Niamey, 07 juin (ANP)- Le Niger a enregistré ces derniers mois des mouvements internes et des flux de réfugiés de plus de 115.000 personnes dans les régions de Diffa ( Lac Tchad, repaire du Mouvement Boko Haram), Tahoua et Tillabéry (frontalières du Mali) et de Maradi (proche du Nigeria), ce qui nécessite des besoins financiers immédiats pour les six prochains mois et pour la réalisation des activités prioritaires dans les différents secteurs d’interventions estimés à 79 millions USD soit plus de 45 milliards de FCFA, alerte un communiqué de l’organisation humanitaire onusienne (OCHA).Cette alerte a été donnée ce jeudi 06 juin 2019 par la coordinatrice du système des Nations Unies au Niger, Mme Fatouma Bintou Djibo au cours d’un déjeuner de travail ayant regroupé près d’une quarantaine d’ambassadeurs et de représentants des partenaires financiers résidents au Niger, selon un communiqué d’OCHA-Niger.Quelque 9 millions de dollars sont requis pour garantir le déroulement du mécanisme de réponse rapide aux nouvelles émergences’’, est-il détaillé.La situation sécuritaire dans la région de Diffa et surtout les récentes attaques dans la zone ont occasionné des mouvements internes de populations et une réduction de l’espace humanitaire depuis le mois de mars 2019. C’est ainsi que 25.000 personnes se sont déplacées vers d’autres horizons de la région pour fuir les attaques qui deviennent de plus en plus récurrentes, renseigne OCHA.A Tahoua (Nord) et à Tillaberi (Ouest) également, ces déplacements ont concerné 70.000 personnes tandis que la région de Maradi (Centre) a accueilli quelque 20.000 nigérians fuyant les incursions des membres de la nébuleuse Boko Haran ces derniers mois,précise le texte.Toutes choses qui constituent de nouvelles urgences humanitaires et qui appellent de nouvelles réponses pour lesquelles de solutions immédiates, qui allient ‘’impératifs sécuritaires’’ et impératifs humanitaires’’ doivent être trouvées, selon toujours ce communiqué.La coordinatrice du système des Nations unies au Niger, Mme Fatouma Bintou Djibo a affirmé au cours de cette rencontre, et à l’endroit des partenaires financiers du Niger, que ‘’l’urgence de la situation et l’acuité des besoins appellent une prompte réaction de votre part’’ avant d’ajouter que ‘’C’est maintenant qu’il faut agir, ou je crains que çà ne soit trop tard’’, rapporte OCHA. ‘’A ce jour, soit cinq mois après le début de l’année, le plan de réponse humanitaire de 2019 n’est financé qu’à hauteur de 15% des 383 millions USD requis. A la même période en 2018, le Plan de réponse était financé à hauteur de 32%. Ce taux de financement est le plus faible parmi les pays de la région du Sahel’’, avertit l’organisme onusien.Pour l’année 2019, 2,3 millions de personnes soit 10,4% de la population nigérienne ont besoin d’une assistance humanitaire. Trois régions –Diffa en proie à Boko Haram, Tahoua et Tillabery en butte aux mouvements se réclamant de djihadisme- comptent 50% des personnes concernées, selon les chiffres de l’ONU.AS/CA/ANP- 0020 Juin 2019