Agadez, 13 septembre (ANP) – L’édition 2018 de la Cure Salée s’ouvre ce weekend à In ‘Gall. sous la présidence du Premier ministre Brigi Rafini sous le thème ‘’la contribution de la femme à la résilience des sociétés pastorales au Niger’’.Ce sont des milliers d’éleveurs, venus d’horizons divers, qui ont rendez-vous en cette période avec les terres salées d’In’gall pour cette importante manifestation du monde rural qui se tient cette année du 14 au 16 septembreLe Gouvernement entend donner un cachet particulier à ce rassemblement annuel pour faire de cet évènement non seulement, un véritable outil de développement et de la Consolidation de la Paix pour notre pays, mais aussi une réponse aux préoccupations des éleveurs nigériens.Cela se fera, entre autres, à travers l’amélioration de la productivité de l’élevage par la résilience des producteurs pastoraux, la promotion et la valorisation des produits agro-pastoraux et artisanaux nigériens etc.L’histoire de ce grand rassemblement annuel des éleveurs appelé Cure Salée ou Tinekert est intimement liée à celle de la région d’Agadez et de la ville d’ In’Gall . La cure salée, est née de l’expansion des pasteurs Touaregs vers le sud nigérien où ils avaient établis des relations multiséculaires et qui chaque année, perpétuent la remontée vers le nord pour revigorer leurs animaux avec la cure dans les pâturages salés de l’Irhazer. Ce grand mouvement de la transhumance pastorale en direction des zones salées est plutôt un mouvement progressif des pasteurs nomades qui s’opère dès les premières pluies et jusqu’à la fin de l’hivernage pour libérer les zones agricoles du sud et exploiter les pâturages du nord.
Le bétail y trouve l’amcheken, plante caractéristique de cette plaine et boit l’eau salée aux sources de TiguidanTessoum, de Gélélé, d’Azelik, d’In’abangarit et de Fagoshia.Le secteur de l’élevage constitue la principale activité économique et la source essentielle de revenus des populations de la commune d’In’ Gall, voire du département.
La priorité à l’heure actuel est de redonner à la cure salée sa vraie dimension économique, sociale et culturelle, s’inspirer de ce qu’elle fut, lui donner une dimension à la mesure des temps modernes et des problèmes des temps modernes selon le Professeur DjiboHamani ».Autrefois, la cure salée était pour les nomades, l’occasion de préparer les transactions avec la Taghlam (caravane de sel), mais surtout de s’entretenir et de traiter avec d’autres caravaniers venus d’horizons nord africains.Des siècles durant le rassemblement des éleveurs avait servi de cadre non seulement de retrouvailles et d’échanges, mais surtout de règlement des conflits.La cure salée avait deux dimension essentielles :le déplacement des troupeaux vers le nord appelé transhumance , la dimension politique qui donnait à l’époque l’occasion d’une grande rencontre dite ‘’Amanen’’ où les nomades réunis autour du sultan réglaient les conflits qui existent entre les différentes confédérations touaregs qui renouvelaient leur allégeance à l’autorité du Sultan .Cette dimension de la fête a été depuis la nuit des temps la plus importante car elle permettait de régler les problèmes essentiels des populations nomades. L’administration coloniale trouva une occasion rare pour rencontrer les chefs de tribus.Elle imprima à la rencontre une autre dimension cette fois-ci politique et l’administration nigérienne à travers la création d’un ministère chargé des affaires sahariennes et nomades confiée à un touareg M.MouddourZakara prit le relais .Après le renversement du régime de Diori Hamani, la junte militaire arrivée au pouvoir s’est aussi servi de la cure salée à des fins politiques.Elle apporta quelques innovations à travers des vaccinations du bétail .Des conseils sont prodigués par les services d’animation, d’alphabétisation et autrefois par les radios club et la radio Niger. Le cheptel composé essentiellement de camelins, bovins, ovins, caprins, asins, équins est l’élément de base du commerce pratiqué dans l’Irhazer .
AH/CA/ANP – 0032 septembre 2018