Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,Monsieur le Haut Représentant du Président de la République,Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République,Mesdames et Messieurs les Ministres,Honorables Députés,Monsieur le Secrétaire Général du CAMES,Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et ReprésentantsDes Organisations internationales,Eminents Enseignants Chercheurs,Mesdames et Messieurs, C’est à Niamey que fut créée, le 22 Janvier 1968, il y a de cela cinquante ans, sous l’impulsion du Président Diori Hamani et de ses pairs de l’espace francophone, l’Organisation Commune Africaine et Malgache (OCAM), ancêtre du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES). Le CAMES donc cinquante ans et la célébration , ici à Niamey, du jubilé d’or consacrant son cinquantenaire du honore notre pays qui a, par ailleurs, fourni à l’Afrique certains de ses premiers scientifiques de renom : je veux parler du professeur Abdou Moumouni, premier Africain agrégé en sciences physiques et chercheur émérite en énergie solaire, du professeur Ba Boubacar, premier Mathématicien Africain diplômé de l’Ecole Normale Supérieure, cette célèbre et prestigieuse école française de formation supérieure des enseignants et chercheurs, du professeur Dan Dicko Dan Koulodo, éminent chimiste, premier responsable exécutif de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) qui a donné naissance à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). C’est avec beaucoup d’émotion que j’évoque le souvenir de ces trois grands professeurs, surtout que j’ai eu la chance d’avoir été enseigné par deux d’entre eux, en mathématique pour l’un et en thermodynamique pour l’autre. Tous les trois ne sont plus parmi nous. Que leurs âmes reposent en paix et que leur exemple soit une source d’inspiration pour notre jeunesse afin que l’Afrique produise d’avantage d’enseignants et de chercheurs à la hauteur de leur réputation. Mesdames et Messieurs, En relisant le discours prononcé par le Président DIORI Hamani à l’occasion de l’évènement dont nous fêtons le cinquantenaire aujourd’hui, le mot suivant a retenu mon attention, je cite : « quelle claire leçon sommes-nous en droit de tirer, quel chaud réconfort pouvons-nous éprouver, quels valables espoirs nous est-il permis de nourrir, en constatant tout simplement ce fait : aucune défaillance ; nous sommes tous présents ; nous sommes tous fidèles au rendez-vous que nous avions fixé. Cette unanimité traduit sans équivoque que, si chacun des Etats membres de notre organisation se trouve , en ce moment même, confronté à des difficultés de nature et d’acuité très diverses, qui affectent tantôt séparément, tantôt conjointement sa propre vie nationale et ses relations extérieures, chacun d’eux cependant a pleine conscience de ce que ses responsabilités nationales ne peuvent être dissociées de ses responsabilités Africaines ; que l’intérêt et le devoir lui imposent de conserver une vision des évènements et des situations élargie aux dimensions de l’AFRIQUE et du monde… ». Le CAMES est justement le fruit de cette vision élargie de l’Afrique, une Afrique intégrée dans tous les secteurs de la vie économique et sociale. Du reste, de tous les instruments d’intégration dont s’est dotés notre continent, je considère, à long terme, que le CAMES est l’instrument d’intégration le plus décisif, car sa vocation concerne l’accumulation de ce que l’homme peut avoir de plus précieux : le savoir-faire et la connaissance, tous indispensables à la renaissance de notre continent. Fruit d’une vision élargie de l’avenir de notre continent, le CAMES, c’est l’intégration des cerveaux ; le CAMES, c’est la coopération des intelligences, c’est à dire la forme d’intégration la plus avancée, la plus achevée et, en contribuant à lutter contre l’ignorance et l’obscurantisme, il peut contribuer à renforcer cette vision, car l’ouverture d’esprit, que le savoir permet, élargit l’horizon et met l’homme au-dessus des replis identitaires au sein de son pays, d’abord, et à l’échelle du continent et du monde ensuite. C’est pourquoi, je salue et encourage les activités innovantes en cours d’exécution au niveau du CAMES, notamment l’élaboration du guide de bonnes pratiques et des directives de l’Assurance Qualité de l’Enseignement Supérieur. De telles initiatives sont indispensables pour assurer un enseignement de qualité et accroître l’attractivité des universités et institutions africaines dans un environnement mondial très compétitif et ouvert. L’Afrique doit abriter des foyers de recherche et d’innovation de haut niveau et participer pleinement à ce rendez-vous du donner et du recevoir qui caractérise un monde de plus en plus globalisé. L’Afrique doit cesser d’être une simple consommatrice de produits et innovations développés par d’autres de la même façon qu’elle doit poursuivre son combat pour sortir du pacte colonial qui fait d’elle un simple réservoir de matières premières et un marché pour les produits manufacturés fabriqués ailleurs. C’est la condition nécessaire pour l’émergence et le développement du contient. Certes, cela impose des exigences, des sacrifices et des coûts mais c’est à ce prix que des institutions comme le CAMES pourront remplir leur mission. Coordonner les systèmes d’enseignement supérieur et de la recherche afin de d’harmoniser le programme et les niveaux de recrutement dans les différents établissement des pays membres, collecter et diffuser tous les documents universitaires ou de recherche, instaurer une coopération culturelle et scientifique permanente entre les Etats membres, tels sont les axes de celle du CAMES. Mesdames et Messieurs, Le programme de renaissance, que le Gouvernement met en œuvre depuis bientôt sept ans, a beaucoup d’ambition pour le secteur de l’éducation en général et pour l’enseignement supérieur en particulier. En dépit d’un contexte sécuritaire difficile qui amène le Gouvernement à affecter près de 15% des ressources budgétaires au secteur de la sécurité, un effort important a été fait en matière d’infrastructures, d’équipement, de recrutement de personnel enseignant, d’accroissement des effectifs d’étudiants. Plusieurs centaines d’enseignants chercheurs et technologues ont été recrutés depuis sept (7) ans. Sur la même période, le nombre d’étudiants et le montant des bourses ont été multipliés par trois (3) environ, tandis que le nombre d’universités a été multiplié par deux (2) passant de quatre (4) à huit (8). Le développement de l’enseignement supérieur en quantité et en qualité dépend, naturellement, de la qualité des autres niveaux d’enseignement, primaire et secondaire. Les efforts du Gouvernement dans ses secteurs sont sans précédent. Les réformes actuellement en cours vont en améliorer la qualité. Quant à la formation professionnelle et technique, sa part dans l’enseignement est passée de 8% en 2010 à 25% en 2016. Elle sera de 40% en 2021. A cette date, l’objectif est de doubler l’effectif des étudiants, dans les universités, par rapport à 2016 avec, je m’en voudrais de ne pas le souligner, un accroissement de la proportion d’étudiantes de 34% en 2015 à 40% en 2021. Parallèlement, le Gouvernement se fixe pour objectif la création de plusieurs centaines de milliers d’emplois grâce à une économie dynamique dont le taux moyen de croissance sera environ de 7%. Mesdames et Messieurs, En dépit des efforts consentis, je sais que de nombreux défis jalonnent le chemin du développement de notre système éducatif en général et de l’enseignement supérieur en particulier. C’est pourquoi, je reçois la distinction de grand-croix de l’ordre international des palmes académiques du CAMES comme un encouragement pour le Gouvernement en vue d’affronter ces défis avec une détermination redoublée en poursuivant les efforts entamés dont les plus récents sont, entre autres, l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants chercheurs à travers un statut révisé, l’adoption d’un statut particulier pour les chercheurs de l’Institut national de recherche agricole, le retour des institutions nigériennes dans le système d’évaluation du CAMES etc…..Je puis vous assurer que notre engagement en faveur du CAMES et de l’enseignement supérieur et de la recherche est total : cet engagement ira croissant comme le confirment les objectifs que nous sommes fixés dans le plan de la renaissance du Niger 2017-2021. Cet engagement ira croissant, car l’université est cet incubateur des idées et des valeurs dont notre pays a besoin pour sa renaissance culturelle en vue de sa modernisation sociale, politique et économique. Par ailleurs, fort de la distinction dont vous venez d’honorer le Niger, je serai votre ambassadeur auprès de mes pairs et des organisations internationales pour plaider en faveur de la promotion de l’enseignement supérieur et de la recherche et pour plus de ressources financières en faveur du CAMES.VIVE LE CAMES !VIVE L’INTEGRATION AFRICAINE !JOYEUX CINQUANTENAIRE A TOUS !Je vous remercie !