Niamey, 31 Août (ANP)- – Vaste pays de 1.2670.000 Km2 et enclavé, dépendant pour l’essentiel des routes pour son approvisionnement, le Niger a mis en route un vaste programme de réformes de le secteur de transport routier en réponse notamment à la vétusté du parc automobile et aux accidents de la route.Lancées depuis une dizaine d’années, les réformes du sous secteur de transport routier ont pour « but d’assainir le transport routier » pour le rendre compétitif, sécurisant et conformes aux normes communautaires, estime le Directeur des transports routiers au Ministère des Transports, Samaila Dan Issa.Ainsi, depuis avril 2003, le ministère des transports a pris un arrêté qui détermine un Guide d’examen du permis de conduire pour l’évaluation théorique et pratique des candidats. « Désormais, ne sera pas conducteur qui le veut, nous comptons mettre en vigueur des permis biométriques informatisés qui seront renouvelés périodiquement », glisse Dan Issa, ‘’Déjà les candidats passent désormais leurs examens sur des ordinateurs en lieu et place des documents’’.Dans la même dynamique, il a été créé en décembre 2010, auprès du Cabinet du Premier Ministre une Autorité de Régulation du Secteur des Transports (ARST) dont la mission est ‘’d’assurer le service public de régulation des activités exercées dans les sous secteurs de transport routier, ferroviaire, maritime, fluvial et aérien sur le territoire du Niger conformément aux lois et règlements en vigueur.’’, détaille le Responsable des transports, le « déjà le Directeur Général est nommé, il ne reste que la constitution des membres du conseil d’administration et la tenue de la première assise pour rendre opérationnel, cette autorité ».L’ arsenal institutionnel et réglementaire est complété par une loi portant code de transport au Niger adoptée en 2014 , mettant à plat des textes datant de 1963, un décret est pris en 2015 relatif aux réformes d’immatriculation et de ré immatriculation des véhicules à moteur, des remorques et semi-remorques et un autre décret adopté en 2018 sur les conditions d’exercice des activités de transport terrestre des matières dangereuses et du transport des équipements ainsi que du matériel au départ ou à destination des sites miniers et d’hydrocarbures.Mesure phare des réformes, le Guichet Unique Automobile du Niger (GUAN) a fait l’objet d’un contrat de partenariat public privé entre le gouvernement du Niger et la Société Nigérienne de Logistique Automobile (SONILOGA) du Niger signé en août 2014 mais la mise en œuvre n’est intervenue qu’en novembre 2016, affirme le responsable des transports.La conception, le financement, la réalisation, l’exploitation, l’entretien et la maintenance du Guichet Unique Automobile du Niger devraient nécessiter tout au long du contrat des investissements d’environ 23 milliards de franc CFA que SONILOGA prend en charge sur fonds propres, explique le Directeur des Transports terrestres pour qui Il s’agit à travers la création de ce service, de mettre en place une organisation efficace de coordination des services administratifs et privés ayant pour but de faciliter et simplifier les formalités d’importation, d’identification, de dédouanement et d’immatriculation des véhicules à moteur, des motocyclettes, des vélomoteurs, des remorques et des semi-remorques en permettant aux usagers d’effectuer, en un même lieu, les opérations y afférentes.Il énumère les autres avantages de ce Guichet : la constitution d’un fichier unique des véhicules importé au Niger , la mise en place d’outils d’aide à la décision douanière qui permettra une évaluation rationnelle et infalsifiable de la valeur douanière et fiscale des véhicules en temps réel , la mise en place effective des moyens de contrôle, d’Identification et d’évaluation de véhicules importés d’occasion sur toute l’étendue du territoire .En plus, estime-t-il, le GUAN offre la garantie que tout véhicule mis en circulation a été au préalable dédouané et immatriculé avec le paiement intégral et immédiat des taxes fiscales et parafiscales la réduction ou l’élimination des fausses déclarations douanières sur les véhicules importés ; l’amélioration des recettes publiques.Autre résultat du GUAN : la création de 260 emplois directs et plus de 1000 emplois indirects, soutient le Directeur des transports routiers. La dimension parc automobile n’est pas en rade : en 2013, le Ministère des transports a pris l’initiative d’un projet de renouvellement du parc de véhicules de transport public, qui vise à contribuer au désenclavement interne et externe du Niger, et à améliorer la compétitivité de l’économie nationale à travers la restructuration de l’offre de transport. 5.000 véhicules neufs de transport public de voyageurs et de marchandises ont ainsi été acquis.Dans le cadre de l’intégration régionale, les initiatives de Postes Juxtaposés de Contrôle (PJC) sont mises en route.Les PJC de Malanville au Benin et de Petelkolle à Téra ont été construits tandis que ceux de Mossipaga (Burkina) et Makalondi (Niger) sont en cours sur fonds de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).Il est aussi envisagé des le PJC entre la frontière Niger-Tchad et Niger-Algérie, tous ces postes sont construits le long des frontières avec les pays voisins et seront tous en territoire neutre, apprend-on au Ministère des Transports. Pour Samaila Dan Issa, l’objectif de ces postes « c’est de faciliter les échanges commerciaux, faciliter les passages des marchandises et des personnes à la frontière avec des procédures de passage souples ». Une fois ces postes opérationnels, il n’y aura que trois contrôles « Au départ de la marchandise c’est-à-dire au port de desserte, au poste de contrôle juxtaposé avec les autorités des deux pays concernés, et au poste de destination, donc point de tracasseries routières le long du trajet », justifie-t-il.La libéralisation du secteur des transports au Niger a permis l’arrivée d’opérateurs privés, et de manière encore plus significative pour les transports collectifs urbains et interurbains. On assiste alors à une diversité de l’offre avec de nombreux transporteurs dont les activités ont permis la création des emplois et de l’amorce de la modernisation du sous-secteur. Résultat du désengagement de l’Etat du marché de transport, le pays compte aujourd’hui une quinzaine de compagnies privées de transport voyageur urbain et interurbain.La plupart de ces opérateurs privés de transports voyageurs font la desserte chaque jour des principales villes du pays, mais aussi de certaines capitales des pays de la sous région.Toutefois, les autorités publiques ou les responsables de transport se heurtent à la difficulté de contrôle et d’imposition des normes réglementaires, déplore-t-on.SML/CA/ MHM /ANP- 0090 Août 2018