau où par milliers ils ont été charriés par la violence des écoulements d’eaux qui les ont emportés vers d’autres horizons.
Dans l’immédiatavec une telle pluie qui s’est abattue sans répit, il était quasiment impossible aux éleveurs et aux autorités d’intervenir pour au moins limiter les dégâts .C’est peut être un autre péril qui a été évité de justesse par la grâcedivine.
Le lendemain, quand nous nous sommes rendus sur les lieux, nous avons trouvé une situationcatastrophique jamais connuede mémoire des populations de cette région. Nous avons trouvé dans certaines zones des grands éleveurs qui ont perdu plus de 1500 têtes de bétail.Des cadavres d’animaux ont été retrouvés morts par centaines et plus en certains endroits.
Question :M.Monsieur Préfet, avec ces milliers de cadavres dont certains sont ensevelis, on ne risque pas de maladies?
Réponse : Justement, c’est une des préoccupations en ce moment ou nous ne sommes qu’à mi-parcours du bilan provisoire de ce sinistre .Jecrois fermement à la volonté des plus hautes autorités de ce pays pour la gestion de ces catastrophes qui résultent des variations climatiques
Question : Vous êtes à mi-parcours du bilan provisoire de ce sinistre .Peut-on avoir une idée des pertes occasionnées par les pluies.
Réponse : Nous sommes à peine aux 2/3 des évaluations provisoires,ce qui nous donne déjà plus de 22.261 têtes de bétails emportés par les eaux, 644 ménages sinistrés, 161maison effondrées, 8 cases traditionnelles détruites ,60 jardins détruits également, des puits ensevelis, 32 motopompes ensevelies ou inondées, disons perdues et une boutique détruite. Mais tout cela n’est que provisoire, il faut prévoir beaucoup plus .Il faut noter que dans le département d’In ‘Gall, l’élevage constitue la principale activité économique et la source essentielle de revenus des populations.C’est tout un capital économique composé essentiellement de camelins, bovins, ovins, caprins, asins, équins qui vient d’être en partie anéanti par les eaux de pluies .
Le commerce du bétail permet aux populations de faire face à leurs besoins essentiels .Nous sommes dans un Département qui a cette particularité d’avoir de meilleures terres salées dont les qualités nutritives et thérapeutiques pour les animaux sont indéniables pendant la saison des pluies à telle enseigne que cette Zone attire toujours des éleveurs tant de la Région d’Agadez que celles du pays.
Je tiens à préciser que certains éleveurs ont tout perdu de cette richesse qui faisait leur fierté, leur moyens de subsistance .Il faut nécessairement que dans un temps raisonnable ces derniers trouvent de quoi surmonter cette épreuve douloureuse.
Question : La palmeraie d’In Gall a été touchée également par l’écoulement des eaux ?
Réponse : effectivement des pertes ont été enregistrées pour ce qui concerne seulement les régimes. Elles sont intervenues en début des pluies jusqu’au mois d’Aout qui coïncide avec la récolte des dattes et leur mise en sac.
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Question : C’est la première fois que ce genre de sinistre arrive aux In’Gallawa ?
Réponse : Pas du tout .Déjà en 2006 une catastrophe a été enregistréeaprès 60mm de pluies, mais qui n’a pas fait des dégâts comme celle du 14 juin passé.Je tiens aussi à préciser une fois de plus que c’est un écoulement d’est en ouest qui a été vécu à In’ Gall.Mais des ONGont déjà commencé à se manifester pour aider les populations.
(Propos recueillis par Abdoulaye Harouna)